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Liban - Diplomatie

Journée chargée hier pour Mahmoud Abbas à Beyrouth

La nouvelle politique américaine motive, entre autres, la visite du président palestinien, qui a eu des entretiens avec Nabih Berry, Saad Hariri, Michel Sleiman, Amine Gemayel et plusieurs autres personnalités.

Le président palestinien en conversation avec Amine Gemayel...

Au deuxième jour de sa visite officielle à Beyrouth, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a eu une série de rencontres avec plusieurs personnalités et officiels libanais ; l'occasion pour lui de discuter non seulement de questions d'intérêt commun, mais surtout des changements intervenus au niveau de la politique internationale ou qui risquent de se produire dans la région, ainsi que leur impact sur le dossier israélo-palestinien. Il s'agit notamment de la nouvelle politique américaine à laquelle le chef de l'Autorité palestinienne a fait référence au terme de son entretien hier, à Aïn el-Tiné, avec le président de la Chambre, Nabih Berry.
« Il était nécessaire de venir au Liban (...) pour nous concerter, échanger des vues et discuter. Il se passe beaucoup de choses au niveau international. Il y a une nouvelle administration américaine, des élections en Europe, un sommet de la Ligue arabe, des réunions parlementaires ainsi que la question de l'unité palestinienne pour laquelle une réunion s'était tenue à Beyrouth. Toutes ces questions ont été au cœur de nos discussions », a déclaré M. Abbas qui a eu un entretien en tête à tête avec Nabih Berry, avant une réunion élargie, en présence des membres de la délégation palestinienne et des cadres du mouvement Amal, en charge du dossier de la cause palestinienne.
À son tour, le président de la Chambre a relevé que « la visite intervient au bon moment, avant le sommet arabe de Amman et la réunion de la Fédération parlementaire arabe prévue au Maroc ». « Il faut que la coordination soit permanente et autour du thème principal qui est la Palestine, parce que tout autre dossier nous divise, alors que la cause palestinienne est celle qui nous unit », a fait valoir Nabih Berry.

Structures « modifiées »
Ce que Mahmoud Abbas n'a pas dit au sujet de l'impact de la nouvelle politique américaine sur le dossier palestinien, c'est l'ancien président, Michel Sleiman, qui en a fait part, après avoir rendu visite au dirigeant palestinien, à l'hôtel Hilton-Habtoor où il séjourne. Après avoir rappelé l'amitié qui le lie depuis le début des années 2000 à son hôte, l'ancien chef d'État a souligné « l'inquiétude que nourrit chez tous la politique du président américain Donald Trump, qui veut transférer l'ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem, revenir sur le concept des deux États et fermer l'œil sur la poursuite de la colonisation ». « Tout cela est très inquiétant, d'autant qu'un retour au passé est dangereux, compte tenu du fait que le monde est pris entre deux causes : le terrorisme et l'isolationnisme. Face au terrorisme et à l'extrémisme, l'isolationnisme est apparu. L'État hébreu en est l'exemple parfait, sans mentionner la Grande-Bretagne et toutes les tendances antimondialisation et anti-ouverture sur le monde », a observé Michel Sleiman, qui a préconisé « une plus grande coordination entre la Ligue arabe, le Liban et la Palestine ». Il a mis l'accent notamment sur le rôle que le Liban doit jouer en particulier pour empêcher une éventuelle partition de la Syrie. « Si ce pays est divisé ou si une fédération communautaire y est établie, ce serait dangereux pour le Liban qui serait pris entre un État juif ennemi et un autre ami mais monocommunautaire », a averti l'ancien président, en estimant que si jamais ce scénario se réalise, « les deux structures libanaise et palestinienne seraient modifiées ».
M. Abbas, qui a été reçu en soirée par le Premier ministre, Saad Hariri, à la Maison du Centre, avait auparavant conféré avec l'ancien président Amine Gemayel qui a, à son tour, estimé que « l'opposition de certains dirigeants israéliens à l'établissement de deux États (palestinien et israélien) jette les base d'un système d'apartheid, qui avait été appliqué dans le passé dans certains pays mais qui n'avait généré que des destructions et des catastrophes ». M. Gemayel a par ailleurs salué « les efforts fournis par le président Abbas pour permettre aux autorités libanaises de consolider la sécurité et la stabilité à l'intérieur et en dehors des camps de réfugiés ».
Toujours à l'hôtel Hilton-Habtoor, le dirigeant palestinien a eu des entretiens avec la présidente de la commission parlementaire de l'Éducation, Bahia Hariri, et le député Talal Arslane, pour qui « les soi-disant printemps arabes n'étaient qu'une tentative de détourner l'attention de la cause palestinienne ». Mme Hariri s'est pour sa part abstenue de toute déclaration. Le président palestinien a également reçu une délégation du Tachnag et une autre du PSP. Il clôturera aujourd'hui sa visite à Beyrouth.

Au deuxième jour de sa visite officielle à Beyrouth, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a eu une série de rencontres avec plusieurs personnalités et officiels libanais ; l'occasion pour lui de discuter non seulement de questions d'intérêt commun, mais surtout des changements intervenus au niveau de la politique internationale ou qui risquent de se produire dans la région,...

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