Le candidat François Fillon en conférence de presse, le 6 février à Paris, pour répondre aux attaques concernant l’emploi fictif de sa femme. Benoît Tessier/Reuters
À peine remis en selle après avoir éteint un début de fronde dans son camp, François Fillon, fragilisé par le feuilleton médiatique sur les soupçons d'emplois fictifs dont sa famille aurait profité, doit parer des attaques venues du centre. Selon Le Canard enchaîné, l'épouse de l'ex-Premier ministre, Penelope, a perçu 45 000 euros d'indemnités de départ après la fin de contrats d'attachée parlementaire grassement rémunérés. Après une nouvelle salve de révélations dans la presse, le patron du MoDem, François Bayrou, a accusé le candidat de droite à l'Élysée d'être sous influence des « puissances d'argent ».
BFM Business a pour sa part déclaré hier que François Fillon avait reçu de la compagnie d'assurances AXA, dont l'ex-PDG Henri de Castries est aujourd'hui un de ses conseillers, 200 000 euros par l'intermédiaire de sa société 2F Conseil en 2012-2014. « Jamais dans l'histoire de la République un candidat aux plus hautes fonctions, à la présidence de la République, n'a été ainsi sous l'influence des puissances d'argent », a réagi François Bayrou sur France 2. « Ce que je vois aujourd'hui est une menace telle sur notre démocratie que je n'hésiterai pas à prendre mes responsabilités. Je ne laisserai pas faire ce qui est en train de se faire. » Ces propos ont relancé les spéculations sur une éventuelle candidature à la présidentielle du dirigeant centriste. L'entourage de François Bayrou assure cependant qu'il n'a pas encore pris de décision, ni dans un sens ni dans l'autre, et qu'il dira ce qu'il en est « entre le 15 et le 20 février ».
Fillon sur la défensive
La réaction des proches de François Fillon a été immédiate. Le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, a qualifié de « scandaleuses » les déclarations de François Bayrou. « On voit bien quel est le jeu de M. Bayrou. M. Bayrou nous annonce qu'il va être candidat et donc il veut faire parler de lui une nouvelle fois », a-t-il déclaré à iTélé. Le porte-parole de campagne du candidat de la droite, le député LR Thierry Solère, a pour sa part dit à BFM TV vouloir rassurer le président du MoDem : « François Fillon n'est pas le candidat de la finance (...) S'il y a un candidat de la finance et des lobbies de la finance dans cette élection, c'est sûrement (...) du côté d'Emmanuel Macron qu'il faut regarder. »
Malgré son mea culpa de lundi, François Fillon reste à la traîne dans les sondages, qui le donnent éliminé dès le premier tour d'une élection dont il était encore le favori fin 2016. L'ex-Premier ministre a dénoncé une « volonté de nuire » du Canard enchaîné, contesté la compétence du parquet national financier qui a ouvert une enquête préliminaire le visant ou adressé une lettre ouverte à ses électeurs dans le quotidien Ouest-France : « Désormais, c'est à vous de décider et à vous seuls. » Peut-il regagner le terrain perdu ? « Il faut beaucoup de temps et il n'a pas de temps », constate, désabusé, un soutien d'Alain Juppé, finaliste malheureux de la primaire à droite, qui fait état d'une « grosse inquiétude » parmi les parlementaires LR.
(Source : Reuters)
Surprise potentielle: Bayrou, candidat, nuirait plus a Macron qui aurait pu espérer voir les ""voix Bayrou" potentielles se tourner vers lui, normalement a l'élection primaire, l'assurant de dépasser Fillon au premier tour... Sans ces voix et au cas probable ou les "républicains +" feraient bloc autour de Fillom pour barrer la route "au jeune loup aux dents acérées"... Du "Tout sauf Macron" qui pourrait marcher... Car pour les "jeunes républicains plus" Macron c'estl'éloignement de tout accès a la Présidence de la République...dans le futur...
16 h 14, le 11 février 2017