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Économie - Corruption

Les grands patrons sur la sellette en Corée du Sud

Le patron de facto de Samsung, Lee Jae-yong, a semblé très mal à l’aise, cherchant à détourner les questions en énonçant des regrets généraux. Jung Yeon-je/Reuters

Les capitaines d'industrie sud-coréens, y compris celui du géant Samsung, peinaient hier à défendre leurs pratiques entrepreneuriales devant une commission d'enquête parlementaire pugnace sur un retentissant scandale de corruption qui fascine le pays.
Les huit plus grands patrons sud-coréens, d'ordinaire réticents à toute publicité, ont été interrogés sans merci devant des millions de téléspectateurs au sujet de leurs donations à deux fondations douteuses contrôlées par Choi Soo-sil, amie proche de la présidente Park Geun-hye. Mme Choi attend son procès pour extorsion et abus de pouvoir. Pour sa part, Mme Park affronte vendredi une motion de destitution qui semble assurée d'être adoptée, plus de 30 députés rebelles de son propre parti conservateur – le Saenuri – étant désormais favorables au texte.
Mme Choi est accusée d'avoir utilisé ses relations d'amitié avec la présidente pour forcer les groupes industriels à verser de l'argent aux fondations en question, et de s'en être servie comme tirelire personnelle. La présidente est suspectée de complicité.
Les auditions sont diffusées en direct par les principales chaînes, moments très inconfortables pour des chefs d'entreprise peu habitués à répondre aux questions ou à se justifier. « Vous êtes au courant de quelque chose ? » s'est moqué un député alors que le patron de facto de Samsung, Lee Jae-yong, disait ignorer qui au sein du groupe avait autorisé les transferts de liquide pour financer la formation équestre de la fille de Mme Choi en Allemagne. « Vous croyez faire du bon travail à la tête d'une compagnie mondiale comme Samsung en prétendant que vous ne savez pas ? » a lancé le député.

Les « faiblesses » de Samsung
Lee Jae-yong a semblé très mal à l'aise, cherchant à détourner les questions en énonçant des regrets généraux à coups de réponses toutes faites. « J'ai tant de faiblesses et Samsung a des choses à corriger », a-t-il répondu comme on lui demandait s'il était d'accord pour considérer que les entreprises étaient en collusion avec la confidente de l'ombre, en connaissance de cause. « Cette crise m'a fait prendre conscience que nous avons besoin de changer pour répondre aux attentes du public », a-t-il dit, suscitant l'exaspération d'un député : « Arrêtez vos réponses et vos excuses ridicules ! »
Premier conglomérat du pays, Samsung s'est montré le plus généreux en donnant aux fondations de Mme Choi 20 milliards de wons (17 millions de dollars), suivi par Hyundai, SK, LG et Lotte. Les conglomérats familiaux géants, les fameux « chaebols », dominent depuis des décennies la marche d'une économie portée par les exportations, la quatrième d'Asie.
Leurs capitaines d'industrie ont démenti avoir troqué de l'argent contre des faveurs mais ont laissé entendre qu'ils étaient régulièrement l'objet de pressions de la part du sommet du pouvoir. « C'est difficile pour des entreprises de refuser une demande de la Maison bleue », la présidence sud-coréenne, a dit Huh Chang-soo, président de GS Group et de la Fédération des industries coréennes. « Les entreprises n'ont d'autre choix que de suivre la politique gouvernementale », a renchéri Koo Bon-moo, patron de LG. Samsung reçoit de nombreuses demandes de financements, a expliqué M. Lee. « Mais nous n'apportons jamais notre soutien ou nos financements en échange de quelque chose. »
Ce scandale a déclenché des manifestations monstres et mis en lumière l'écart croissant des niveaux de richesses en Corée du Sud, le ressentiment de l'opinion quant à la vie dorée des privilégiés.
En attendant, Mme Park a déclaré qu'elle accepterait le résultat du vote de vendredi. Si elle est adoptée, la destitution devra être validée par la Cour constitutionnelle, un processus qui pourrait durer six mois.
(Source : AFP)

Les capitaines d'industrie sud-coréens, y compris celui du géant Samsung, peinaient hier à défendre leurs pratiques entrepreneuriales devant une commission d'enquête parlementaire pugnace sur un retentissant scandale de corruption qui fascine le pays.Les huit plus grands patrons sud-coréens, d'ordinaire réticents à toute publicité, ont été interrogés sans merci devant des...

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