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Liban - Médias

Le torchon brûle entre le PDG de Télé-Liban et son rédacteur en chef

Un nouveau conseil d'administration de la chaîne publique devrait être nommé prochainement.

Le torchon brûle entre le PDG (par intérim) de Télé-Liban, Talal Makdessi, et le rédacteur en chef et responsable des émissions politiques, Saëb Diab, qui occupe ce poste depuis des décennies.
Désigné par une décision judiciaire en juillet 2013, M. Makdessi a tenté de « moderniser » la chaîne officielle, longtemps accusée d'avoir échoué à rattraper le courant moderne et concurrencer les chaînes privées qui accaparent l'écrasante majorité de l'audience libanaise, soulignent des sources bien informées.

Des proches du PDG de Télé-Liban rappellent dans ce cadre à L'Orient-Le Jour que Talal Makdessi a transformé une chaîne de télévision qui était abandonnée en une télévision moderne couvrant tout le territoire libanais, et utilisant la technique de retransmission par fibre optique.

Dans ces mêmes milieux, on tient à mettre l'accent sur les « accomplissements » enregistrés par la nouvelle administration, en dépit des compétences limitées que lui confère la décision judiciaire. Il s'agit, bien entendu, des nouveaux équipements achetés pour faciliter à M. Makdessi la tâche de « sauver la seule chaîne de télévision qui appartient à tout le peuple libanais », note un proche du PDG de Télé-Liban avant de poursuivre : « La nouvelle administration a également planché sur la production de 21 nouvelles émissions portant sur le sport, la politique, la culture générale et bien d'autres domaines. » De source bien informée, on apprend aussi que l'administration provisoire a entamé un chantier de construction de nouveaux studios, et qu'elle est parvenue à sauvegarder les archives de la chaîne officielle, dont une copie est déposée à la Banque du Liban. Cette source va même jusqu'à faire état de trois millions de dollars déposés aujourd'hui au nom de Télé-Liban, dans deux banques libanaises.

 

« Un conflit personnel »
Ces réalisations n'éclipsent pas cependant le grand différend qui oppose Talal Makdessi à Saëb Diab. Tout a commencé lorsque le PDG de la chaîne a décidé d'arrêter l'émission politique Loubnan al-Yaoum (Le Liban aujourd'hui) qui ne faisait pas d'audience (0,003 %), pour des raisons liées à l'éthique professionnelle.

Estimant que M. Makdessi a outrepassé ses prérogatives, M. Diab a adressé une plainte contre son supérieur hiérarchique devant les autorités juridiques compétentes et obtenu gain de cause. Mais la polémique entre les deux hommes n'a pas pris fin. Loin de là. La situation s'envenime de plus en plus, notamment à la lumière des accusations de « corruption » lancées récemment dans les médias, ce qui a poussé le ministre de l'Information, Melhem Riachi, à interdire à MM. Makdessi et Diab d'évoquer le sujet dans les médias.

Réagissant à ces accusations, le PDG de la chaîne a incité le ministre d'État pour la Lutte contre la corruption, Nicolas Tuéni, à envoyer une commission d'enquête dans les locaux de Télé-Liban, selon l'agence al-Markaziya. Joint par L'OLJ hier, M. Tuéni s'est interrogé sur les raisons d'opter pour un tel choix, à l'heure où le dossier relève de la compétence du ministre de l'Information. « Ce dernier est un très bon ministre qui sait ce qu'il devrait faire pour régler l'affaire », a-t-il dit.

C'est en vertu de la décision de M. Riachi que des proches de Saëb Diab, interrogés par L'OLJ, se contentent d'expliquer la polémique entre ce dernier et M. Makdessi par un « désaccord professionnel qui a dégénéré en conflit personnel et que tranchera le pouvoir judiciaire le 9 mars prochain ».
En attendant cette date, Melhem Riachi reste déterminé à ce qu'un nouveau conseil d'administration de Télé-Liban soit nommé en Conseil des ministres. Des sources proches du dossier soulignent dans ce cadre à L'OLJ l'importance de veiller à ce que le nouveau PDG de la chaîne publique soit « indépendant de tous les partis politiques, expert en matière d'administration et irréprochable sur le plan financier ».

Si d'aucuns espèrent la nomination du nouveau conseil d'administration avant le 10 mars prochain et d'autres dénoncent « les tentatives de mainmise sur la chaîne », une certitude s'impose : Télé-Liban est parfaitement capable de concurrencer les autres chaînes, mais il faut d'abord la libérer de la mainmise politique.

 

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commentaires (4)

Comme quoi, le ministre d'Etat chargé de la lutte contre la corruption ne lutte pas contre grand chose. Rappelez-moi ce qu'il est chargé de faire ? Regarder les trains passer ?

Marionet

21 h 52, le 25 février 2017

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Commentaires (4)

  • Comme quoi, le ministre d'Etat chargé de la lutte contre la corruption ne lutte pas contre grand chose. Rappelez-moi ce qu'il est chargé de faire ? Regarder les trains passer ?

    Marionet

    21 h 52, le 25 février 2017

  • QUI A LE PLUS GRAND PISTON ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 16, le 25 février 2017

  • bon débarras....

    Tabet Karim

    09 h 14, le 25 février 2017

  • Incroyable, le monsieur diab est la depuis des decennies et ne veut pas reconnaitre sa responsabilite....meme avec 0.003% de part d'audience??? incroyable Mais le plus navrant c notre ministre de la corruption qui refile la patate chaude. Tu es paye pour quoi alors??? Quelle excuse bidon, chaque employe de l'etat est rattache a un ministere. Si pour chaque cas de corruption il va dire: il faut que le ministre concerne, qui est tres competent en la matiere, s'en occupe, alors notre ministre de la corruption n'est responsable de rien. emploi fictif?? ca ne serait surement pas etre le premier

    George Khoury

    07 h 57, le 25 février 2017

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