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À La Une - Corruption

Prison pour le beau-frère du roi d'Espagne, relaxe pour l'infante Cristina

La sœur du roi doit cependant payer une amende de 265.000 euros du fait de sa "responsabilité civile solidaire" comme épouse d'Inaki Urdangarin, somme déjà restituée.

Soulagement et douleur mêlés pour l'infante Cristina (photo): la sœur du roi d'Espagne a été innocentée vendredi par la justice mais voit son mari condamné à six ans de prison dans une retentissante affaire de corruption ayant ébranlé la monarchie. Photo d'archives AFP / Jaime Reina

Soulagement et douleur mêlés pour l'infante Cristina: la soeur du roi d'Espagne a été innocentée vendredi par la justice mais voit son mari condamné à six ans de prison dans une retentissante affaire de corruption ayant ébranlé la monarchie.

Ce jugement peut encore être contesté en appel, mais le mari de l'infante, Inaki Urdangarin, pourrait bien être envoyé prochainement en détention. Car le procureur envisage de solliciter son incarcération, selon une source au parquet.

Le tribunal des Iles Baléares, à Palma de Majorque, a infligé à M. Urdangarin six ans et trois mois de prison et une amende de plus de 512.000 euros.
L'ancien champion olympique de handball était accusé d'avoir détourné entre 2004 et 2006, avec un associé, plusieurs millions d'euros de subventions attribuées à une fondation à but non lucratif qu'il présidait, appelée Noos.
Les deux dirigeants de la fondation se voyaient reprocher d'avoir "gonflé" le montant des contrats signés avec les gouvernements régionaux des Baléares et de Valence, alors dirigés par le Parti populaire (PP, droite).

Le tribunal a condamné l'ex-associé du beau-frère du roi, Diego Torres, à la peine la plus lourde: huit ans et six mois de prison.

De son côté, Cristina a été relaxée après avoir été le premier membre de la famille du roi à comparaître devant un tribunal, en 2016.
"Nous devons acquitter et nous acquittons Cristina Federica de Bourbon et de Grèce des délits contre l'administration fiscale dont elle était accusée", peut-on lire dans le jugement.
Cristina doit cependant payer une amende de 265.000 euros du fait de sa "responsabilité civile solidaire" comme épouse de M. Urdangarin, somme déjà restituée.

 

(Pour mémoire : En Espagne, la princesse Cristina, sœur du roi, jugée pour fraude)

 

"Satisfaction" et "contrariété"
Selon la presse, c'est à Genève que Cristina, 51 ans, et Inaki, 49, ont pris connaissance du jugement, eux qui vivent en Suisse depuis 2013 avec leurs quatre enfants.
A Barcelone, l'avocat de la princesse, Miquel Roca, a déclaré à la presse que l'infante avait reçu la décision "avec satisfaction" mais non sans "contrariété".
Car elle juge "injuste" la condamnation de son mari, elle qui "a toujours cru, croit et continuera à croire à l'innocence de son époux".
Cristina a toujours dit qu'elle ne savait rien des dossiers évoqués au procès et faisait pleinement confiance à Inaki, soutenu indéfectiblement depuis leur mariage en 1997.

L'affaire, révélée fin 2011 dans une Espagne en pleine crise, avait précipité l'abdication en 2014 de Juan Carlos 1er et l'arrivée sur le trône de son fils Felipe VI, décidé à redorer l'image de la monarchie.
Bannie de tous les actes officiels de la royauté, Cristina s'était vue retirer en 2015 son titre de duchesse de Palma par son frère.
Vendredi, le Palais royal a simplement exprimé "son plus grand respect pour l'indépendance du pouvoir judiciaire" tandis que Felipe VI inaugurait, tout sourire, une exposition dans un musée.

 

(Lire aussi : Espagne : un livre affirme que le roi Juan Carlos a eu une double vie pendant dix ans)

 

Le parquet défendait l'infante
Le tribunal s'est montré moins sévère que le procureur, Pedro Horrach, qui avait requis 19 ans et six mois d'emprisonnement à l'encontre de M. Urdangarin et une amende de 980.000 euros.
En revanche, ce même procureur avait pris clairement la défense de Cristina, en présentant les accusations contre elle comme un "échafaudage de soupçons et de conjectures applaudi par les médias".
La princesse n'avait finalement été jugée que sur plainte d'un collectif de défense des contribuables, Mains propres, considéré d'extrême-droite.

Et un énorme coup de théâtre avait marqué le procès, quand le dirigeant de Mains propres avait été emprisonné, soupçonné d'avoir codirigé un vaste système d'extorsion de fonds.
Parmi les 17 prévenus, un ancien ministre (2000-2003) du gouvernement conservateur de José Maria Aznar (PP) est condamné à trois ans et huit mois de prison: l'ex-président des Baléares, Jaume Matas.
M. Matas avait admis avoir donné l'ordre d'attribuer des contrats à la Noos - sans appels d'offres ni discussion des prix - parce que M. Urdangarin était alors le gendre du roi.
"Personne n'est au-dessus de la loi", a assuré vendredi un porte-parole du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.

 

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