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À La Une - Politique

Présidentielle en France : le parti socialiste joue son avenir à l'heure de la primaire

"Après la trahison de François Hollande, tout ce que je vois c'est que les types au pouvoir se ressemblent tous", déplore une sympathisante.

Les candidats de la primaire de gauche Francois de Rugy, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Sylvia Pinel, Benoit Hamon, Vincent Peillon and Jean-Luc Bennahmias (de g. à d.), avant leur débat télévisé le 19 janvier 2017. REUTERS/Eric Feferberg

Discrédité auprès de l'électorat de gauche, menacé par deux électrons libres dans une campagne présidentielle dominée par la droite et l'extrême droite : le Parti socialiste français voit son pronostic vital engagé à l'heure de la primaire dimanche.

Bousculée par le renoncement surprise du socialiste François Hollande à briguer un second mandat, cette compétition entre sept candidats, dont l'ex-Premier ministre Manuel Valls en difficulté, va mesurer sa crédibilité à l'aune de la participation.
"On sent que l'objectif principal est de réussir la primaire, peu importe le résultat. Il y a le sentiment que tout le monde joue gros", résumait récemment l'un des organisateurs du scrutin des 23 et 29 janvier.

Premier indicateur, le dernier débat télévisé a réuni jeudi soir 3,1 millions de téléspectateurs -largement moins que les 5,1 millions pour le débat de la primaire de la droite-. "Moins d'un million (d'électeurs), je vous confirme que c'est le risque de la disparition", estime François Kalfon, directeur de campagne de l'un des prétendants, Arnaud Montebourg. En novembre, plus de 4 millions avaient voté à la primaire de droite remportée par le conservateur François Fillon.

 

(Pour mémoire : Primaire PS : après une première joute policée, la course de vitesse continue)

 

Parmi les candidats à gauche, cinq ont été ministres du quinquennat Hollande. Si Manuel Valls, 54 ans, a dit sa "fierté" de l'action menée, ses concurrents critiquent le bilan d'un président accusé d'avoir bafoué les valeurs de la gauche.

Les sympathisants, eux, se sont massivement détournés du parti à la rose et des milliers d'adhérents ont claqué la porte depuis 2012, pour ne plus être que 113.000 aujourd'hui. "Après la trahison de François Hollande, tout ce que je vois c'est que les types au pouvoir se ressemblent tous", déplore Chloé Pajot, enseignante "désillusionnée" qui n'ira pas voter dimanche, "pour la première fois de (sa) "vie".

La liste des griefs est longue: la proposition de déchoir de leur nationalité les Français condamnés pour terrorisme, des lois visant à libéraliser l'économie et le droit du travail, l'accueil a minima des réfugiés...
Dans les manifestations du printemps dernier contre une réforme du droit du travail, accusée de précariser davantage l'emploi dans un pays en proie à un chômage endémique, les Français scandaient dans la rue : "Tout le monde déteste le PS". Du jamais vu.

 

 

"La vraie gauche"
A l'aile gauche du parti, l'ex-ministre de l'Education Benoît Hamon, 49 ans, semble remettre du baume au coeur des sympathisants selon les derniers sondages. "Si je vote dimanche, ce sera lui ou personne", dit François Gentilhomme, 27 ans, écoeuré de la "régression des acquis sociaux" depuis cinq ans. Benoît Hamon, qui prône un revenu universel d'existence, pourrait battre Manuel Valls le 29 janvier, tout comme l'ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, qui cherche à incarner "le retour de la gauche", selon les sondages actuels.
Quatrième homme, Vincent Peillon, tente de rattraper son retard et veut croire à "une surprise" dimanche.

Mais signe du trouble du "peuple de gauche", la campagne voit une montée puissance de l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui réunit les foules avec son projet "ni de droite ni de gauche", et du chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. A moins de cent jours du scrutin (23 avril et 7 mai), de nombreux élus socialistes ont dit à demi-mot leur intérêt pour Emmanuel Macron. Certains proposent même que le vainqueur de la primaire rejoigne l'ex-ministre de 39 ans, accusé de trahison par les ténors du parti il y a encore peu.

Fort d'avoir suscité en neuf mois 140.000 adhésions à son mouvement "En marche", M. Macron qui se présente pour la première fois à un mandat électif, parie sur l'envie de renouveau des Français, se dit décidé à mener campagne en solo et assure ne pas vouloir devenir le candidat "d'un parti existant". Jean-Luc Mélenchon, lui, estime que le "vrai choix" des électeurs socialistes se trouve entre lui et M. Macron: "à quoi bon un candidat du PS?", lançait-il début janvier.

Manuel Valls, en perte de vitesse dans les sondages, reste pour sa part "convaincu" que la primaire donnera à son vainqueur "une force et une légitimité" pour la présidentielle. Et François Hollande ? A l'heure du vote dimanche, il sera en déplacement au Chili.

 

 

 

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