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Moyen Orient et Monde - Décryptage

Abe assène au monde sa leçon de « Trumpolitik »...

En visite aux États-Unis, le Premier ministre japonais a obtenu de nombreuses assurances du nouveau président américain.

Le Premier ministre Shinzo Abe jouant au golf avec le président américain Donald Trump en Floride. Cabinet Public Relations Office/Handout via Reuters

La lune de miel sur les greens a ressemblé à une leçon de realpolitik. Sourires insistants, poignées de main appuyées, compliments obligés, « high five » forcé, le Premier ministre japonais Shinzo Abe n'a pas fait les choses à moitié pour satisfaire son hôte, le président américain Donald Trump. L'opération de séduction a porté ses fruits. Et M. Abe a quitté la Floride après avoir obtenu ce qu'il voulait : la certitude que les États-Unis n'ont pas l'intention de remettre en question la solide alliance qui les unit au Japon depuis plus d'un demi-siècle. « Je veux que tout le monde comprenne et soit conscient du fait que les États-Unis sont derrière le Japon, son grand allié, à 100 % », a déclaré samedi le président américain en compagnie de son invité.

Le combat n'était pas gagné d'avance pour le Premier ministre japonais. Durant la campagne électorale, le candidat des républicains avait menacé de revenir sur le traité de sécurité américano-japonais, reprochant notamment à son allié de ne pas suffisamment contribuer financièrement au coût du parapluie militaire américain. En coulisses, plusieurs officiels japonais ne cachaient pas à l'époque leurs craintes de voir le milliardaire américain l'emporter, qualifiant cette possibilité de « menace pour l'équilibre du Japon et de l'Asie pacifique ».

Tokyo n'a toutefois pas mis beaucoup de temps à s'adapter à cette nouvelle donne. Alors qu'une partie des dirigeants européens étaient encore sous le choc, comme paralysés par l'élection du « Donald », M. Abe s'est précipité à la Trump Tower de New York pour assurer l'avenir des relations américano-nipponnes. Il a tout fait depuis pour préserver ses relations avec le 45e président américain, jusqu'à cette seconde rencontre, qui fait de lui le dirigeant étranger ayant passé le plus de temps avec le nouveau locataire de la Maison-Blanche. Les deux leaders trouvent leur compte dans cette nouvelle amitié. Critiqué de toutes parts sur la scène internationale, notamment après son décret interdisant aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane l'accès au territoire américain, Donald Trump dispose en la personne de M. Abe d'un allié de choix, peu susceptible de lui reprocher sa politique compte tenu de la tradition de Tokyo en matière d'immigration.

 

(Pour mémoire : Trump et Abe vantent les liens USA-Japon et leur bonne entente personnelle)

 

 

Le locataire du bureau Ovale rassure ses alliés républicains en leur prouvant sa capacité à gérer les affaires internationales et à préserver les relations des États-Unis avec ses alliés. Mais le grand gagnant de l'affaire reste Shinzo Abe. Non seulement il a convaincu le président américain de réaffirmer la solidité de l'amitié américano-nipponne, mais il a probablement contribué à calmer ses ardeurs vis-à-vis de Pékin. Le Premier ministre japonais souhaite que les États-Unis endiguent la montée en puissance de la Chine en Asie-Pacifique, mais ne veut pas pour autant déclencher les hostilités avec Pékin. Tokyo sait que la remise en question de la politique de la Chine unique, hypothèse évoquée par Donald Trump, aurait constitué une ligne rouge pour Pékin, susceptible de déstabiliser la région. Le revirement à 180 degrés du président américain, qui a promis jeudi dernier à son homologue chinois Xi Jinping que les États-Unis allaient respecter le principe de la Chine unique, a certainement rassuré Tokyo.

 

(Lire aussi : Muslim Ban : la Cour suprême se saisira-t-elle du dossier ?)

 

En matière diplomatique, le président américain est en train de mettre de l'eau dans son vin, et ce n'est pas pour déplaire à M. Abe. Ce dernier a conscience de l'importance stratégique de la présence américaine en Asie pacifique pour contrer la politique de puissance menée par Pékin, notamment en mer de Chine, même si Tokyo n'est pas directement concerné. M. Abe a d'ailleurs eu un motif de satisfaction supplémentaire en poussant M. Trump à réaffirmer que le Traité de sécurité américano-japonais s'appliquait à l'archipel des Senkaku, appelé Diaoyu en chinois et revendiqué par Pékin. Peu importe finalement la politique interne de M. Trump, le Premier ministre japonais sait qu'il a absolument besoin de lui. Habile diplomate, il aura prouvé tout au long du week-end sa capacité à traiter avec le dirigeant le plus imprévisible du moment, adepte de la diplomatie du tweet et accessoirement homme le plus puissant de la planète.

 

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La lune de miel sur les greens a ressemblé à une leçon de realpolitik. Sourires insistants, poignées de main appuyées, compliments obligés, « high five » forcé, le Premier ministre japonais Shinzo Abe n'a pas fait les choses à moitié pour satisfaire son hôte, le président américain Donald Trump. L'opération de séduction a porté ses fruits. Et M. Abe a quitté la Floride après...

commentaires (3)

UNE SEULE CHOSE IL VA FAIRE... POUR LES YEUX DE (GRAB LE BIBI)... S,ACHARNER CONTRE L,IRAN ET SES ACCESSOIRES... QUE FERAIT-IL ? OU TOUT... OU RIEN...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 37, le 14 février 2017

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Commentaires (3)

  • UNE SEULE CHOSE IL VA FAIRE... POUR LES YEUX DE (GRAB LE BIBI)... S,ACHARNER CONTRE L,IRAN ET SES ACCESSOIRES... QUE FERAIT-IL ? OU TOUT... OU RIEN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 37, le 14 février 2017

  • AU LIEU DE TRUMPONNER... IL SE TRUMPONNE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 33, le 14 février 2017

  • Constatons clairement les choses en ce qui concerne les débuts de trump-pète . La Chine lui chie dessus. La Corée du Nord lui pisse dessus . L'Iran lui crache dessus . Le Canada et le Japon lui pète dessus . La Russie attend patiemment de voir si elle doit faire tout ça en même temps où bien procéder par étapes. Ah j'oublie l'Europe, elle lui montre son derrière . Il ne lui reste que l'usurpie et le brexit qui l'adorent, mais qui vont le mener à sa perte , on dira que pour l'instant trump-pète c'est chien qui aboie ne mord pas .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 54, le 14 février 2017

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