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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Attaqué tous azimuts sur son décret, Trump défend des « programmes forts » d’immigration

Le président américain face à une double offensive judiciaire et politique contre son décret Muslim Ban

Confronté à une double offensive judiciaire et politique contre son décret anti-immigration, Donald Trump a promis hier des « programmes forts » de contrôles aux frontières pour empêcher la venue du « terrorisme islamique radical » aux États-Unis. Mandel Ngan/AFP

Confronté à une double offensive judiciaire et politique contre son décret anti-immigration, Donald Trump a promis hier des « programmes forts » de contrôles aux frontières pour empêcher la venue du « terrorisme islamique radical » aux États-Unis. En visite hier en Floride, au commandement militaire chargé du Moyen-Orient et de la lutte contre le groupe État islamique (Centcom), le président républicain a promis de vaincre le « terrorisme islamique radical » et ne pas le laisser « prendre racine dans notre pays ». Pour ce faire, « nous avons besoin de programmes forts pour que les gens qui aiment notre pays (...) soient autorisés à entrer, mais pas les gens qui veulent nous détruire », a expliqué M. Trump.
La décision la plus emblématique de sa jeune présidence est pour l'instant bloquée par la justice, contestée dans la rue et attaquée par les plus grosses entreprises de la high tech. Le blocage du décret a de fait rouvert les portes du pays aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays visés par le texte. Facebook, Google, Microsoft, Twitter et Apple ont déposé dans la nuit de dimanche à lundi une requête en justice dénonçant les « dommages » causés par ce texte. « Ce décret marque un important écart par rapport aux principes d'équité et de prédictibilité qui ont régi le système de l'immigration aux États-Unis depuis plus de cinquante ans »,écrivent ces entreprises. Le décret altère le recrutement et prive les industries de talents, menace les opérations commerciales
et ampute la capacité des entreprises à attirer des investissements aux États-Unis, souligne le mémoire qui est également signé par une poignée d'entreprises hors du secteur high-tech (les jeans Levi's, les yaourts Chobani). Au total, près d'une centaine d'entreprises se sont jointes à la plainte contre ce texte signé le 27 janvier par le nouveau président, qui interdit l'entrée aux États-Unis pendant quatre mois des réfugiés et pendant trois mois des ressortissants de sept pays majoritairement musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen).

« Test religieux »
L'administration Trump a subi dimanche un revers de taille quand la Cour d'appel fédérale de San Francisco a confirmé la décision de suspendre le décret sur tout le territoire américain, prise vendredi par un juge de Seattle, James Robart. La Maison-Blanche avait jusqu'à 23h00 GMT hier soir pour étoffer son argumentaire auprès de la cour de San Francisco.
Côté politique, plusieurs hauts responsables de l'administration démocrate sortante, dont l'ex-secrétaire d'État John Kerry et l'ex- directeur de la CIA et secrétaire à la Défense Leon Panetta, ont aussi demandé le maintien du blocage d'un décret « mal conçu, mal mis en œuvre et mal expliqué ». Un malaise ressenti jusque dans le camp du président lui-même, d'autant que M. Trump s'est livré à une attaque en règle contre le juge James Robart, le qualifiant de « pseudojuge » et l'accusant de sacrifier la sécurité du pays.
Mitch McConnell, chef de file des républicains au Sénat, a tenté de temporiser en expliquant que la justice faisait son travail et s'est démarqué du décret, dimanche, craignant notamment que sa rédaction trop vague ne laisse la porte ouverte à « un test religieux ». « Nous voulons tous empêcher les terroristes de pénétrer aux États-Unis, mais nous ne voulons certainement pas que des alliés musulmans qui se sont battus à nos côtés ne puissent se rendre aux États-Unis », a-t-il souligné.

Impopularité historique
L'opinion américaine est elle aussi défavorable au texte et des milliers de manifestants ont défilé durant le week-end dans les grandes capitales mondiales. Mais Donald Trump estime que ces sondages sont faux. « Tous les sondages négatifs sont de fausses informations, comme les sondages de CNN, ABC, NBC lors de l'élection », a-t-il écrit hier matin sur Twitter. « Désolé mais les gens veulent la sécurité aux frontières et des contrôles extrêmes. » Quelque 53 % des Américains contestent le décret limitant l'immigration (47 % l'approuvent), selon un sondage CNN, et 51 % s'y opposent (45 % l'approuvent) selon un autre sondage CBS. Selon le sondage CNN, une proportion identique d'Américains (53 %) ont une opinion négative de la présidence de Donald Trump, arrivé à la Maison-Blanche il y a seulement deux semaines.
Le président a balayé d'un revers de la main cette impopularité historique et s'en est pris une nouvelle fois aux médias, allant jusqu'à les accuser de « ne pas couvrir » certains attentats. « Ils ont leurs raisons, et vous savez bien pourquoi », a-t-il mystérieusement ajouté. La décision de la justice a poussé les réfugiés et les ressortissants des sept pays visés par le texte controversé à tenter de venir aux États-Unis le plus vite possible. Les immigrants embarquaient de ce fait en nombre sur des vols à destination des États-Unis. Et de nombreuses compagnies aériennes, dont Air France, acceptent de nouveau les ressortissants des sept pays visés. Quelque 60 000 visas ont également retrouvé leur validité, selon la diplomatie américaine. La Maison-Blanche, toutefois, entend vite refermer la brèche légale dans laquelle s'engouffrent de nombreux migrants et remporter le combat judiciaire, quitte à multiplier les appels ou à porter l'affaire devant la Cour suprême.

(Source : AFP)

Confronté à une double offensive judiciaire et politique contre son décret anti-immigration, Donald Trump a promis hier des « programmes forts » de contrôles aux frontières pour empêcher la venue du « terrorisme islamique radical » aux États-Unis. En visite hier en Floride, au commandement militaire chargé du Moyen-Orient et de la lutte contre le groupe État islamique (Centcom),...

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