Les locataires des immeubles anciens appellent Aoun à renvoyer la loi à la Chambre

Les locataires des immeubles anciens multiplient les sit-in en guise de protestation contre la loi sur les loyers, amendée en janvier par le Parlement. Hier, c'est place Sassine, à Achrafieh, qu'ils ont manifesté à l'invitation du Mouvement des locataires au Liban, des comités d'Achrafieh et de Furn el-Cheback, ainsi que du Rassemblement des avocats pour l'amendement de la loi sur les loyers. Ils ont, une fois de plus, lancé un appel au chef de l'État, Michel Aoun, pour renvoyer le texte à la Chambre afin de « l'humaniser » et de « l'amender de manière à la rendre juste » pour les deux parties.
Plus de deux ans après sa mise en application, le 27 décembre 2014, la loi sur la libéralisation des anciens loyers a été amendée en janvier par le Parlement, dans le sens d'un assouplissement de certaines dispositions en faveur des anciens locataires. Ces derniers continuent cependant de rejeter le texte, estimant qu'il les met à la rue et détruit le tissu social des quartiers traditionnels.
Hier, les manifestants se sont assis par terre, bloquant tous les accès à la place Sassine. Se prononçant au nom du Mouvement des locataires, Antoine Karam a donné lecture d'une lettre ouverte adressée par les comités de locataires au chef de l'État. Ils l'ont appelé à renvoyer le texte de loi à la Chambre avant l'expiration du délai d'un mois qui lui est accordé pour le signer. Au terme de ce mois, si le président de la République n'a pas pris de décision dans un sens ou dans l'autre, la loi devient exécutoire. Ce délai expire bientôt.
Le même appel a été lancé par Me Adib Zakhour au nom du Rassemblement des avocats pour défendre les anciens locataires. Dans une allocution, il a estimé qu'il s'agit d'une « loi noire » qui dénote de « plusieurs lacunes ». Il a également appelé à la démission de « ceux qui ont voté ce texte », mettant en garde contre « une répartition sur base confessionnelle » au cas où le nouveau texte de loi viendrait à être approuvé.
D'autres allocutions ont également appelé le président de la République à renvoyer la loi. Le sit-in a été suivi d'une marche aux flambeaux à Sassine.
Le comité des locataires des anciens immeubles avait auparavant organisé samedi une marche aux flambeaux similaire, toujours place Sassine, appelant au renvoi de la loi à la Chambre.