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Culture - Exposition

Femmes, il est temps de lever le(s) voile(s)...

La galerie 392Rmeil393* accueille les œuvres de Mahassen Ajam. L'artiste invite au renouveau, à la libération et à l'épanouissement du corps à travers des sculptures de femmes.

Un décor épuré, des murs blancs et des étagères sur lesquelles se dressent des sculptures de femmes. Au cœur de la rue animée de Gemmayzé, la galerie 392Rmeil393 accueille les dernières œuvres de Mahassen Ajam, jusqu'au 26 décembre 2016.
L'artiste libano-française, formée à l'architecture, a effectué de multiples rencontres avec le théâtre et la peinture avant de se tourner vers la sculpture. Elle triture alors les matériaux pour réaliser des figures humaines reflétant la dynamique et la sensualité du corps tout en dénonçant les mœurs et les tabous de la société.
Soixante-deux sculptures (51 en argile et 11 en bronze) sont ainsi présentées sous le thème de « Femme et hibernation ». Deux mots qui ne semblent pas liés au premier abord, mais qui donnent tout leur sens à l'exposition.
Les portes de la galerie s'ouvrent sur deux encadrés accrochés de part et d'autre du mur : Femme, d'un côté et Hibernation de l'autre. Plus loin, des silhouettes féminines, dans différentes postures ou situations, défilent : lors d'une réunion entre filles, chez une voyante, ou simples silhouettes solitaires. La femme moderne est là, tiraillée entre l'envie de se dévoiler et la pression de la société qui l'empêche d'être elle-même. L'artiste reproduit ce déchirement, cette dualité en couvrant quelques-unes de ses sculptures d'un voile. Tantôt sur la tête, tantôt sur les seins ou sur les hanches. Il arrive aussi que les femmes se couvent elles-mêmes, de leurs propres mains. La fille d'Ève apparaît privée de l'expression de son propre corps, emprisonnée sous le voile, visible ou non, l'empêchant de respirer, de se mettre à nu, de se révéler. Elle hiberne pour combattre ce malaise : elle se cache, dissimule ses envies, ses désirs, son corps sous un voile de mensonges. Elle hiberne parce qu'elle a peur. Mais l'hibernation est un état éphémère. Mahassen (de son nom d'artiste) appelle ainsi ses consœurs à sortir de leur hibernation, de cet état d'absurdité et d'enfermement.
Une sculpture, en particulier, s'inscrit d'emblée comme l'aboutissement de cette bataille : une femme, seins nus, se touche. Librement, sensuellement délivrée des travers de la société. Il est temps de déchirer le voile et de se muer en papillon...

*« Femme et hibernation », de Mahassen Ajam, à la galerie 392Rmeil393, rue Gouraud Gemmayzé. Tel. 01/567015. Jusqu'au 26 décembre.

Un décor épuré, des murs blancs et des étagères sur lesquelles se dressent des sculptures de femmes. Au cœur de la rue animée de Gemmayzé, la galerie 392Rmeil393 accueille les dernières œuvres de Mahassen Ajam, jusqu'au 26 décembre 2016.L'artiste libano-française, formée à l'architecture, a effectué de multiples rencontres avec le théâtre et la peinture avant de se tourner vers...
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