Yémen : des femmes combattantes pour el-Qaëda

Les forces spéciales américaines qui ont mené un rare raid terrestre dimanche au Yémen contre el-Qaëda ont tué des femmes qui participaient aux combats avec les hommes, a indiqué le Pentagone lundi.

"Beaucoup de femmes combattantes" ont participé aux combats contre les forces spéciales américaines, a déclaré le porte-parole du Pentagone Jeff Davis. "Alors que l'opération se déroulait, nous avons vu des combattantes courir vers des positions pré-établies, comme si elles avaient été entraînées à engager le combat contre nous", a-t-il précisé.

Les forces spéciales américaines ont lancé un raid terrestre d'envergure dimanche contre un site d'el-Qaëda dans la péninsule arabique (Aqpa) à Yakla, dans le centre du Yémen. Côté américain, un soldat a été tué pendant les échanges de tirs, et trois autres ont été blessés dans un atterrissage forcé et brutal d'un avion-hélicoptère V-22 Osprey à proximité, selon Jeff Davis. Côté el-Qaëda, 14 combattants dont des femmes ont été tués dans l'opération, selon le Pentagone. Aqpa avance un bilan de près de 30 personnes tuées, dont des femmes et des enfants.
Le Pentagone n'a ni confirmé ni infirmé la mort d'enfants pendant le raid, se bornant à préciser que le bilan était en cours d'évaluation.

Selon le Pentagone, il s'agissait d'une opération destinée à recueillir du renseignement, dans un raid éclair où les forces spéciales s'efforcent de saisir le maximum de documents et d'ordinateurs ou autres appareil électroniques avant de repartir. L'armée américaine veut notamment surveiller et comprendre le redéploiement d'Aqpa à l'intérieur des terres, après que l'organisation a été chassée de zones littorales entre Moukalla (sud-est) et Aden.

"Depuis qu'ils ont été expulsés de Moukalla et sont partis dans le désert, ils se sont retrouvés à bien des égards dans un environnement plus facile", a expliqué le capitaine Jeff Davis. Le raid "avait pour but de nous permettre de rassembler de l'information pour mieux comprendre leur organisation, et nous aider à prévenir de futures attaques à l'étranger", a-t-il dit.

Le raid a reçu l'approbation de l'actuelle Maison Blanche mais il était en préparation depuis longtemps, et il ne faut pas lire de signification particulière dans le fait qu'il ait été autorisé sous Donald Trump, a souligné le porte-parole. Ce sont des "raisons opérationnelles" qui ont fait que le raid ait eu lieu dimanche et non pas il y a deux semaines, quand le président Barack Obama était encore au pouvoir, a-t-il affirmé.