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À La Une - Diplomatie

Régime syrien et combattants rebelles à Astana pour des premières négociations face à face

Le département d'Etat américain en transition a annoncé samedi n'envoyer personne à Astana, en précisant que seul l'ambassadeur des Etats-Unis au Kazakhstan sera présent.

Deux Syriens marchant au milieu des décombres dans l'ancien quartier rebelle d'al-Chaar, à Alep, le 21 janvier 2017. Photo AFP / LOUAI BESHARA

Le régime de Damas et les combattants rebelles se retrouveront lundi à Astana pour leurs premières négociations directes depuis le début de la guerre en Syrie, parrainées par leurs alliés respectifs, en la présence modeste des États-Unis.

Ces pourparlers -- les premiers entre des émissaires de Bachar el-Assad et une délégation composée uniquement de rebelles, combattant sur le terrain et contrôlant des territoires concrets -- s'annoncent plus militaires que politiques, les opposants restant cette fois cantonnés à un rôle de conseillers.

Le gouvernement syrien, soutenu par Moscou et Téhéran, et les rebelles, appuyés par Ankara, vont avant tout s'efforcer au Kazakhstan de renforcer le cessez-le-feu instauré le 30 décembre et qui tient vaille que vaille malgré des violations régulières.
L'objectif pour le régime est aussi de faire avancer une solution politique "globale" après près de six ans de guerre. Le président syrien a ainsi appelé jeudi les rebelles à livrer leurs armes en échange d'une amnistie, à l'image des accords de "réconciliation" qui se traduisent par l'évacuation des combattants en échange de la fin des bombardements et des sièges des villes.

L'émissaire des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura, qui sera présent à Astana, a dit espérer que ces pourparlers servent de base pour une solution politique à même d'être approfondie lors de négociations sous les auspices de l'Onu le 8 février à Genève.
Mais le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé dans une interview diffusée samedi par la télévision russe "improbable" de parvenir à des accords à Astana car "beaucoup trop de parties sont impliquées dans ce processus".
Les délégations syriennes seront conduites du côté du régime par l'ambassadeur auprès de l'Onu Bachar Jaafari et pour les rebelles, par Mohammad Allouche, un responsable du groupe Jaich al-Islam (l'Armée de l'islam).

 

(Pour mémoire : Assad appelle les rebelles à rendre les armes contre une amnistie à Astana)


La délégation rebelle devrait être composée de huit membres de la rébellion qui seront conseillés par neuf opposants du Haut comité de négociation de l'opposition (HCN). Une ombre au tableau: le plus important groupe combattant Ahrar al-Cham refuse de participer à Astana, mettant en avant les "violations" de la trêve par les forces gouvernementales.
Considéré comme proche de la Turquie, ce groupe fort de milliers de combattants assure qu'il pourrait malgré tout apporter son soutien aux décisions prises à Astana si elles "servent les intérêts de la nation".

Ces discussions, qui doivent durer plusieurs jours à l'hôtel Rixos d'Astana, interviennent alors que le président Assad est en position de force après sa victoire hautement symbolique à Alep, deuxième ville de Syrie totalement reprise aux rebelles avec l'aide des bombardiers russes et des milices iraniennes.

"Il y a une réelle inquiétude dans l'opposition que les représentants des groupes militaires, qui ne sont pas du tout rodés à ce genre de négociations internationales, soient entraînés dans une solution politique à la main du régime", résume une source diplomatique européenne.

 

(Lire aussi : Obama en Syrie : autopsie d'un renoncement)

 

Présence modeste des États-Unis
Les pourparlers scellent également le revirement d'alliance de la Turquie, qui s'est rapprochée de la Russie au point de mener mercredi des frappes aériennes conjointes contre des positions de l'organisation État islamique en Syrie.

Les deux pays, qui ont surmonté ces derniers mois une grave crise dans leurs relations, restent pourtant profondément divisés sur le sort de Bachar el-Assad. Les opposants soutenus par la Turquie veulent son départ au début d'un processus de transition, ce que le régime refuse catégoriquement.

Ankara a toutefois montré des signes de rapprochement avec les positions de Moscou, le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek reconnaissant vendredi qu'un règlement sans Assad n'était "pas réaliste".
Pour l'Iran, allié politique et militaire majeur de la Syrie, la rencontre d'Astana, où il sera représenté par le vice-ministre des Affaires étrangères Hossein Jaber Ansari, est perçue comme un moyen d'asseoir son influence régionale face au rapprochement russo-turc.

Le département d'Etat américain en transition a annoncé samedi n'envoyer personne à Astana, en précisant que seul l'ambassadeur des Etats-Unis au Kazakhstan sera présent.
Paris et Londres seront quant à eux représentés au niveau des ambassadeurs, selon une source diplomatique européenne. L'Union européenne aura également une présence officielle.

M. Lavrov avait déjà indiqué fin décembre être prêt à élargir les discussions de paix à l'Egypte et aux autres pays arabes, notamment l'Arabie saoudite.

Jusqu'à présent, les pourparlers, notamment Genève I et II, ont tous échoué à mettre fin au conflit qui a fait plus de 310.000 morts depuis 2011.
"Le succès ou l'échec d'Astana n'est pas prédéterminé, mais s'il y a des progrès, une partie de l'opposition armée prendra part aux discussions à Genève", estime Boris Dolgov, spécialiste du monde arabe à l'Institut des études orientales à Moscou, rappelant toutefois que tout le processus de paix reste "très fragile".

 

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commentaires (2)

LE JOUR DE LA VERITE APPROCHE... LES REFORMES ! OU LES RECLAMATIONS DES TOUS PREMIERS MANIFESTANTS PACIFIQUES MASSACRES... LES REFORMES ARRIVENT... LE PEUPLE SORT VAINQUEUR POUR LES AVOIR IMPOSEES PAR SES GRANDS SACRIFICES... POURQUOI ALORS CETTE GUERRE ET CES MASSACRES PUISQU,ON POUVAIT DES LE DEBUT LES EVITER ? KARAVIC ATTEND SES COLLEGUES GENOCIDAIRES !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 33, le 22 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • LE JOUR DE LA VERITE APPROCHE... LES REFORMES ! OU LES RECLAMATIONS DES TOUS PREMIERS MANIFESTANTS PACIFIQUES MASSACRES... LES REFORMES ARRIVENT... LE PEUPLE SORT VAINQUEUR POUR LES AVOIR IMPOSEES PAR SES GRANDS SACRIFICES... POURQUOI ALORS CETTE GUERRE ET CES MASSACRES PUISQU,ON POUVAIT DES LE DEBUT LES EVITER ? KARAVIC ATTEND SES COLLEGUES GENOCIDAIRES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 33, le 22 janvier 2017

  • Yalla une bonne petite capitulation des bactéries wahabites ne ferait pas de mal à la suite des événements.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 53, le 22 janvier 2017

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