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Économie - Commerce

Les entrepreneurs libanais lorgnent sur le marché égyptien

Annoncée cette semaine, la réactivation prochaine de la commission mixte libano-égyptienne pourrait permettre de renforcer les échanges bilatéraux.

Selon la Banque centrale égyptienne, les investissements en provenance du Liban ont augmenté de 53,2 % en 2016. Archives Reuters

Appelé depuis plusieurs mois par une partie des responsables égyptiens, le renforcement de la coopération économique entre le Liban et l'Égypte devrait franchir une étape décisive avec la réactivation prochaine de la commission mixte libano-égyptienne, sept ans après sa dernière réunion.

Jeudi, lors du 3e forum d'affaires libano-égyptien à Beyrouth, la ministre égyptienne de la Coopération internationale, Sahar Nasr, avait déclaré que la commission avait prévu de se réunir « fin mars ». « Le Premier ministre Saad Hariri est attendu aux alentours du 22 mars au Caire pour présider cette réunion avec son homologue égyptien Ibrahim Mahlab. Le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, pourrait y participer », affirme de son côté une source industrielle proche du dossier.

Créée dans le cadre de l'accord commercial bilatéral conclu en 1998, la commission mixte a, jusqu'à l'interruption de ses travaux en 2011, permis aux responsables libanais et égyptiens de superviser les modalités de leur coopération, en marge de l'accord de libre-échange arabe (Gafta) duquel les deux pays sont membres. « Cette commission sera également le cadre pour discuter des initiatives des milieux d'affaires des deux pays pour soutenir leurs économies respectives », a rappelé Mme Nasr pendant le forum.

Restaurer la confiance

« L'Égypte cherche à relancer son économie après plusieurs années de crise économique, monétaire et sociale », analyse pour sa part la source précitée pour expliquer la volonté égyptienne de réactiver la commission mixte. Depuis 2011, le pays fait face en effet à une baisse des investissements étrangers et une pénurie de devises. Une situation qui a conduit les autorités égyptiennes, le 3 novembre 2016, à laisser flotter la monnaie nationale après l'avoir dévaluée de 48 %, sur recommandation du Fonds monétaire international (FMI). Le 11 novembre, l'institution approuvait un prêt de 12 milliards de dollars au gouvernement égyptien sur trois ans à condition que ce dernier lance des réformes pour diminuer le niveau de sa dette publique d'ici à 2019 et investisse davantage, notamment dans les infrastructures et la protection sociale.

Des mesures visant à restaurer la confiance des investisseurs, notamment libanais, « qui sont parmi les plus importants en Égypte », selon les informations des services consulaires égyptiens partagées jeudi. Selon la Banque centrale égyptienne, les investissements en provenance du Liban ont atteint 69,9 millions de dollars en 2016, en hausse de 53,2 % en un an. Ces investissements « ont cependant plus servi à soutenir des projets existants pendant la crise qu'à lancer de nouveaux projets », affirme la source précitée.
De fait, les milieux d'affaires libanais restent attentifs à l'évolution de la situation locale. « L'économie égyptienne va mieux, même s'il est encore trop tôt pour parler de reprise », résume le président du réseau RDCL World, Fouad Zmokhol. « L'année 2017 sera celle de la transition pour l'Égypte et sa monnaie, qui s'apprécie face au dollar », estime le chef du département de recherche économique de Bank Audi, Marwan Barakat. Depuis jeudi, le dollar se négocie en dessous de la barre des 16 livres égyptiennes, une première depuis le 8 décembre dernier. « Sur le long terme, la situation va continuer de s'améliorer, surtout si les objectifs fixés par le FMI sont atteints », ajoute M. Barakat.

Côté libanais, on espère maintenant que la réunion de la commission mixte va contribuer à améliorer l'environnement des affaires, en commençant par faciliter les conditions d'accès aux produits libanais sur le marché égyptien. « C'est d'autant plus nécessaire que les entrepreneurs égyptiens comptent sur leurs homologues libanais pour pénétrer le marché africain », rappelle M. Zmokhol. Autre dossier sensible évoqué jeudi par le président l'Autorité du développement des investissements au Liban (IDAL), Nabil Itani, les frais de transit à l'entrée du canal de Suez, qui sont jugés trop élevés, « alors que l'Égypte est pour l'instant le seul point de passage des marchandises libanaises vers les pays du Golfe depuis la fermeture de la frontière syro-jordanienne en 2015 », a-t-il rappelé. Il a également appelé à une hausse des investissements égyptiens au Liban dans le cadre d'une réunion avec Mme Nasr en marge du forum.


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