Recep Tayyip Erdogan n'y est pas allé de main morte. La semaine dernière déjà, le président turc avait qualifié la décision de plusieurs villes allemandes d'annuler des meetings de ses partisans en faveur d'un référendum crucial de « pratiques nazies ». Hier, c'était au tour des Pays-Bas d'être traités de « nazis », de « fascistes » et de « république bananière ».
Cette escalade verbale survient après un week-end particulièrement tendu au cours duquel le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, et la ministre turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya, venus plaider l'adoption du projet de révision constitutionnelle en Turquie à la diaspora turque aux Pays-Bas, se sont vu interdire le territoire néerlandais. Très vite, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le consulat turc à Rotterdam, avant d'être dispersés à l'aide de chiens et de canons à eau, énervant de plus belle les autorités turques. Outre l'Allemagne et les Pays-Bas, d'autres meetings ou visites de diplomates turcs ont été interdits en Suisse, en Suède et en Autriche, pays où la diaspora turque n'est pas minime et pourrait donc faire pencher la balance en faveur – ou pas – d'Erdogan.
L'origine de ces passes d'armes ? Le référendum sur la réforme constitutionnelle qui lui permettrait de renforcer ses pouvoirs. Certes, plusieurs enjeux sont à prendre en compte dans le contexte actuel. D'abord, l'accord sur les migrants signé l'année dernière entre l'Union européenne et la Turquie. Celle-ci n'a pas caché sa volonté de jouer cette carte pour obtenir entre autres une libéralisation des visas pour ses ressortissants en Europe, sans quoi le Vieux Continent verrait un nouvel afflux de réfugiés à ses portes. Ensuite, l'adhésion de la Turquie à l'UE, dont les négociations sont dans l'impasse depuis plus d'un an. « Personne n'y croit plus vraiment », estime d'ailleurs Bayram Balci, chercheur à Sciences Po (Paris) et spécialiste de la Turquie, interrogé par L'Orient-Le Jour.
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Réformes constitutionnelles
L'enjeu principal reste donc celui de la consultation, le 16 avril, sur le renforcement des pouvoirs du président turc, lequel se verrait transférer le pouvoir exécutif jusqu'à présent entre les mains du Premier ministre, dont le poste serait aboli. Selon la nouvelle Constitution, le président aura également le pouvoir de nommer ou limoger les ministres. La question est cruciale pour le président Erdogan et ses partisans, qui jugent qu'il y va de la sécurité de la Turquie, touchée par une vague d'attentats meurtriers depuis le début du conflit syrien voisin, sans oublier le putsch raté de juillet 2016, suivi d'une vague d'arrestations et de limogeages sans précédent.
La politique intérieure turque a déjà causé des tensions avec Berlin – des putschistes présumés ont par exemple demandé l'asile à l'Allemagne – et le gouvernement d'Erdogan est régulièrement accusé par la communauté internationale de dérives autoritaires. C'est dans ce contexte qu'a été publié la semaine dernière un rapport de l'ONU sur les abus commis contre les Kurdes ces deux dernières années, qui dénonce notamment des « destructions massives, meurtres et nombreuses autres violations graves des droits de l'homme commises entre juillet 2015 et décembre 2016 dans le sud-est de la Turquie, au cours des opérations de sécurité gouvernementales ».
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La polémique actuelle n'est toutefois pas sans profiter aux uns et aux autres. Aux Pays-Bas, d'abord, où des élections législatives mercredi se révéleront déterminantes pour le Premier ministre actuel, Mark Rutte, fortement concurrencé par le parti du député Geert Wilders, islamophobe et anti-immigration. L'attitude ferme de M. Rutte semble avoir été grandement appréciée par l'opinion publique, selon des sondages réalisés au cours du week-end. De son côté, le président Erdogan ressort également renforcé de l'affaire, en jouant la carte de la victimisation.
« Cette histoire avantage Erdogan, et il aurait été plus sage de laisser ces meetings avoir lieu, ou en tout cas de les négocier à l'avance. Interdire à l'avion (du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu) d'atterrir est humiliant et ne fait que remonter les Turcs contre l'UE. Même le chef de l'opposition turque a demandé à ce que son gouvernement rompe ses relations avec les Pays-Bas, sinon il aurait été considéré comme un traître », avance M. Balci, qui estime toutefois que si les deux pays semblent au bord de la rupture diplomatique, leurs relations bilatérales devraient s'améliorer au cours des prochaines semaines. Il ne revient qu'à la Turquie d'y remédier.
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CE QUI M'IMPORTE LE PLUS C'EST LA POSITION DES USA . SONT ILS AVEC LEUR ALLIE TURC OU EUROPEEN ? SONT ILS AVEC LES KURDES OU LES TURCS ? TELLE EST LA VERITABLE QUESTION , PUISQUE TOUT DEPENDRA D'EUX S'ILS DECIDENT DE LAISSER TOMBER LEUR VALET TURC AU PROFIT DES AUTRES VALETS KURDES OU EUROPEENS . ON LE VERRA DANS PAS LONGTEMPS , MAIS LA AUSSI SE POSE UNE AUTRE QUESTION , AVEC QUI EST ISRAEL ? LEURS LARBINS KURDES OU LEUR ALLIE TURC , ET ENCORE UNE AUTRE QUESTION , ISRAEL CHOISRA T-ELLE LE CAMP DES BENSAOUDS ALLIES DES TURCS OU CELUI DES KURDES ENNEMI MORTEL DES TURCS ?.. CELUI QUI VOUS DIRA QU'IL COMPREND QUELQUE CHOSE A CE CAPHARNAUM OCCIDENTAL OU ALLIE DE L'AXE OCCIDENTAL , C'EST QU'IL AURA MAL EXPLIQUE LA CHOSE . BYE BYE ERDO ....APRES TOI LES BENSAOUDS VONT SUIVRE , PARCE QUE C'EST ECRIT DANS L'HISTOIRE QUE LES RECALCITRANTS DES OCCIDENTAUX SE FONT TOUJOURS METTRE AU PAS SI FIKK .
18 h 30, le 13 mars 2017