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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Trump nomme des durs à la Sécurité nationale et la Justice

Dans un subtil jeu d'équilibre, le président élu laisse filtrer des noms de personnalités modérées pour diriger la diplomatie américaine ou conduire l'économie.

De gauche à droite : Mike Pompeo (52 ans), nommé à la tête de la CIA ; le général à la retraite Michael Flynn (57 ans), désigné conseiller à la Sécurité nationale ; le sénateur Jeff Sessions (69 ans), qui prendra les gouvernes du département de la Justice. Photo AFP

Donald Trump a nommé hier à son cabinet trois tenants d'une ligne dure sur les questions de sécurité nationale et d'immigration, provoquant l'ire des démocrates, tout en laissant filtrer des noms de personnalités plus consensuelles pour diriger la diplomatie et rassurer les alliés de l'Amérique.
Le président élu des États-Unis a décidé de confier le département de la Justice au sénateur Jeff Sessions (69 ans), partisan d'une extrême fermeté sur l'immigration illégale, un des grands thèmes de campagne de M. Trump, qui avait promis d'expulser 11 millions de clandestins. M. Sessions, qui entend travailler avec « justice et impartialité », apportera à Donald Trump, novice en politique, sa fine connaissance des mécanismes du pouvoir à Washington. Mais des propos ouvertement racistes tenus dans les années 1980 le poursuivent encore aujourd'hui : procureur fédéral dans l'Alabama, il avait reproché en 1986 à un avocat blanc de faire « honte à sa race » pour avoir défendu un client noir. La puissante organisation de défense des libertés ACLU a rappelé avoir été qualifiée de « communiste » par M. Sessions et avoir contesté plusieurs de ses positions sur les droits des homosexuels, la peine de mort ou l'avortement.
« Si vous êtes nostalgiques de l'époque où on faisait taire les Noirs, où les homosexuels devaient se cacher, les immigrés étaient invisibles et les femmes à la cuisine, le sénateur Sessions est votre homme », a ironisé le représentant démocrate de l'Illinois, Luis Gutiérrez. Le sénateur ultraconservateur du Texas, Ted Cruz, rival malheureux de M. Trump aux primaires, a au contraire salué « une grande nouvelle ».

Pro-Russie, anti-Iran
Autre poste très important, celui de conseiller à la Sécurité nationale – actuellement occupé par Susan Rice – va revenir au général à la retraite Michael Flynn (57 ans), grand pourfendeur de l'extrémisme islamique et conciliant à l'égard de la Russie. Il avait dirigé le service des renseignements militaires (Defense Intelligence Agency) entre 2012 et 2014, et suscité la polémique pour des déclarations hostiles à l'islam. Il défend un rapprochement avec Moscou et Pékin, s'affichant lors d'un dîner à Moscou avec Vladimir Poutine en décembre 2015.
Seul des trois responsables nommés hier à n'avoir pas besoin de l'aval du Sénat, il « pourrait ravir (le président russe) Poutine et (le président turc) Erdogan », a estimé l'ancien conseiller de Barack Obama, David Axelrod. Le représentant démocrate Adam Schiff, membre de la commission du Renseignement, a dit être « très inquiet » de son « faible » pour la Russie et de ses « remarques incendiaires » sur l'islam.
Le milliardaire élu le 8 novembre sur un programme populiste a aussi annoncé que la CIA allait être pilotée par Mike Pompeo (52 ans), qui représente le Kansas à la Chambre des représentants, élu dans la vague d'arrivée au Congrès du Tea Party, l'aile ultraconservatrice du Parti républicain. Ce « faucon » est un farouche adversaire du régime iranien et de l'accord international sur le nucléaire, signé par les grandes puissances pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. M. Pompeo a été l'un des membres en vue de la controversée commission d'enquête sur l'attaque du consulat américain à Benghazi, en Libye, en 2012, qui avait accusé Hillary Clinton, alors secrétaire d'État, d'avoir minimisé la menace jihadiste dans ce pays.

Rassurer les alliés
Ces premières nominations au gouvernement ont réjoui les républicains mais alarmé les démocrates, déjà vent debout contre la nomination à la Maison-Blanche de Steve Bannon, patron du site d'information d'extrême droite Breitbart, comme haut conseiller en charge de la stratégie. Mais M. Trump avait aussi nommé à ses côtés le beaucoup plus consensuel Reince Priebus, actuel président du Parti républicain, au poste de secrétaire général de la Maison-Blanche.
Dans un subtile jeu d'équilibre, M. Trump laisse filtrer des noms de personnalités plus modérées pour diriger la diplomatie américaine ou conduire l'économie. Il va rencontrer ce week-end le républicain modéré Mitt Romney, perdant à la présidentielle contre Barack Obama en 2012. Et selon les médias américains, il envisagerait même d'en faire son secrétaire d'État. Un tel rapprochement constituerait une surprise, car Mitt Romney avait été le chef de file des opposants à Donald Trump et à sa ligne populiste pendant la primaire du Parti républicain. Le nom de l'ex-maire de New York Rudy Giuliani reste également évoqué à ce poste.
Le président élu cherche ainsi à rassurer les alliés des États-Unis. Premier dirigeant à le rencontrer, jeudi à New York, le chef du gouvernement japonais Shinzo Abe a estimé que M. Trump était une personnalité de « grande confiance ». Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a lui aussi indiqué hier dans un tweet avoir eu « une bonne discussion » au téléphone avec M. Trump sur l'avenir de l'Otan.
Donald Trump, qui est resté enfermé depuis son élection à son domicile new-yorkais de la Trump Tower, doit passer le week-end dans son club de golf à Bedminster, dans le New Jersey voisin. Il devrait y poursuivre les consultations pour la formation de son équipe.

(Source : AFP)

Donald Trump a nommé hier à son cabinet trois tenants d'une ligne dure sur les questions de sécurité nationale et d'immigration, provoquant l'ire des démocrates, tout en laissant filtrer des noms de personnalités plus consensuelles pour diriger la diplomatie et rassurer les alliés de l'Amérique.Le président élu des États-Unis a décidé de confier le département de la...

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