L'ambassade de Suède à Washington a demandé hier au département d'État américain des explications sur les déclarations de Donald Trump qui a laissé entendre que la Suède avait été victime d'un événement tragique lié à la présence de réfugiés sur son territoire.
Le président américain a tenu samedi à Melbourne en Floride un rassemblement qui rappelait ceux de sa campagne électorale, afin de mobiliser ses partisans, alors que son premier mois à la Maison-Blanche a été marqué par plusieurs déconvenues et une certaine confusion. Reprenant le thème d'une fermeture des frontières américaines pour des raisons de sécurité nationale, Donald Trump, frustré par la suspension de son décret antimusulman par une cour d'appel californienne, a justifié sa politique protectionniste à l'aide d'exemples empruntés à l'étranger. « Regardez ce qu'il se passe en Allemagne. Regardez ce qu'il s'est passé la nuit dernière en Suède. En Suède. Qui aurait pu le croire ? La Suède. Ils acceptent un grand nombre (de réfugiés). Ils ont des problèmes qu'ils n'auraient jamais imaginés possibles », a déclaré le président américain. Donald Trump n'a toutefois pas précisé à quel événement survenu en Suède vendredi il faisait référence.
« Nous avons posé aujourd'hui (dimanche) la question au département d'État. Nous tentons d'obtenir des précisions », a déclaré Catarina Axelsson, porte-parole du ministère suédois des Affaires étrangères.
Les propos de Donald Trump ont surpris de nombreux Suédois qui les ont interprétés comme la suggestion qu'une attaque terroriste s'était produite dans leur pays vendredi, ce qui n'est pas le cas. Face à cette situation, la ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström a publié une mise au point sur Twitter sans mentionner Donald Trump avec comme titre : « Compte tenu de certaines circonstances ». Elle ajoute dans le corps du message un extrait d'un discours de politique étrangère qu'elle a prononcé la semaine passée devant le Parlement suédois. « En 2016, post-vérité a été désigné mot de l'année par le dictionnaire Oxford. Le fonctionnement de la démocratie et la coopération constructive entre les États exigent tous deux que l'on dialogue et non qu'on parle les uns des autres, afin de respecter des accords et de permettre aux idées de s'exprimer. Cela exige également de respecter la science, les faits et la presse, et pour chacun de reconnaître la sagesse de l'autre », disait-elle dans son discours.
Moyen Orient et Monde
La Suède demande des explications sur les déclarations de Trump
OLJ / le 20 février 2017 à 00h00