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Économie - Compte-rendu

Brexit : les milieux d’affaires saluent les clarifications de Theresa May

L’association City of London Corporation accueille favorablement le fait que Theresa May veuille « conserver l’accès le plus important possible au marché unique ». Ben Stansall/AFP

Les milieux d'affaires britanniques ont salué hier les clarifications de Theresa May sur le Brexit mais, d'après eux, le plus dur commence pour sécuriser le meilleur accès possible au marché européen.
Le vote pour le Brexit fin juin s'est traduit pour le monde économique par une grande incertitude, toujours néfaste aux projets d'investissement. Et le flou entretenu jusqu'à présent par l'exécutif conservateur sur sa stratégie n'a pas aidé. Le discours hier de la Première ministre a au moins le mérite d'afficher la couleur. Londres se dirige vers un « Brexit dur », avec une sortie du marché unique européen et de l'union douanière afin de négocier de nouveaux accords commerciaux avec l'Union européenne et d'autres pays dans le monde.
« Les entreprises vont saluer la plus grande clarté et l'ambition de créer un pays plus prospère et ouvert, avec les échanges les plus libres possible entre le Royaume-Uni et l'Union européenne », estime Carolyn Fairbairn, directrice générale de l'organisation patronale CBI. Mais les milieux économiques n'ont pas fondamentalement changé de discours. Ils mettent en avant les nombreuses inconnues qui persistent et souhaitent des actes concrets et une transition en douceur. « Dans les affaires, ce qui compte vraiment, c'est ce que vous obtenez des négociations, pas ce que vous souhaitez », prévient Adam Marshall, directeur général de la Chambre de commerce britannique. « Bien que les entreprises aient désormais une vision plus claire des priorités de la Première ministre, elles vont se détacher du discours en se rendant compte qu'elles n'en savent pas beaucoup plus sur le résultat probable des négociations sur le Brexit », explique-t-il.
Car Theresa May a annoncé vouloir un nouvel accord douanier entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ainsi qu'un accord de libre-échange « audacieux et ambitieux » sans plus de précisions. Elle n'a pas exclu que ces accords puissent être élaborés en se basant sur ceux déjà en place, comme dans « l'exportation de voitures et de camions ou la liberté de fournir des services financiers au-delà des frontières nationales ».

Mise en garde
« Il reste à voir jusqu'où le nouvel accord pourra aller et dans quelle mesure il sera complet », ce qui ne pourra être le cas qu'« une fois les négociations lancées », souligne Kathrin Muehlbronner, analyste au sein de l'agence de notation Moody's. Le secteur automobile, par la voix de l'Association britannique des constructeurs et des vendeurs d'automobiles (SMMT), a déclaré qu'il voulait conserver l'accès à l'union douanière « pour aider à préserver le commerce avec l'UE, qui est sans droits de douane ».
De son côté, la City de Londres adopte un ton plus conciliant, même si les professionnels de la finance n'ont eu de cesse de mettre en garde contre la perte du passeport européen qui leur permet de proposer leurs services sur l'ensemble du continent. L'association City of London Corporation accueille favorablement les clarifications de Theresa May et le fait qu'elle veut « conserver l'accès le plus important possible au marché unique. » Ce lobby insiste toutefois particulièrement sur la nécessité d'avoir des accords de transition, qui « deviennent une nécessité encore plus grande » puisque le gouvernement a fait le choix d'une sortie complète de l'UE.
La pression est donc grande sur le gouvernement qui devrait lancer officiellement les négociations d'ici à fin mars, avec un Brexit qui pourrait devenir effectif deux ans après. Même si l'économie britannique fait des étincelles ces derniers mois, les prévisions sont moins optimistes pour 2017, sur fond de poussée de l'inflation du fait de la chute de la livre et de prudence attendue des entreprises quant aux résultats des discussions avec l'UE. Et à cet égard, le discours du jour « n'a pas répondu à plusieurs questions très importantes », relève pour l'AFP Scott Corfe, économiste au sein du centre de recherche indépendant CEBR. De ce fait, selon lui, « il va peu contribuer à débloquer l'investissement qui est actuellement mis entre parenthèses alors que des entreprises préfèrent opter pour le » wait and see «. »

Jean Baptiste OUBRIER/AFP

Les milieux d'affaires britanniques ont salué hier les clarifications de Theresa May sur le Brexit mais, d'après eux, le plus dur commence pour sécuriser le meilleur accès possible au marché européen.Le vote pour le Brexit fin juin s'est traduit pour le monde économique par une grande incertitude, toujours néfaste aux projets d'investissement. Et le flou entretenu jusqu'à...

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