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À La Une - Funérailles

Les Portugais font leurs adieux à Mario Soares, "père de la démocratie"

"La vie est toujours courte. Il faut vivre avec dignité et laisser un souvenir sympathique de ce qu'on a fait. Les gens continuent ainsi à vivre dans le cœur de leurs amis", disait-il lorsqu'il était interrogé sur la mort.

Des milliers de Portugais en deuil ont fait leurs adieux lundi à Mario Soares, considéré comme le "père de la démocratie", dont la dépouille a été exposée au monastère des Hiéronymites après avoir traversé sous les applaudissements les principales artères de Lisbonne. REUTERS/Pedro Nunes

Des milliers de Portugais en deuil ont fait leurs adieux lundi à Mario Soares, considéré comme le "père de la démocratie", dont la dépouille a été exposée au monastère des Hiéronymites après avoir traversé sous les applaudissements les principales artères de Lisbonne.

"Pour moi, Mario Soares, c'est la liberté", a témoigné Teresa Videira, 63 ans, qui patientait dans une longue file avant de se recueillir devant le corps. "Si ma fille, née juste après la Révolution des Œillets en 1974, est libre, c'est grâce à lui". "Soares est super!" scandaient des sympathisants socialistes, dont certains en pleurs, à l'arrivée du cortège, reprenant ainsi le slogan de la campagne présidentielle qu'il avait menée en 1986.

Les Lisboètes ont applaudi au passage du corbillard tiré par un attelage de chevaux blancs qui transportait le cercueil recouvert du drapeau national, longeant le cours du Tage à travers le centre historique de la capitale. L'ancien président socialiste, décédé samedi à l'âge de 92 ans, sera inhumé mardi après-midi au cimetière de Prazeres dans l'ouest de la capitale, où repose déjà son épouse Maria Barroso, disparue en juillet 2015.

Sa dépouille était partie dans la matinée du domicile familial devant lequel de nombreux anonymes avaient déposé des roses rouges, symbole du Parti socialiste qu'il a fondé en 1973.
Escorté par une trentaine de motos de la gendarmerie nationale, le cortège funéraire s'était ensuite dirigé vers la mairie de Lisbonne.

 

 

Veillée funèbre
Accueilli avec les honneurs militaires au monastère des Hiéronymites, le corps de l'ex-chef d'État y a été exposé en chapelle ardente.

Personnalités politiques, amis et admirateurs se sont relayés pour saluer la mémoire de celui qui a profondément marqué l'histoire politique du pays.
"La vie est toujours courte. Il faut vivre avec dignité et laisser un souvenir sympathique de ce qu'on a fait. Les gens continuent ainsi à vivre dans le cœur de leurs amis", disait-il lorsqu'il était interrogé sur le thème de la mort.

C'est dans le cloître de ce monastère que Mario Soares, alors Premier ministre, avait paraphé le 12 juin 1985 le traité d'adhésion du Portugal à la Communauté économique européenne, ancêtre de l'Union européenne.
Le gouvernement socialiste a décrété trois jours de deuil national et appelé "tous les citoyens" à rendre hommage à cette "grande figure de l'histoire portugaise contemporaine".

Son rôle aura été particulièrement décisif au lendemain de la Révolution des Œillets, qui a mis fin à 48 ans de dictature, lorsqu'il a fait barrage aux tentatives de militaires proches du Parti communiste pour prendre le pouvoir. "C'est grâce à lui qu'on a échappé au communisme, les Portugais n'en voulaient pas", se souvient Maria Albuquerque, une commerçante de 76 ans.

 

"Ami de la France"
"Mario Soares était un combattant infatigable pour la liberté qui a contribué à préparer le terrain à la révolution", a relevé le colonel Vasco Lourenço, porte-parole des "capitaines d'avril" qui se sont soulevés lors du coup d’État militaire de 1974.

L'émotion suscitée par le décès de Mario Soares a transcendé les clivages politiques au Portugal.
"J'ai toujours voté à droite et n'ai jamais soutenu Soares. Mais aujourd'hui on ne rend pas hommage à un homme politique, mais à un grand Portugais", a confié Albano Oliveira, un retraité de 72 ans.

La disparition de l'ancien chef d'État a également donné lieu à des hommages émus à travers le monde.
Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, a fait part de son "émotion après la mort de Mario Soares, géant de la politique portugaise et figure marquante de la gauche socialiste européenne".

Venu signer le livre de condoléances au siège du Parti socialiste, l'ambassadeur de France au Portugal, Jean-Michel Casa, a rendu hommage à ce "grand Européen de conviction et ami de la France où il a passé cinq ans en exil".
"Avec Mario Soares, le Portugal et l'Union européenne ont perdu un homme d'État grandiose, un visionnaire", a estimé le président du Parlement européen, le socialiste allemand Martin Schulz.

Des milliers de Portugais en deuil ont fait leurs adieux lundi à Mario Soares, considéré comme le "père de la démocratie", dont la dépouille a été exposée au monastère des Hiéronymites après avoir traversé sous les applaudissements les principales artères de Lisbonne.
"Pour moi, Mario Soares, c'est la liberté", a témoigné Teresa Videira, 63 ans, qui patientait dans une longue...

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