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Liban - Société

L’ULCM-France organise une conférence autour du « droit de vote des Libanais de l’étranger »

Un constat : la démotivation due à « une grave crise de confiance » dans l'État.

L'ULCM-France a organisé une conférence, sous le patronage de l'ambassade du Liban, autour du droit de vote des Libanais de l'étranger le 23 février 2017 à l'Assemblée nationale à Paris. Les intervenants à cette conférence étaient les députés Nehmetallah Abi Nasr et Ghassan Moukheiber, Kamal Feghali, expert en statistiques du système électoral, le député français Élie Aboud (Hérault) et Christiane Saliba, intervenante et modératrice, responsable de la commission mondiale culturelle de l'ULCM et de la commission sociale de l'ULCM-France.

Avant de donner la parole aux intervenants, la présidente de l'ULCM-France, Artémis Hadgi Georgiou Kairouz, a exposé les objectifs de la conférence, insistant sur le rôle de plateforme de rassemblement de l'ULCM-France. Elle a donc renouvelé son appel aux associations d'y adhérer et fait part de la récente parution d'un livre du député Élie Aboud, La République au cœur.

Prenant la parole en premier, le député Nehmetallah Abi Nasr commence par une citation du général Charles de Gaulle remontant à 1931, où ce dernier insiste sur le fait que « c'est aux Libanais de construire leur pays ». Pour M. Abi Nasr, cet appel est toujours vrai, et c'est la tâche que doivent accomplir conjointement les Libanais résidents et ceux de l'expansion, profitant du mandat du général Michel Aoun, qui est pour lui « l'occasion ultime de concrétiser le souhait de De Gaulle ».

 

(Lire aussi : Loi électorale : Bassil propose la création de six sièges de députés de l'étranger)

 

M. Abi Nasr soulève, outre le problème des obstacles logistiques et bureaucratiques entravant l'application du droit de vote aux Libanais de l'étranger, celui de la démotivation des Libanais non résidents, qu'il attribue aussi bien « à eux-mêmes qu'à l'État, aux ambassades et consulats, associations d'émigrés et missions religieuses », ce qui dénote, selon lui, « une grave crise de confiance entre l'expansion et l'État ».

Pour le député, il est nécessaire de mobiliser la diaspora libanaise. Il compare ensuite la loi actuelle (vote au Liban) et la proposition de loi (2003) prévoyant le vote depuis les pays de résidence des Libanais. M. Abi Nasr salue la loi 2015 sur le réappropriation de la nationalité, « un droit négligé par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis l'indépendance, à preuve la longue procédure de traitement des demandes volontaires de recouvrement de la citoyenneté libanaise présentées par les expatriés entre 1924 et 1958 en application du traité de Lausanne ». Il situe également la question des émigrés libanais dans le cadre de la crise actuelle des réfugiés syriens.
Il conclut en insistant sur le rôle que peut jouer l'ULCM dans la mobilisation de la diaspora autour de ce droit de vote, et relève l'importance de préserver l'équilibre d'un système confessionnel unique en son genre.

Le député Ghassan Moukheiber, quant à lui, a exposé les tenants et aboutissants des projets actuels de loi électorale : proportionnelle, majoritaire ou mixte, qui mettent tous en sourdine des questions essentielles, notamment le droit des Libanais de l'étranger de participer au vote, le quota féminin, la mise en place d'organismes de contrôle des élections, le contrôle des finances des campagnes électorales, la nécessité de mettre en place des bulletins préimprimés...

 

(Lire aussi : Bassil : « Sans votre nationalité, le Liban perdra son identité »)

 

Kamal Feghali, expert statistique en système électoral au niveau national et international, examine le problème de l'indifférence de la diaspora libanaise pour les élections, telle que révélée par les chiffres des inscrits pour le vote : 4 500 inscrits sur les listes électorales sur 550 000 électeurs potentiels. Il faudrait, selon lui, traiter les causes du désintérêt de la diaspora pour les élections. Pour sa part, il recommande intelligemment la création de circonscriptions extraterritoriales, le soutien au projet de loi sur le recouvrement de la nationalité libanaise, la création de sièges laïcs pour les Libanais de l'étranger.

Le député français d'origine libanaise, Élie Aboud, soulève pour sa part l'importance de favoriser une laïcité positive où les citoyens libanais exerceront leurs droits aussi bien à l'intérieur du Liban qu'au niveau de l'expansion.

Enfin, Christiane Saliba souligne dans son intervention l'importance du pacte national et du vivre-ensemble entre chrétiens et musulmans, qui seront favorisés par ce droit de vote des Libanais de l'étranger. Elle situe le droit de vote des Libanais émigrés dans la mouvance internationale du concept de la citoyenneté politique externe. Le droit de vote à distance est une forme d'appartenance à l'état d'origine exprimée, explique-t-elle.

 

 

Pour mémoire

Lettre ouverte à Gebran Bassil, ministre des Affaires étrangères

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