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À La Une - golfe

Le Koweït pend un prince et une femme meurtrière par jalousie

Cinq autres condamnés exécutés, une première depuis 2013.

Un homme est exécuté par pendaison au Koweït, le 1er avril 2013. Photo d'archives. AFP PHOTO / Yasser Al-Zayyat

Un membre de la famille régnante du Koweït et une femme reconnue coupable d'avoir provoqué un massacre par jalousie ont été pendus avec cinq autres condamnés mercredi dans l'émirat, les premières exécutions depuis 2013.

Ces exécutions à la prison centrale de la ville de Koweït étaient attendues: des journaux avaient indiqué dès mardi que les proches des condamnés et des représentants consulaires avaient été convoqués pour les rencontrer une dernière fois. Contrairement à l'Arabie saoudite, son grand voisin, le Koweït ne procède pas systématiquement aux exécutions de condamnés à mort.

Celles de mercredi sont les premières dans ce riche pays pétrolier du nord du Golfe depuis juin 2013 lorsque deux Egyptiens, dont un violeur d'enfants en série, avaient été pendus.
En annonçant les exécutions, un porte-parole du procureur général a rappelé que toutes les sentences avaient été, au terme du processus judiciaire, approuvées par l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, qui a le droit de grâce.

Drame de la jalousie
Parmi les trois femmes exécutées, figure une Koweïtienne, Nusra al-Enezi, qui avait été condamnée pour avoir enflammé une tente lors la cérémonie de remariage de son époux en 2009. Le feu s'était rapidement propagé, provoquant la mort de 57 personnes, principalement des femmes et des enfants.
L'affaire avait "fait pleurer" tout le Koweït, selon un titre de la presse locale, et profondément choqué et ému l'opinion publique.

Lors de son procès, Nusra al-Enezi, qui n'avait que 23 ans au moment des faits, avait déclaré avoir voulu se venger de son mari qui avait osé prendre une seconde épouse. La fête avait lieu à Jahra, une localité habitée par des tribus conservatrices à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale koweïtienne.
La tente, aspergée avec de l'essence, avait brûlé en quelques minutes, selon la Défense civile. Les secouristes avaient été bloqués, dans un premier temps, par les hommes des tribus par crainte que leurs épouses ne soient touchées par des étrangers.

Les deux autres femmes exécutées mercredi sont une Philippine et une Ethiopienne, des employées de maison qui avaient assassiné, selon la justice koweïtienne, des membres des familles de leurs employeurs.
Le gouvernement de Manille a indiqué avoir déployé en vain "tous les efforts" pour éviter l'exécution de la Philippine. Il a appelé à prier pour elle et pour sa famille.

 

Prince pendu, une première
Cheikh Fayçal Abdallah Al-Jaber Al-Sabah est le premier membre de la famille régnante à jamais avoir été exécuté au Koweït. Il avait été condamné pour avoir tué par balle en 2010 un autre membre des Al-Sabah avec lequel il avait un différend. Selon la justice, il s'agissait d'un meurtre prémédité.
Les motivations de cet homme, fils d'ambassadeur et ancien officier de l'armée, n'ont pas été réellement révélées lors du procès, bien que les autorités aient exclu tout mobile d'ordre politique au sein d'une famille régnante traversée par de nombreux conflits.

Les autres suppliciés sont deux Egyptiens condamnés pour meurtre avec préméditation, et un ressortissant du Bangladesh condamné pour enlèvement et viol.

Dans un communiqué, Amnesty International (AI) a qualifié ces exécutions de "choquantes et profondément regrettables". "En reprenant les exécutions, les autorités koweïtiennes témoignent d'un mépris injustifié pour le droit à la vie", écrit Samah Hadid, directrice adjointe chargée des Campagnes au bureau régional d'AI à Beyrouth.
Pour sa part, Reprieve, un groupe de défense de droits de l'Homme basé à Londres, a critiqué les exécutions et appelé à des pressions sur le Koweït, l'Arabie saoudite et Bahreïn pour mettre fin aux mises à mort.

Environ 50 autres personnes attendent dans les couloirs de la mort dans l'émirat.
Parmi elles, figurent deux hommes condamnés à mort pour un attentat dans une mosquée chiite, qui avait fait 26 morts et 227 blessés en juin 2015 et avait été revendiqué par le groupe Etat islamique.

Parmi les pays arabes du Golfe, l'Arabie saoudite est de loin celui qui exécute le plus de condamnés à mort. En 2016, 153 exécutions ont été enregistrées dans ce royaume qui fait partie, avec l'Iran et la Chine, des Etats régulièrement critiqués pour la peine de mort. Trois chiites, reconnus coupables d'un attentat ayant coûté la vie à des policiers, ont été passés par les armes le 15 janvier dans le petit royaume de Bahreïn.

 

 

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commentaires (3)

En reprenant les exécutions, les autorités koweïtiennes témoignent d'un mépris injustifié pour le droit à la vie" C'est beau l'indignation lorsqu'on est calfeutré chez soi et qu'aucun membre de sa propre famille, de ses proches ou de ses amis n'a été séquestré, violé ou assassiné. Le "droit à la vie" serait-il à sens unique? Sous le prétexte fallacieux que l'argument de la dissuasion de la peine capitale ne tient pas, la société doit donc laisser courir ses criminels ou les interner à vie dans une cellule pourvue de la télé au nom des droits de l'homme !!!

Paul-René Safa

08 h 58, le 26 janvier 2017

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Commentaires (3)

  • En reprenant les exécutions, les autorités koweïtiennes témoignent d'un mépris injustifié pour le droit à la vie" C'est beau l'indignation lorsqu'on est calfeutré chez soi et qu'aucun membre de sa propre famille, de ses proches ou de ses amis n'a été séquestré, violé ou assassiné. Le "droit à la vie" serait-il à sens unique? Sous le prétexte fallacieux que l'argument de la dissuasion de la peine capitale ne tient pas, la société doit donc laisser courir ses criminels ou les interner à vie dans une cellule pourvue de la télé au nom des droits de l'homme !!!

    Paul-René Safa

    08 h 58, le 26 janvier 2017

  • Pire que chez les Per(s)cés môllâhs, ces émirs koweïtiens !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 42, le 25 janvier 2017

  • Pas de morts à cause de leur appartenance chiite????? Walla ils ont fait des progrès les bensaouds light ..

    FRIK-A-FRAK

    14 h 17, le 25 janvier 2017

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