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Priorités militaires de Poutine en 2017 : dissuasion nucléaire et frontières

"Aujourd'hui, nous sommes plus puissants que n'importe quel agresseur potentiel. N'importe lequel", martèle le président russe.

Le président russe Vladimir Poutine a fixé jeudi les priorités de son armée en 2017 tirant les leçons de l'intervention militaire en Syrie et du climat de confrontation avec les Etats-Unis. Photo d'archives REUTERS/Yuri Kochetkov/Pool

Renforcement de la force de frappe nucléaire, modernisation des armements et vigilance aux frontières: Vladimir Poutine a fixé jeudi les priorités de son armée en 2017 tirant les leçons de l'intervention militaire en Syrie et du climat de confrontation avec les Etats-Unis.

"Aujourd'hui, nous sommes plus puissants que n'importe quel agresseur potentiel. N'importe lequel", a lancé Vladimir Poutine devant des centaines de généraux et officiers des armées. "Mais si on s'offre rien qu'un seul moment de répit, (...) la situation peut vite changer".

Le chef de l'Etat s'exprimait au terme d'une année où il s'est définitivement rendu maître du jeu dans le conflit syrien à la faveur de l'intervention de ses bombardiers et chasseurs.

Les orientations décidées par Vladimir Poutine interviennent par ailleurs quelques semaines avant le départ de Barack Obama de la Maison Blanche avec qui, de l'aveu du Kremlin, le dialogue est "gelé".

Les Russes attendent désormais sereins l'investiture le 20 janvier de Donald Trump pour repartir sur de nouvelles bases et apaiser les tensions des deux dernières années entre les deux puissances sur fond de crise en Ukraine et de guerre en Syrie.
"Il faut renforcer le potentiel militaire des forces nucléaires stratégiques, avant tout à l'aide de systèmes de missiles capables de garantir le franchissement des systèmes de défense antimissile existants ou à venir", a déclaré le président russe.

Le Kremlin s'inquiète en effet du déploiement en Roumanie et en Pologne par le Pentagone des éléments de son bouclier antimissiles, que Moscou dénonce comme étant dirigé contre sa capacité de dissuasion nucléaire. Washington assure pour sa part que ce bouclier est destiné à protéger l'Europe d'une éventuelle menace iranienne.

Le renforcement de l'arsenal nucléaire russe n'est pas une idée nouvelle. En juin 2015, Vladimir Poutine avait déjà annoncé le déploiement de plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, à même de "percer les systèmes de défense antiaérienne les plus sophistiqués", en réponse au projet américain d'installation d'armes lourdes en Europe de l'est.

Washington explique vouloir rassurer les pays baltes et d'autres pays d'Europe de l'Est très inquiets des intentions de Moscou depuis l'annexion de la Crimée en 2014, mais le renforcement de la présence de l'Otan à ses frontières est perçu comme une menace par la Russie.

Le président russe avait ainsi accusé fin juin l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course aux armements "frénétique" et de rompre "l'équilibre militaire" en vigueur en Europe depuis la chute de l'URSS.

 

(Lire aussi : À la télévision russe, la Troisième Guerre mondiale a déjà commencé)

 

"Plus puissants"
Dès fin 2014, la nouvelle doctrine militaire de la Russie, dont les dépenses militaires atteignent désormais 21% de son budget total mais restent largement inférieures aux dépenses américaines, désignait l'expansion de l'Otan comme une menace fondamentale pour la sécurité du pays.
"Il faut faire attention à n'importe quel changement dans l'équilibre des forces et de la situation politico-militaire dans le monde et surtout aux frontières russes. Et corriger à temps nos plans pour éliminer les menaces potentielles contre notre pays", a souligné jeudi M. Poutine.

Le pays s'est lancé ces dernières années dans une coûteuse modernisation de toutes ses forces armées et a déployé des troupes supplémentaires sur le "flanc" ouest de la Russie, en face des installations militaires européennes de l'Otan.

Sa doctrine militaire n'évoque toutefois en aucun cas la possibilité d'une "attaque préventive" avec utilisation d'ogives nucléaires, Moscou ne se réservant le droit d'utiliser son arsenal qu'en cas d'agression contre elle ou ses alliés ou en cas de "menace sur l'existence même de l'État".

Le président russe a évalué complète "à 60%" la modernisation des forces nucléaires russes, composées de bombardiers stratégiques, de missiles balistiques intercontinentaux et de sous-marins nucléaires.

Le conflit en Syrie a par ailleurs donné l'occasion à Moscou de tester ses armes en situation réelle, qu'il s'agisse de missiles de croisière tirés depuis de sous-marins en mer, de bombardiers stratégiques à long rayon d'action envoyés depuis le territoire russe ou de son porte-avions, l'Amiral Kouznetsov.

 

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