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Culture - BD

Comme tous les Libanais, il n’oubliera jamais le bus...

Jorj A. Mhaya signe sa bande dessinée, Ville avoisinant la terre, traduite en français. Une gageure qu'il a su relever avec le soutien de sa maison d'édition Dar Onboz.

Une atmosphère glauque kafkaïenne plane sur les planches de Jorj A. Mhaya.

Publiée d'abord au Liban sous le titre original de Madina Moujawira lil ard, la bande illustrée a vu naître un premier tome puis un second en langue française avant même le deuxième tome en langue arabe qui sera publié l'an prochain.

Par son graphisme à la fois sombre et lumineux, par ses personnages aux figures émaciées, cette atmosphère de violence sourde et apparente, et cette sexualité mise à nu sous tous ses aspects, l'illustrateur signe «une métaphore de la condition humaine», expliquent les éditions Denoël chez lesquelles l'ouvrage a été traduit et publié. Et d'ajouter: «Cette histoire plonge ses racines dans l'un des conflits les plus confus et absurdes du XXe siècle, la guerre civile libanaise, et signe l'arrivée sur le terrain de plus en plus fécond de la narration graphique de Jorj A. Mhaya, aux accents de Kafka moyen-oriental. »

 

Un projet ambitieux
Né à Beyrouth en pleine guerre civile – qui laissera une empreinte indélébile sur son œuvre –, Jorj Abou Mhaya commence par peindre avant de s'intéresser à la bande dessinée. Première exposition, à l'âge de 17 ans, à l'International Art Gallery à Londres avant de devenir caricaturiste et illustrateur pour divers journaux et agences de publicité à Beyrouth et au Moyen-Orient. Son premier album, Ville avoisinant la terre, parle de Farid Tawil, Beyrouthin ordinaire qui rentre du bureau un soir pour découvrir que l'immeuble où il vit avec sa famille a disparu et que la cité où il est né n'est plus la même. D'étranges créatures hantent les rues méconnaissables: transsexuel, philosophe, foules hystériques, mais aussi un Batman obèse. Si les repères lexicaux ramènent le lecteur à la situation libanaise, il évoque également tous les problèmes qu'engendre la ville en tant que microcosme humain. À savoir la folie, la peur, l'anxiété mais aussi l'agressivité et la solitude.
Publié en langue arabe par les éditions Dar Onboz, cet ouvrage a remporté le prix du meilleur album du Festival international de la bande dessinée à Alger. La seconde partie a été réalisée en résidence à la Maison d'auteurs, à Angoulême. À l'initiative de Jean-Luc Fromental, directeur de Denoël Graphic, l'ouvrage illustré a été traduit de l'arabe par Sophie Guerrive et l'auteur lui-même. Un événement unique, qu'il est bon de célébrer.

Rendez-vous donc lundi 7 novembre, à partir de 18h, à la librairie Papercup, secteur Mar Mikhaël. L'auteur sera également au Salon du livre le vendredi 11 novembre à 18h00 sur le stand de la librairie Stephan.

 

Pour mémoire

Jorj Mhaya dans cette cité voisine de la terre

Publiée d'abord au Liban sous le titre original de Madina Moujawira lil ard, la bande illustrée a vu naître un premier tome puis un second en langue française avant même le deuxième tome en langue arabe qui sera publié l'an prochain.
Par son graphisme à la fois sombre et lumineux, par ses personnages aux figures émaciées, cette atmosphère de violence sourde et apparente, et cette...
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