Les anti-Trump de DisruptJ20 veulent perturber son investiture

Des milliers de manifestants sont attendus le 20 janvier prochain à Washington pour tenter de perturber la cérémonie d'investiture de Donald Trump, ont annoncé jeudi soir les organisateurs de ce mouvement. L'objectif du collectif regroupé sous le nom de DisruptJ20 (« Désorganiser le 20 janvier ») est de paralyser les douze barrages de sécurité qui seront établis au Capitole, où le futur 45e président des États-Unis doit prêter serment, et le long des quatre kilomètres du trajet qu'empruntera le cortège présidentiel sur Pennsylvania Avenue.
« Nous voulons stopper l'investiture », a déclaré David Thurston, du comité d'organisation, lors d'une conférence de presse. « Nous voulons voir se développer une rébellion bouillonnante dans cette ville et dans tout le pays », a-t-il ajouté. Le groupe veut aussi mener des opérations de blocage de la circulation et entend bien perturber les nombreux bals traditionnellement donnés dans Washington au soir de l'investiture présidentielle. Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès de l'équipe de transition de Trump ou de la direction de la police du district fédéral de Columbia.
Le collectif DisruptJ20 travaille avec d'autres mouvements de protestation comme Black Lives Matter, né à la suite de violences policières contre des membres de la communauté noire des États-Unis. Il entend mener ce qu'il nomme « résistance » contre le futur président, qui a obtenu moins de voix à l'échelle nationale que son adversaire démocrate, Hillary Clinton, lors de l'élection du 8 novembre, mais l'a emporté dans les États-clefs de ce scrutin indirect, obtenant une large majorité de grands électeurs au collège électoral. « Nous ne sommes pas en faveur d'une transition pacifique du pouvoir, et nous devons la stopper », affirme Legba Carrefour, autre membre du comité d'organisation qui se présente sur son compte Twitter comme un anarchiste glamour.

La police prévient
Le groupe dit avoir obtenu trois autorisations de manifester et « promet d'autres surprises », annonce sa porte-parole, Samantha Miller. Après une campagne présidentielle parfois violente, Miller reconnaît que les organisateurs du collectif redoutent des accrochages avec des partisans de Trump.
Au total, d'après le National Park Service, les autorités ont délivré des permis de manifester à 27 groupes de protestation, plus de quatre fois le nombre moyen observé lors de précédentes cérémonies d'investiture présidentielle.
La Marche des femmes, prévue le samedi 21 janvier, pourrait attirer jusqu'à 200 000 personnes, ajoute la direction du National Park Service, chargé de délivrer ou non des autorisations de manifester. Les autorités s'attendent par ailleurs à ce que l'investiture de Donald Trump attire 800 000 spectateurs, ce qui serait nettement en deçà des 1,8 million de personnes venues en janvier 2009 assister à la prestation de son prédécesseur démocrate, Barack Obama.
Une trentaine d'agences fédérales et forces de police seront mobilisées pour assurer la sécurité de cet événement, dont les membres de la police du Capitole, les agents fédéraux du FBI et du Secret Service (le service chargé de la protection des présidents) et des unités de la garde nationale. Au total, le dispositif de sécurité devrait s'appuyer sur plus de 16 000 personnes pour un coût de 100 millions de dollars, avancent des responsables chargés des préparatifs. « Le fait que certains annoncent sur les réseaux sociaux qu'ils viennent pour stopper les événements prévus autour de l'investiture est une chose à laquelle nous serons prêts », a prévenu la semaine dernière le chef intérimaire de la police du district de Columbia, Peter Newsham.
(Source : Reuters)

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