Le printemps asiatique de Georges Hobeika

Teintée de spiritualité et d'énergie, la collection couture printemps-été 2017 de Georges Hobeika, présentée le 25 janvier à la Monnaie de Paris, s'inspire des mythes ancestraux de la civilisation asiatique – le dragon, l'éventail, la fleur – à l'origine des grandes dynasties. Ces motifs mythologiques permettent, en filigrane, de rendre hommage à la nature bienfaisante tout en faisant écho, grâce à une subtile conjugaison de douceur et de force, à la singularité du tempérament féminin.
Légende céleste, gardien des richesses de la terre, le dragon chinois serpente le long d'étoffes aériennes et luxueuses, entièrement brodées à la main, tandis que ses écailles d'or et d'azur se matérialisent en bouquets de paillettes sur des robes tuniques, des jupes origami ou d'élégants fourreaux. Symbole des cycles de la nature, cette créature effrayante sait se transformer en une nuée de fleurs pour exalter la suprême féminité d'une transparence et d'une courbe.
La «boule de cristal du dragon» est évoquée par un florilège de perles qui prolongent une manche, animent des minaudières aux accents pop, bourgeonnent autour de boucles sensuelles qui entourent l'oreille, de bagues surprenantes imitant des griffes surnaturelles, ou brillent au centre d'une fleur dont chaque pétale, réalisé individuellement, se détache en reliefs vigoureux. Les teintes à la fois intenses et joyeuses expriment la beauté éphémère, constamment renouvelée, des éléments temporels. Symbole de joie et de bienveillance, le rose, réminiscence du Hanami (cette coutume qui conduit les Japonais au printemps dans les champs de sakura en fleurs), invite à la contemplation.
Né à Baskinta dans une famille de huit frères et sœurs, tous initiés aux arcanes de l'atelier de couture maternel, Georges Hobeika a fait des études d'ingénierie et de design architectural avant de s'envoler pour Paris, durant la guerre civile, où il effectue des stages dans plusieurs maisons de couture, y compris Chanel. Il a officiellement ouvert son premier atelier à Beyrouth en 1995. Il possède depuis un showroom à Paris, rue Royale, et des bureaux à LA et Pékin. Membre invité de la Chambre syndicale de la haute couture de Paris, son style féminin, frais et glamour, brille sur les tapis rouges les plus prestigieux et continue à séduire de nombreuses vedettes.