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Lifestyle - Mode

Valentino entre mythologie et abstraction

Valentino haute couture printemps-été 2017. Photo DR

Le 25 janvier, après le solo de Maria Grazzia Chiuri en haute couture chez Christian Dior, c'était au tour de Pierpaolo Piccioli, l'autre créateur de l'ancien tandem Valentino, de faire rêver avec un one-man-show pour la Maison à bord de laquelle il est désormais le seul maître. À un hiver shakespearien pensé à deux l'an dernier, succède chez Valentino un printemps inspiré de la Grèce antique et de sa mythologie, imaginé par un Piccioli seul, dont la nouvelle idée du rêve s'exprime en de somptueuses cascades de plissés.
Vaporeuses et comme nimbées d'une brume qui en efface les contours, les robes semblent se répandre dès la ligne du cou, lécher le sol où elles meurent en bouillonnant comme les vagues d'une mer tranquille. Blanches, sans autre sophistication que leur savante fluidité, ou nacrées, enrichies de centaines de petits volants de moire. Une mousseline de soie d'un vert ineffable brodée de cristaux sur des motifs Art déco sculpte un modèle tapis rouge ; un crêpe de soie de la même palette donne corps à un ensemble pantalon ceinturé d'un grand nœud et dont le haut imite un plastron en rectangle interrompu qui n'est pas sans évoquer une œuvre de Rothko. Ici, la soie blanche d'une jupe longue, rendue encore plus brillante par un plissé soleil, contraste avec un haut d'un bleu gris immatériel que survole l'ombre d'un Pégase brodé de cristaux parmi des fleurs tombées d'une toile de Cy Twombly. Ailleurs, des paysages brodés s'expriment sur la soie transparente en traînées de paillettes blanches, vertes ou beiges telles des Olympes émergeant des nuages. Sur une robe blanche, rigide et hiératique, se profilent des fresques effacées, savamment brodées en relief.
Il y a quelque chose de japonisant dans cette évocation méditerranéenne, mais il s'agit de rêve, d'inconscient, de cet «amas confus des vapeurs de la nuit» qui chez Corneille «forme de vains objets que le réveil détruit». À la différence que cette collection, qui joue avec une belle maîtrise la gamme du lumineux, du translucide et du transparent, place le rêve au cœur du réel, cinglant un camaïeu de pastel de ce fameux rouge Valentino, d'une éblouissante sensualité sur une robe longue au décolleté vertigineux recouvert d'une modestie en mousseline de soie flamme. Avec ses nombreux clins d'œil à l'expressionnisme abstrait, Pierpaolo Piccioli remporte la palme de la collection haute couture qui aura, cette saison, traité la mode comme un des beaux-arts.

Le 25 janvier, après le solo de Maria Grazzia Chiuri en haute couture chez Christian Dior, c'était au tour de Pierpaolo Piccioli, l'autre créateur de l'ancien tandem Valentino, de faire rêver avec un one-man-show pour la Maison à bord de laquelle il est désormais le seul maître. À un hiver shakespearien pensé à deux l'an dernier, succède chez Valentino un printemps inspiré de la...

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