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Économie - Éclairage

Le fossé se creuse entre les politiques monétaires

Mercredi, la Fed a décidé de relever ses taux directeurs d’un quart de point. Kevin Lamarque/Reuters

D'un côté les États-Unis et la Chine qui resserrent leurs politiques monétaires, de l'autre la zone euro ou le Japon qui restent ultra-accommodants : les divergences se renforcent entre banques centrales. Plusieurs instituts d'émission ont réagi à la décision prise mercredi par la Fed de relever ses taux directeurs d'un quart de point, mais en ordre dispersé.
La Chine a emboîté le pas des États-Unis et relevé hier d'un dixième de point ses taux courts sur le marché monétaire, tandis que la plupart des autres banques centrales ont maintenu sans changement leur politique accommodante.
À commencer par la Banque du Japon (BoJ) qui a réitéré sa volonté de la poursuivre « aussi longtemps que nécessaire » pour atteindre son objectif de hausse des prix de 2 %. Idem pour la Banque d'Angleterre (BoE) qui a laissé inchangé son taux directeur, à un niveau historiquement bas depuis août dernier, quand l'institution avait assoupli sa politique monétaire afin de contrer tout choc potentiel sur l'économie du Royaume-Uni de la décision des Britanniques de quitter l'UE. La Banque nationale suisse (BNS) n'a pas bougé non plus, tout comme celle de Norvège. Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle avait maintenu sa politique monétaire ultra-accommodante il y a une semaine.
Cette « asymétrie » entre la politique monétaire américaine et celles de la plupart des autres grandes économies mondiales « s'explique par des différences de positionnement dans le cycle » économique, explique Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques chez Lazard Frères. « Aux États-Unis, l'économie est pratiquement au plein emploi, l'inflation commence gentiment à accélérer et il est donc logique que la politique monétaire se normalise », a-t-il ajouté. En revanche, en zone euro et au Japon, la reprise de la croissance reste encore fragile et les objectifs d'inflation ne sont pas atteints.

Renforcement du dollar
Cette divergence entraîne une hausse de la monnaie américaine. « Comme les taux d'intérêt vont probablement rester en position accommodante en Europe, au Royaume-Uni et au Japon (...), cela devrait renforcer le dollar par rapport aux autres devises », a souligné Anthony Doyle, directeur des investissements auprès de la société de gestion britannique M&G. M. Nouen partage cet avis : « L'impact le plus visible porte sur les taux de change, comme on l'a vu avec l'appréciation du dollar face aux autres devises » lors de ces derniers mois, a-t-il expliqué.
« Que le dollar s'apprécie un peu, ce n'est pas anormal », a reconnu M. Waechter, qui écarte pour l'instant un risque pour la croissance des principales économies mondiales ou une forte hausse de la devise américaine. « En revanche, la question va se poser du côté des émergents où la hausse du dollar peut poser quelques soucis parce qu'il y a un endettement en devise américaine qui est important. Si le dollar s'apprécie vraiment et dans la durée, cela peut devenir problématique », a-t-il expliqué.
Avec un danger, pour M. Nouen : « Si l'inflation accélérait assez fortement aux États-Unis, la Fed pourrait être amenée à remonter plus rapidement les taux, et là nous pourrions avoir un effet plus fort sur le dollar et de manière induite sur les émergents », a-t-il affirmé. « Mais ce n'est pas le scénario central », a-t-il ajouté.
Antonio RODRIGUEZ/AFP

D'un côté les États-Unis et la Chine qui resserrent leurs politiques monétaires, de l'autre la zone euro ou le Japon qui restent ultra-accommodants : les divergences se renforcent entre banques centrales. Plusieurs instituts d'émission ont réagi à la décision prise mercredi par la Fed de relever ses taux directeurs d'un quart de point, mais en ordre dispersé.La Chine a emboîté le pas...

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