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Économie - Conjoncture

En Inde, la croissance confirmée mais l’avenir s’assombrit

La mesure de démonétisation de novembre a eu pour effet immédiat de déclencher une ruée sur les banques, qui se sont trouvées à sec. Rupak de Chowdhuri/Reuters

La croissance indienne a confirmé hier sa vitesse vertigineuse, l'une des plus rapides du globe, sur le trimestre juillet-septembre, mais les perturbations économiques entraînées par la démonétisation font craindre un freinage brutal.
Le PIB de ce pays de 1,2 milliard d'habitants a augmenté de 7,3 % sur un an sur le trimestre juillet-septembre, contre 7,1 % au trimestre précédent, soutenu notamment par une bonne mousson après deux années consécutives de faibles précipitations. L'agriculture, secteur vital pour une société encore très rurale, « fait un peu mieux que l'année dernière (...), comme attendu », a noté T. C. A. Anant, statisticien en chef de l'Inde.
Le taux de croissance est toutefois un peu en deçà de de la prévision de 7,5 % d'un panel Bloomberg pour ce deuxième trimestre de l'année fiscale (avril-mars). La légère accélération par rapport au premier trimestre est due à la hausse de la consommation des ménages « qui a plus que compensé la contraction des dépenses et investissements publics », a expliqué Shilan Shah de Capital Economics.
Si la croissance trimestrielle indienne n'a pas réservé cette fois-ci de surprise particulière, l'indicateur du prochain trimestre sera scruté avec une attention redoublée. Les analystes redoutent un net ralentissement de la croissance du PIB sur octobre-décembre en raison du choc de la démonétisation. « Nous ne nous attendions pas à une chute particulière pour le trimestre jusqu'à septembre, car la mesure de démonétisation a été lancée en novembre », a commenté Sujan Hajra, économiste à Anand Rathi Securities.

Ruée sur les banques
Le gouvernement nationaliste hindou a décrété que les billets de 500 et de 1 000 roupies (6,9 et 13,8 dollars), coupures les plus élevées et qui représentaient 86 % de la valeur de l'argent liquide en circulation, n'avaient plus de valeur légale. Cette mesure radicale, dont la mise en œuvre et la pertinence sont critiquées par de nombreux économistes, se veut destinée à lutter contre l'évasion fiscale et faire rentrer dans le secteur bancaire une partie de l'énorme secteur informel de l'économie indienne. Mais elle a eu pour effet immédiat de déclencher une ruée sur les banques, qui se sont trouvées à sec, et d'entraîner un ralentissement de la consommation dû à la pénurie d'argent liquide.
« Au prochain trimestre clos en décembre, nous allons assister à une grosse chute des chiffres du PIB dans la mesure de 3-4 points » de croissance en moins, a prévenu Ashutosh Datar, économiste de IIFL Equities à Bombay. « Les entreprises font face à un choc de liquidités, et les fermiers, le secteur manufacturier, ont assisté à un ralentissement ces derniers jours qui se reflétera dans les chiffres », a-t-il analysé. L'agence de notation Fitch a abaissé mardi sa prévision de croissance pour l'exercice annuel 2016/2017 à 6,9 %, contre 7,4 % auparavant, citant des « perturbations temporaires » de l'activité économique liées à la démonétisation.
L'opposition accuse le gouvernement Modi de ne pas avoir suffisamment préparé les répercussions de la démonétisation des 24 milliards de billets dans une nation où 90 % des transactions s'effectuent en liquide. Le gouvernement défend, lui, une vision de long terme. Malgré des cahots passagers, estime-t-il, sa décision permettra une accélération de la croissance, notamment grâce à la hausse des dépôts bancaires.
Les troubles économiques en vue devraient accentuer la pression sur la banque centrale indienne, dont le principal taux directeur est à son plus bas niveau depuis six ans. La Reserve Bank of India « abaissera ses taux de 50 points de base, car l'économie va ralentir à cause de la démonétisation et l'inflation chutera aussi », a prédit M. Datar.
Depuis un changement des règles de calcul, l'année dernière, les chiffres favorables de la croissance indienne suscitent des interrogations.
Le taux de croissance « correspond mal aux autres indicateurs, qui suggèrent une activité plus en berne » si l'on recourait aux anciens modes de calcul, a relevé M. Shah de Capital Economics.
(Source : AFP)

La croissance indienne a confirmé hier sa vitesse vertigineuse, l'une des plus rapides du globe, sur le trimestre juillet-septembre, mais les perturbations économiques entraînées par la démonétisation font craindre un freinage brutal.Le PIB de ce pays de 1,2 milliard d'habitants a augmenté de 7,3 % sur un an sur le trimestre juillet-septembre, contre 7,1 % au trimestre précédent,...

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