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Liban - Échelle des salaires

Grève ouverte des enseignants du secondaire de l’école publique

Le syndicat des instituteurs du privé refuse d'envisager le moindre mouvement avant que les commissions mixtes n'aient terminé leur travail.

« Il est de notre droit d’être cadrés », disent ces enseignants contractuels du secteur public. Photo ANI

La ligue des enseignants du secondaire public n'a pas attendu que les commissions parlementaires mixtes terminent l'étude de l'échelle des salaires pour monter au créneau. Mécontente des mesures déjà annoncées qui ne répondent pas aux revendications des enseignants du secondaire, elle a lancé à l'occasion de la fête des Profs (hier) un appel à la grève ouverte à partir d'aujourd'hui, vendredi 10 mars. Et annoncé que le mouvement serait réévalué, le 15 mars, dans le cadre de la réunion de son comité de direction. « Nous refusons ces trois échelons donnés au compte-gouttes, de même que le pourcentage des augmentations », a martelé le président de la ligue, Nazih Jibaoui, lors d'une conférence de presse, au siège du syndicat.
« Sous prétexte que l'échelle des salaires ne doit pas dépasser le plafond des 1 200 milliards de livres libanaises, ils ont échoué à assurer la justice sociale », a accusé M. Jibaoui. Il a tenu à rappeler les revendications des enseignants du secondaire de l'école publique. Comme notamment que « soient donnés 10 échelons aux enseignants du secondaire afin de réduire l'écart d'échelons entre eux et les professeurs d'université », que « les enseignants du secondaire soient nommés sur base de 25 échelons », ou « que le pourcentage de l'augmentation qu'ils perçoivent soit amélioré ».
Même grogne de la part des enseignants contractuels de l'école publique qui réclamaient hier et pour la énième fois des mesures salariales, davantage de protection sociale et, surtout, d'être cadrés. Et ce lors d'un sit-in devant le ministère de l'Éducation.
Dans ce contexte, l'appel à la grève ne sera pas suivi par le syndicat des enseignants des écoles privées. « Nous attendons que les commissions mixtes achèvent leur étude du dossier, avant d'envisager le moindre mouvement », a affirmé à L'Orient-Le Jour Nehmé Mahfoud. Le président du syndicat reconnaît, certes, que la grille des salaires, telle que promettent de l'adopter les commissions parlementaires, « n'est pas celle que les enseignants espéraient ».
« Nous préférons accepter ce qu'on nous donne aujourd'hui. Chaque secteur mènera alors sa propre bataille. Les enseignants pourront ainsi obtenir leurs droits. Ils en auront la possibilité, une fois seuls. » M. Mahfoud part du principe que le nombre de bénéficiaires de la grille des salaires est « énorme », regroupant « 250 000 personnes environ, parmi lesquelles non moins de 110 000 soldats ». Et que les droits des enseignants sont noyés dans la foule de fonctionnaires du secteur public, des membres des forces de l'ordre, de l'armée libanaise... Quant aux enseignants, ils ne dépassent pas les 26 000 dans le secteur public (dont 5 000 dans le secondaire) et ils sont près de 60 000 dans le secteur privé.
Pour rappel, c'est en 2012, alors qu'il était question d'une augmentation liée à la vie chère, que l'échelle des salaires des enseignants avait été liée à celle des autres fonctionnaires du secteur public. Depuis, les enseignants traînent ce boulet. « Mais il était hors de question de laisser tomber tous ceux qui nous ont fait confiance, notamment l'armée libanaise et les forces de l'ordre », a expliqué M. Mahfoud.
« Que la grille des salaires soit adoptée, même avec le minimum, mais qu'on en finisse donc ! » lançait une nouvelle fois le syndicaliste aux autorités. Quant à l'appel à la grève lancé par la ligue des enseignants de l'école secondaire publique, il « craint fort que l'État n'en tire parti pour supprimer l'échelle des salaires ».

A.M.H.

La ligue des enseignants du secondaire public n'a pas attendu que les commissions parlementaires mixtes terminent l'étude de l'échelle des salaires pour monter au créneau. Mécontente des mesures déjà annoncées qui ne répondent pas aux revendications des enseignants du secondaire, elle a lancé à l'occasion de la fête des Profs (hier) un appel à la grève ouverte à partir...

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