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À La Une - Présidence libanaise

Saad Hariri chargé officiellement de former le prochain gouvernement

Le Premier ministre désigné débutera ses consultations parlementaires vendredi en vue de la formation du gouvernement. Ces consultations s'achèveront samedi.

Le Premier ministre désigné Saad Hariri prend un selfie avec les journalistes au palais présidentiel de Baabda, le jeudi 3 novembre 2016. REUTERS/Mohamed Azakir

Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a été nommé jeudi Premier ministre par le nouveau président de la République, Michel Aoun, pour former un nouveau gouvernement.

"A la suite des consultations parlementaires contraignantes (...), le président a convoqué Saad Hariri pour le charger de former le gouvernement", a déclaré Antoine Choukeir, chef de cabinet de la présidence dans un communiqué lu à la presse.

Après un entretien de quelques minutes avec le chef de l'Etat au palais présidentiel, le Premier ministre désigné a tenu une brève conférence de presse. "M. Aoun m'a fait l'honneur de me charger de former le nouveau gouvernement et j'ai accepté cette mission, a-t-il déclaré. Je débute ma mission en m'ouvrant à tous les blocs même ceux ne m'ont pas nommé (lors des consultations parlementaires)".

M. Hariri a indiqué qu'il va "débuter les consultations pour former un gouvernement d'entente nationale loin des dissensions politiques, un gouvernement qui rassemble toutes les forces politiques autour du discours d'investiture" du président. "Nous sommes face à un nouveau régime et j'ai beaucoup d'espoir à cet instant (...) Après deux ans de vide et de blocage, nous devons former un gouvernement rapidement", a insisté M. Hariri soulignant la nécessité d'adopter une nouvelle loi électorale "qui assurerait une représentation équitable" de toutes les composantes du pays.

Dans l'après-midi, M. Hariri a effecté une tournée auprès des anciens chefs du gouvernement, conformément à une pratique traditionnelle. Il débutera ses consultations parlementaires vendredi en vue de la formation du gouvernement. Ces consultations s'achèveront samedi.

Deux jours durant, M. Aoun a reçu les différents blocs parlementaires ainsi que les députés indépendants qui lui ont communiqué le nom de leur candidat pour la présidence du Conseil. A l'issue du premier jour des consultations, Saad Hariri avait déjà obtenu le nombre de voix nécessaires (86 députés) pour présider le prochain gouvernement. Mais la grande inconnue restait la position du tandem chiite Hezbollah-Amal.


(Lire aussi : La présidence de Aoun entre le tandem chiite et le binôme FL-Futur)

 

J'ai décidé de rembourser ma dette"
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait déclaré qu'il ne s'opposait pas à la nomination de Saad Hariri, mais pourrait bien s'abstenir de le désigner. Et jeudi matin, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a annoncé n'avoir proposé aucun candidat à la tête du prochain gouvernement. "En résumé, le bloc de la Fidélité à la résistance n'a nommé personne pour la présidence du Conseil", a déclaré M. Raad.

Quant à Nabih Berry, chef du mouvement Amal, qui ne cache pas son attitude négative à l'égard de Saad Hariri qui a fini par soutenir Michel Aoun à la présidence de la République, il a désigné M. Hariri pour la formation du prochain gouvernement. "J'ai une dette envers M. Hariri depuis qu'il a déclaré qu'il se tiendra à mes côtés, a affirmé M. Berry. Aujourd'hui, j'ai décidé de rembourser entièrement ma dette en le soutenant pour la présidence du Conseil".

"S'ils veulent que l'on s'entraide nous le voudrons aussi et s'ils nous veulent dans l'opposition nous serons dans l'opposition", a déclaré M. Berry qui avait décidé de ne pas soutenir la candidature de Michel Aoun pour la présidence de la République.

D'aucuns avancent la thèse d'une distribution de rôles au sein du tandem chiite, qui ne souhaite pas jouer la carte de l'opposition afin que son attitude ne soit pas considérée comme reflétant un front chiite formé face à un axe sunnito-chrétien représenté par le courant du Futur, le CPL et les Forces libanaises, ou encore pour ne pas rester en dehors d'un gouvernement et perdre ainsi ses acquis.

Au final, tous les groupes parlementaires ont nommé Saad Hariri, à l'exception du Hezbollah (13 députés) et du Baas (1 député). Le Parti syrien national social (PSNS, deux députés) a quant à lui laissé au président de la République le soin de nommer le Premier ministre.

Saad Hariri a donc officiellement obtenu 112 voix sur les 126 députés consultés.  

 

"Une position très difficile"
La mission de M. Hariri est une tâche difficile dans un pays où la formation d'un gouvernement prend souvent beaucoup de temps en raison des rivalités pour les portefeuilles.
"Il va y avoir des secousses sur la route menant à la formation d'un gouvernement, notamment quand il faudra écrire le discours de politique générale, qui devra refléter un minimum de consensus sur les questions d'intérêt national", assure Maha Yahya, analyste au Centre Carnegie pour le Moyen-Orient, à l'AFP. Ce discours "doit inclure le rôle du Hezbollah en Syrie, le financement du Tribunal international sur le Liban (TSL, chargé de juger les auteurs de l'attentat contre Rafic Hariri) où cinq membres figurent parmi les accusés, comment calmer la rhétorique anti-saoudienne du Hezbollah, et comment se positionnera Aoun", qui est un allié du mouvement chiite, relève-t-elle.

"Hariri est dans une position très difficile avec les difficultés économiques qu'il rencontre et sa baisse de popularité (...) Il sera contraint de faire des concessions pour préserver ses intérêts", estime de son côté Hilal Khashan, chef de la faculté des sciences politiques de l'Université américaine de Beyrouth. "L'opinion dominante, c'est que le Hezbollah et l'Iran sont les grands gagnants. L'Iran est le plus fort et l'Arabie saoudite est totalement absente", ajoute-t-il à l'AFP.

Tout ceci risque de retarder la formation du gouvernement. Mais le gouverneur de la Banque centrale s'est voulu optimiste lors d'une conférence économique qui se tient à Beyrouth. "L'élection de Michel Aoun devrait conduire à ce que les institutions constitutionnelles retrouvent leur activité normale, et ceci va entraîner un regain de confiance dans l'économie", a déclaré Riad Salamé. "La formation du gouvernement aidera à attirer l'aide étrangère et à réduire le coût de la présence syrienne au Liban, qui est estimé à 5 % du PNB."

En attendant la formation du nouveau gouvernement, les partisans de Saad Hariri ont célébré dans l'après-midi la désignation de leur leader au poste de Premier ministre. Des convois de voitures décorées de photos du nouveau chef du gouvernement, ainsi que des drapeaux du Liban et du Futur ont sillonné les routes du Liban-Nord, de Saïda et de la Békaa.

 

 

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commentaires (8)

J'espère seulement qu'il n'est pas revenu de manière bizzarre et précipitée pour se remplir les poches car il est en notoires difficultés économiques (autant qu'un fils de milliardaire peut être en difficultés) et est itou, un grand adorateur du dieu dollar. Confier ce poste o combien important sur l'échiquier régional et mondial, à un looser comme ce type, illustre l'ampleur de la difficulté dans laquelle sombre notre cher pays. Mais bon, il représente aussi la majorité des électeurs de sa confession dans notre horrible contexte politico-confessionnel... Donc il va falloir sans doute, lui donner également... la bienvenue! Tout en prenant en considération que La plupart des grands équilibres ne sont que le fruit de difficiles compromis entre braves gens.

Ali Farhat

02 h 45, le 04 novembre 2016

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Commentaires (8)

  • J'espère seulement qu'il n'est pas revenu de manière bizzarre et précipitée pour se remplir les poches car il est en notoires difficultés économiques (autant qu'un fils de milliardaire peut être en difficultés) et est itou, un grand adorateur du dieu dollar. Confier ce poste o combien important sur l'échiquier régional et mondial, à un looser comme ce type, illustre l'ampleur de la difficulté dans laquelle sombre notre cher pays. Mais bon, il représente aussi la majorité des électeurs de sa confession dans notre horrible contexte politico-confessionnel... Donc il va falloir sans doute, lui donner également... la bienvenue! Tout en prenant en considération que La plupart des grands équilibres ne sont que le fruit de difficiles compromis entre braves gens.

    Ali Farhat

    02 h 45, le 04 novembre 2016

  • UNE NOUVELLE PAGE S,OUVRE... AVEC UN CHEF D,ETAT ET UN P.M. QUI VONT RESPECTER LA CONSTITUTION ET LA DEMOCRATIE LOIN DE TOUT ENGAGEMENT EXTERNE POUR L,INTERET VITAL DE LA NATION LIBANAISE UNIQUEMENT. ESPERONS QUE TOUS SE COMPORTERONT EN VRAIS LIBANAIS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 04, le 03 novembre 2016

  • Au fond ! Quid du Tribunal Spécial pour le Liban, Sâââäd ? Yâ wâââïyléééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 53, le 03 novembre 2016

  • Trois visages rayonnants de bonheur...une barbe qui ne sied mais alors pas du tout... c'est cela le nouveau visage officiel du Liban ??? Et si on changeait un peu...de nouvelles idées et projets, venant de personnes "fraîches et jeunes", histoire de nous donner de l'espoir ??? Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 13, le 03 novembre 2016

  • En premier que Saad se rase cette barbe en second qu'il nomme des femmes pour avoir un autre point de vue de la situation au pays et concernant les familles dans le besoin ect...

    Georges Zehil Daniele

    15 h 00, le 03 novembre 2016

  • Entente national :))

    Bery tus

    14 h 33, le 03 novembre 2016

  • Remboursez d'abord les dettes que vous, politiciens, vous devez au peuple pour tout le tort que vous leur avez fait dans la mauvaise gestion du pays et surtout pour tout l'argent que vous avez volé au peuple libanais pour vous enrichir.

    Achkar Carlos

    14 h 11, le 03 novembre 2016

  • PARLER DE DETTES ET DE REMBOURSEMENTS DE DETTES AU LIEU DE PARLER D,UNION NATIONALE ET DE L,INTERET DU PAYS EST VRAIMENT BIZARRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 15, le 03 novembre 2016

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