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Lifestyle - La mode

Paris inaugure son « Grand Musée du parfum »

C'est au 73, rue du Faubourg Saint Honoré, en face de l'hôtel Bristol, que s'est ouvert, à la veille de Noël, le Grand Musée du parfum de Paris : 1 400 m2 dédiés à l'exploration olfactive à travers un parcours ludique et pédagogique.

Vues du Grand Musée du parfum de Paris. Photos DR

Paris avait déjà son musée de la mode, mais bien qu'également capitale du parfum, la Ville Lumière ne disposait encore dans ce domaine que d'un musée privé, le musée Fragonard, dédié à l'enseigne grassoise. Depuis le 22 décembre, à l'initiative de l'entrepreneur Guillaume de Maussion, du publicitaire Nicolas de Gaulmyn, de l'experte en parfumerie Sandra Armstrong et de la financière Dorothée Lepère, cette lacune est comblée avec l'ouverture du Grand Musée du parfum.
Déployé au sein d'un hôtel particulier qui a longtemps appartenu à la famille des champagnes Roederer avant d'accueillir la maison de couture Christian Lacroix, et sur trois étages totalisant 1 400m2 ouverts sur un jardin, ce musée qui a nécessité deux ans de travaux s'adresse aussi bien au grand public qu'aux experts, et propose un parcours immersif et innovant à travers une scénographie interactive.

 

De la fumigation au poison en passant par la séduction
Dans une interview sur France Inter, Guillaume de Maussion précise que le parti pris adopté par les initiateurs du projet est de présenter le parfum par son « invisibilité ». Le flacon joue donc un rôle secondaire dans une scénographie qui laisse la part belle à l'ivresse. Ici, il s'agit d'abord de sensorialité, d'odeurs-madeleines, de plaisirs olfactifs et de secrets de fabrication. L'aspect ludique n'est pas négligé, car ce musée s'adresse aussi aux enfants. On peut ainsi jouer à s'envoyer des odeurs et répondre à des quiz. Grâce à un parcours en trois étapes, on découvre d'abord les racines du parfum.
Dédié au culte, le parfum a été inventé en Égypte et s'est d'abord présenté sous forme de fumigation, comme l'indique son étymologie. L'accent est porté sur les différents usages et vertus du parfum, ses propriétés rajeunissantes ou toxiques, de l'Antiquité à nos jours, du kyphi, parfum solide des pharaons, reconstitué grâce aux hiéroglyphes, aux toutes dernières créations disponibles. Le parcours est ponctué par des récits et légendes, avec un arrêt dans la « galerie des séducteurs » où l'on découvre les personnages historiques qui se sont servis du parfum comme instrument de conquête.

 

(Lire aussi : Louis Vuitton, du parfum au voyage)

 

Le nez, cet inconnu
La deuxième étape du parcours permet de renouer avec son sens olfactif à travers une « immersion sensorielle » qui permet de prendre conscience de l'importance des odeurs au quotidien. « On sent comme on respire, souligne Guillaume de Maussion, mais on ne fait pas toujours attention aux odeurs. » Or les odeurs sont primordiales pour fixer les souvenirs. Tout le monde se souvient des lieux de son enfance par le simple retour d'une odeur familière. L'odeur parle à la mémoire et suscite des émotions.

L'idée de ce musée est aussi de rendre hommage au parfumeur, car un « nez » est un artiste à part entière souvent éclipsé par ses créations. Aussi, le troisième niveau du musée – et ultime étape du parcours – est-il consacré à l'art du parfumeur. Ici, vingt-cinq sphères à portée de main recèlent chacune une matière première de la parfumerie. L'atmosphère est celle d'un laboratoire, blanche, lumineuse et aseptisée. On peut pianoter sur un orgue de 250 essences pour créer une symphonie olfactive, mais les choses ne sont pas si simples. Si le parfum est un pilier commercial, surtout à la période des fêtes, son lancement nécessite des budgets énormes, et son échec peut être désastreux.

Soutenu par le syndicat français de la parfumerie, par l'IFF ( International Flavors & Fragrances), l'osmothèque de Versailles, la mairie de Paris et la région Île-de-France, ce musée bénéficie, entre autres, de l'expertise de Jean-Claude Ellena, nez d'Hermès, et celle de Mathilde Laurent, nez de Cartier. De cette véritable île aux trésors, on sort enchanté et nullement incommodé comme on pourrait l'être en quittant une parfumerie. Le secret ? Ici les parfums sont « secs » et ne contiennent pas d'alcool, principal ingrédient responsable des maux de tête quand on a trop forcé sur le pshitt.

 

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