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Liban - Législatives

Les consultations politiques s’accélèrent

Le Premier ministre a reçu hier les émissaires de Walid Joumblatt et s'est concerté en soirée avec le président de la Chambre, Nabih Berry.

Les préparatifs des législatives au centre d’un entretien Aoun-Machnouk. Photo Dalati et Nohra

L'élaboration d'une nouvelle loi électorale sur base de laquelle les législatives de mai devront être organisées reste au stade de projet abstrait, aucune avancée n'ayant pu être réalisée au niveau des tractations censées déboucher sur une entente autour d'un mode de scrutin.
Malgré tout, les concertations autour d'une formule consensuelle vont toujours bon train.
La délégation du Parti socialiste progressiste, mandatée par Walid Joumblatt pour expliquer aux différentes parties politiques les raisons pour lesquelles ce dernier s'oppose à la proportionnelle et au mode de scrutin hybride, a été reçue hier au Sérail, dans le cadre de la tournée qu'elle avait entamée la semaine dernière. Elle prévoit de se rendre demain auprès du Hezbollah. Présidée par le ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, et composée du ministre d'État pour les Droits de l'homme, Ayman Choucair, et des députés Akram Chehayeb, Henri Hélou, Waël Bou Faour et Alaeddine Terro, la délégation a exposé au Premier ministre, Saad Hariri, les motifs des réserves exprimées par Walid Joumblatt et s'est félicitée plus tard d'avoir eu des assurances du chef du gouvernement au sujet de la nouvelle loi électorale. « Partout où la délégation du PSP et du Rassemblement démocratique se rend, elle constate une grande compréhension de la position de Walid Joumblatt et de son attachement à une loi électorale qui assure la même représentation pour tous, ce qui signifie que nous avons des alliés dans tous les blocs », a affirmé Marwan Hamadé au nom du groupe, à sa sortie du Sérail.
« Ceux qui pensent que nous n'avons pas d'alliés du côté du camp chrétien, notamment parmi les grands partis et ceux de moindre taille, se trompent. Notre position est bien comprise, d'autant qu'elle n'est pas étriquée, partisane ou régionale. Il s'agit d'une position nationale dont l'objectif est de parvenir à une représentation réelle en évitant un saut dans l'inconnu dont les conséquences sont inconnues », a poursuivi le député, en assurant que toutes les personnalités visitées leur ont assuré qu'elles n'approuveront aucune loi électorale contestée par Walid Joumblatt.
En d'autres termes, seul un consensus pourra débloquer le dossier électoral, contrairement à ce que le CPL et les Forces libanaises laissent entendre depuis quelques jours, en menaçant d'effectuer un forcing en vue de la promulgation de l'un des textes de loi électorale soumis à la Chambre. Sur son compte Twitter, M. Joumblatt devait comparer en soirée la loi électorale à « une opération chirurgicale délicate dont le succès commande précision, patience, concertations et dialogue ».
En soirée, les différentes positions par rapport à la loi électorale et les perspectives d'un rapprochement des points de vue des différentes parties politiques autour de la question ont été passées au crible par Saad Hariri et Nabih Berry, qui a reçu le chef du gouvernement à Aïn el-Tiné. L'entretien s'est déroulé en présence de Nader Hariri, directeur du bureau du Premier ministre, et du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil.

« Bulldozers » ou « estafettes »
Cette réunion a été la dernière d'une série d'autres qui se sont tenues dans la journée et qui ont porté sur le même thème. De Baabda où il a été reçu par le président Michel Aoun, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a de nouveau mis en garde contre une troisième rallonge du mandat de la Chambre. Il a plaidé pour la promulgation d'une nouvelle loi électorale, avant d'affirmer que son parti ne redoute pas la proportionnelle, ce mode de scrutin étant, selon lui, « meilleur que la loi actuelle ».
L'ancien président des Kataëb, Amine Gemayel, qui a rendu visite à Mousseitbé à l'ancien chef de gouvernement Tammam Salam, a expliqué la difficulté d'une entente autour d'une loi électorale par le fait que chaque partie essaie de tailler le texte à sa propre mesure. Selon lui, le problème de l'équité au niveau de la représentation serait réglé par l'adoption de la petite circonscription. M. Gemayel s'est prononcé pour des élections organisées sur base de la circonscription uninominale. « L'avantage de ce mode de scrutin est qu'il permet de remplacer les bulldozers par des estafettes et de rapprocher les électeurs de leurs représentants au Parlement », a-t-il commenté.
Selon le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui a été reçu dans la journée à Baabda, « un effort exceptionnel va être fourni dans les prochains jours pour essayer de parvenir à une formule électorale qui réponde aux aspirations de modernité des Libanais », alors que Saad Hariri n'écartait pas la possibilité d'un report technique des élections, si jamais une entente se réalisait autour d'une nouvelle loi électorale.
Favorable à la proportionnelle, au même titre que le Hezbollah et Amal, le bloc parlementaire du Changement et de la Réforme qui s'est réuni hier sous la présidence de son chef, Gebran Bassil, s'est gardé de se prononcer pour un mode de scrutin mais a mis en garde contre le maintien de la loi de 1960. « Le bloc réaffirme son opposition à une prorogation du mandat de la Chambre ainsi qu'à la loi de 1960. Nous n'accepterons pas de fait accompli et nous disposons de tous les moyens légitimes, démocratiques et constitutionnels pour empêcher cela », a assuré le député Ibrahim Kanaan, qui a donné lecture du communiqué du bloc, pendant que Fady Karam, député des Forces libanaises, annonçait que si d'ici à deux semaines les parties politiques ne parviennent pas à s'entendre sur une loi électorale, sa formation compte demander à M. Berry de convoquer une réunion législative pour discuter des formules électorales proposées à la Chambre et pour voter l'une d'elles. « Que chacun assume alors ses responsabilités », a-t-il martelé, dans une déclaration à la presse.
Le dossier électoral sera à l'ordre du jour du Conseil des ministres d'aujourd'hui. M. Machnouk a révélé qu'il compte soulever durant la séance la question de la formation de la commission chargée de superviser les élections, ainsi que son financement.

L'élaboration d'une nouvelle loi électorale sur base de laquelle les législatives de mai devront être organisées reste au stade de projet abstrait, aucune avancée n'ayant pu être réalisée au niveau des tractations censées déboucher sur une entente autour d'un mode de scrutin.Malgré tout, les concertations autour d'une formule consensuelle vont toujours bon train.La délégation du...

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