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Lifestyle - La mode

Chanel célèbre les 30’s dans une nuée d’argent

Le défilé Chanel haute couture présenté par Karl Lagerfeld à Paris, au Grand Palais, rendait hommage aux années trente, une décennie qui a porté Gabrielle Chanel au sommet de son art.

Lily Rose Depp en robe de mariée, avec Karl Lagerfeld.

Vue d'en haut, la scène du défilé haute couture de Chanel au Grand Palais ressemble à un tourbillon galactique, une explosion de supernova s'achevant dans un mystérieux trou noir. La collection est brillante dans tous les sens du terme, avec une prédilection pour la lumière froide des nuances argentées. Le couturier lui-même est habillé d'argent et irradie de la tête aux pieds.
Avec un clin d'œil appuyé aux années 30, plumes charleston et longueurs sous l'arrondi du genou, Karl Lagerfeld rendait hommage à la grande décennie Chanel. Cette période de disette, démarrée par la crise de 1929 et qui allait s'achever plus tragiquement encore avec la Seconde Guerre mondiale, fut pourtant une ère de grande créativité. Aubaine pour Coco Chanel qui n'aime la femme qu'audacieuse et libre, c'est l'époque des garçonnes à cheveux courts et plaqués à la gomina, des longs fume-cigarettes, de la première libération sexuelle, des robes fluides et des corsets jetés aux orties, du maquillage assumé et des sourcils réduits à un trait immatériel. C'est aussi la grande époque du jazz et des cabarets, des excès à la Gatsby et du surréalisme.

Femme cuillère et Charleston
Véritable icône de ce défilé, la femme cuillère de Giacometti, sculptée en 1927, née d'un croisement entre les totems ethniques africains et le minimalisme mystérieux des statuettes cycladiques. C'est elle qui inspire les silhouettes de ces créations bombées, étranglées au-dessus de la taille. «Je voulais du métal, de l'alu, quelque chose comme ça, et c'était le décor parfait pour cette collection», souligne Karl Lagerfeld assis au milieu de l'infinie réflexion de miroirs qui transforme le Grand Palais, site fétiche de la présentation des collections Chanel, en un futuriste Palais des Glaces. «Les broderies ont des motifs abstraits, pas de fleurs, pas de chichis. J'ai fait faire des ceintures argentées, magnifiques, elles sont posées un peu au-dessus de la taille, elles allongent la jambe», commente-t-il, faisant remarquer que ces ceintures sont légèrement en 3D, à la différence des ceintures classiques, et qu'elles ont été difficiles à réaliser, «parfois les choses qui paraissent simples sont les plus difficiles à faire». À propos des coiffures, le kaiser de la mode confie que «ça change un peu du canotier qu'on a assez vu. Nous avons quatre ateliers haute couture, rappelle-t-il. Peu de maisons en ont autant. Les couturières sont merveilleuses, j'ai de la chance de les avoir. J'ai dessiné beaucoup de drapés. En principe, on en fait peu chez Chanel. Un drapé doit être parfait. Vous avez vu les plis sur le tailleur. Ça a l'air simple à faire, mais croyez-moi, ça ne l'est pas. Je voulais un résultat impeccable. En couture, tout doit être parfait.»

La mariée était Lily Rose
À une série de tailleurs, «impeccables» donc, où le tweed Chanel se décline en constructions savantes dans des teintes poudrées auxquelles s'ajoute un peu de poussière d'étoiles, succède une éblouissante débauche de robes de soirée pailletées de sequins et de cristaux argentés et agrémentées de plumes de marabout, blanches, roses ou grises, en franges, en manchettes ou en jupons. À mesure que le défilé progresse, le scintillement se fait de plus en plus éblouissant, jusqu'aux derniers modèles entièrement nimbés d'une lumière irréelle. Sur les luxueux gradins revêtus de peau d'un beige crémeux sont installées les invitées les plus courues du monde de l'art, de la mode et du spectacle. Non loin d'Anna Wintour, Vanessa Paradis, l'une des principales égéries de Chanel, attend le final avec émotion. Le dernier tableau s'ouvre enfin sur sa fille, Lily Rose Depp, cheveux plaqués, maquillage glamour, en robe de mariée rose entièrement volantée, au bras de Karl Lagerfeld qui l'entraîne fièrement dans un tour de piste sous les applaudissements nourris d'une tribu éclectique dont le visible vertige est en soi un adoubement.

 

 

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