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Lifestyle - This is America

Élie Tahari attend de pouvoir un jour habiller « Madame la Présidente »

Hillary Clinton n'a pas gagné la course à la Maison-Blanche, mais elle a semé à tout vent cette ambition.

Vision jeunesse dans le bureau présidentiel, extraite de la campagne publicitaire du couturier américain.

La possibilité qu'une femme prenne les rênes de la plus grande puissance du monde a remué les esprits et chamboulé les normes établies à tous les niveaux, politique et autres. Côté mode, on a jeté au rancart le proverbe «l'habit ne fait pas le moine», pour penser au contraire à un look qui définisse bien la première magistrature au féminin. La symbolique d'une telle victoire a été taillée sur mesure par le grand couturier américain Élie Tahari, afin qu'elle soit une inspiration pour la génération montante et non seulement pour une classe déjà bien établie.

En termes clairs, il n'a pas voulu habiller Hillary Clinton, en personne, mais inviter les toutes jeunes à penser qu'elles pouvaient elles aussi suivre ses pas. Pour présenter sa collection automne-hiver qu'il a intitulée «Madam President», il a opté pour de jeunes mannequins dans leur vingtaine. Il s'explique à ce sujet: «Dès leur adolescence, tous les jeunes garçons aspirent à devenir chef de l'État, les petites filles n'y pensent jamais.» Alors, pour qu'elles puissent aussi dire, comme dans la chanson, «si j'étais président(e) de la République», le célèbre couturier a créé une garde-robe à la mesure de cette ambition et qui reste dans la tendance in et glamour que privilégient les jeunes. Ses divers modèles sont photographiés dans des cadres reconstituant ceux où évoluent les présidents américains.

Ainsi, dans le célèbre bureau Ovale, sa «Madame la Présidente» arbore une robe rouge sans manche, comme les aime l'(ex) First Lady, Michelle Obama, mais extrêmement moulante. Peut-être pas le dress code politiquement correct, mais juste la note qui fait rêver. Il y a aussi un détail détourné: le chien qu'accueille immanquablement les hôtes de la Maison-Blanche est confortablement installé sur le bureau présidentiel, parmi les dossiers. Pour se rendre à une réunion en compagnie de son assistant, entourée de ses gardes du corps, elle apparaît dans un ensemble pantalon-cigarette noir et veste ajustée bien échancrée. Pour le soir, il l'imagine dans une stricte robe droite grise avec manches en dentelle. Et, pour un moment de détente, il lui propose une robe blanche en broderie anglaise à manche trois quarts.

« Out » la déclinaison de l'apparence masculine
Cette période électorale avait déjà été visitée par la designer Donna Karen en 1992. Elle avait conçu dans cet esprit une affiche publicitaire donnant à voir une femme arborant sa griffe, la main sur la Bible en train d'effectuer le serment présidentiel. C'était sa vision du suprême pouvoir de la femme. C'était aussi le souci d'un grand nombre de griffes de sortir la garde-robe des femmes de pouvoir et d'autorité de la déclinaison de l'apparence masculine. À savoir le tailleur strict ou le tailleur pantalon, juste souligné d'un collier de perles.

Certaines grandes marques se sont donc mises à produire une esthétique alliant carrière et ligne flatteuse. La clientèle ciblée a accroché, avec tout de même quelques réticences au départ. Ainsi, quand ces dames politiciennes étaient sollicitées par les revues de mode, elles appréhendaient d'afficher une quelconque fantaisie de peur de choquer leurs électrices, qui peut-être n'avaient pas les moyens d'en faire autant. Dès 1980, la revue Vogue leur a donné un large espace en proposant différentes versions du look de travail façonnées au goût du jour et des tendances, laissant au vestiaire tout ce qui était uniforme. Ce titre iconique a fait mieux en leur consacrant souvent sa couverture. La revue Elle n'avait pas été en reste en honorant notamment des femmes juges de la Cour suprême américaine et d'autres œuvrant dans les hautes sphères.
Tahari, un pro-Hillary certainement déçu par le verdict des urnes, précise que sa collection ne signifie pas qu'une femme «peut» devenir présidente mais qu'elle le «doit».

La possibilité qu'une femme prenne les rênes de la plus grande puissance du monde a remué les esprits et chamboulé les normes établies à tous les niveaux, politique et autres. Côté mode, on a jeté au rancart le proverbe «l'habit ne fait pas le moine», pour penser au contraire à un look qui définisse bien la première magistrature au féminin. La symbolique d'une telle victoire a...

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