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À La Une - assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara

Garde du corps tueur : imparable, estiment des experts

"Un flic au milieu des gardes du corps, c'est insoupçonnable", indique l'ancien chef d'un service français de renseignement.

Le policier turc Mevlüt Mert Altintas, qui a assassiné le 19 décembre 2016 l'ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov. AFP / Sozcu daily / Yavuz Alatan

Les militaires ou policiers qui retournent leur arme contre ceux qu'ils sont chargés de protéger sont le cauchemar des services de sécurité, contre lequel il n'y a pratiquement rien à faire, estiment des spécialistes.

Lundi soir, le policier turc Mevlüt Mert Altintas a montré son badge pour pénétrer armé dans la galerie où l'ambassadeur de Russie Andreï Karlov allait inaugurer une exposition. Pour les autres membres des forces de l'ordre turques, pour les gardes du corps du diplomate, il fait partie du système de protection, sa présence est normale et rassurante. Les images le montrent calme, concentré, en costume-cravate, les jambes légèrement écartées dans la position classique du garde du corps, quelques mètres derrière l'ambassadeur. Quand soudain il dégaine et lui tire dans le dos.

"Contre un cas comme ça, c'est simple, on ne peut rien faire. C'est totalement imparable, point final" assure à l'AFP l'ancien chef d'un service français de renseignement, qui s'exprime sous couvert d'anonymat. "Quand c'est un soldat qui est près d'une personnalité, il est en uniforme, il a une arme, les gardes du corps n'aiment pas ça, ils ont l'habitude de se méfier. Ils gardent l’œil dessus", poursuit-il. "Mais un flic au milieu des gardes du corps, c'est insoupçonnable. Il faut voir les critères de sélection des agents de protection rapprochée des personnalités, comme le Secret Service aux États-Unis, dans les autres pays occidentaux et je suis sûr en Turquie. Ils sont triés sur le volet, psychologiquement très stables. Personne ne se méfie".

Les premiers éléments de l'enquête turque décrivent un jeune homme (22 ans) à la trajectoire classique: originaire de la province d'Aydin (Ouest de la Turquie), diplôme de l'académie de police d'Izmir, affectation depuis plus de deux ans dans les forces de la police anti-émeute à Ankara. Il choisira pourtant une mission-suicide, criant après avoir tiré qu'il ne sortirait pas vivant de la pièce, évoquant ses "frères en Syrie", criant "N'oubliez pas Alep !" et récitant, dans un mauvais arabe, une formule d'allégeance au jihad.

 

(Lire aussi : La Russie enquête en Turquie après l’assassinat de son ambassadeur)

 

"Soldat de la Oumma"
"En fait il s'est considéré comme un soldat défendant sa communauté imaginée, la Oumma musulmane, et cette loyauté, même s'il est turc, surpasse tout" explique à l'AFP Marc Sageman, psychiatre aux États-Unis, ancien agent de la CIA au Pakistan pendant le jihad anti-soviétique. "Il s'est choisi une autre loyauté, à cause de ce qui s'est passé à Alep il se sentait plus musulman que turc. Et s'il n'en a parlé à personne, s'il n'a donné aucun signe de ce changement d'allégeance, c'est insoupçonnable. Donc presque impossible à empêcher", ajoute-t-il.

Les forces armées occidentales, notamment américaines, ont été victimes de dizaines d'attaques de ce genre en Afghanistan. Ainsi le 5 août 2014, le général américain Harold Greene est abattu à bout portant, d'une balle de M16 dans la tête, par un soldat afghan dans l'enceinte de l'Université nationale de défense à Kaboul, devenant le militaire américain de plus haut rang tué à l'étranger depuis la guerre du Vietnam.

Malgré de strictes mesures de protection, la création de corps de gardes chargés de surveiller les policiers ou soldats amis à l'intérieur des bases, ce genre d'incidents continue à se produire, même s'ils sont plus rares depuis les désengagements partiels en Irak et en Afghanistan.

"Pour les soldats, comme les policiers, le rôle des chefs est de bien avoir l’œil sur leurs hommes pour espérer détecter les signes avant-coureurs d'un passage à l'acte", explique l'ancien chef d'un service de renseignement. "C'est là que l'aspect relation humaine du commandement prend toute son importance. Dès qu'un gars change de comportement, même un tout petit peu, il faut faire gaffe. Mais rien ne pourra l'empêcher de faire le moment venu ce qu'a fait ce flic turc. Ça, c'est imparable".

Les militaires ou policiers qui retournent leur arme contre ceux qu'ils sont chargés de protéger sont le cauchemar des services de sécurité, contre lequel il n'y a pratiquement rien à faire, estiment des spécialistes.Lundi soir, le policier turc Mevlüt Mert Altintas a montré son badge pour pénétrer armé dans la galerie où l'ambassadeur de Russie Andreï Karlov allait inaugurer une...

commentaires (3)

Imparable...ou alors il faudrai espionner toute la police., pour déceler un virage extrémiste dangereux...État Policier? Que personne ne souhaite la venue. La référence a la "Oumma" demeure inquiétante...cause de discrimination "globale" On en est ...ou on est l'ennemi...idéologie soujacente a toute action criminelle au nom de l'Islam...

Chammas frederico

20 h 38, le 21 décembre 2016

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Commentaires (3)

  • Imparable...ou alors il faudrai espionner toute la police., pour déceler un virage extrémiste dangereux...État Policier? Que personne ne souhaite la venue. La référence a la "Oumma" demeure inquiétante...cause de discrimination "globale" On en est ...ou on est l'ennemi...idéologie soujacente a toute action criminelle au nom de l'Islam...

    Chammas frederico

    20 h 38, le 21 décembre 2016

  • Il faut se rappeler le meurtre d'Indira Ghandi...

    LeRougeEtLeNoir

    10 h 49, le 21 décembre 2016

  • L'indécence serait de présenter cette forme de bactérie terroriste comme un héros .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 37, le 21 décembre 2016

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