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Moyen Orient et Monde - Religion

Le pape en Suède pour consolider la réconciliation avec les protestants

Lors d'un rassemblement œcuménique dans un stade de Malmö, dont les recettes iront à l'aide aux réfugiés en Syrie, une prière a été prononcée pour ce pays.

Le pape François hier lors d’un rassemblement œcuménique au stade de Malmö. Johanthan Nackstrand/AFP

Le pape François et les hauts représentants mondiaux luthériens ont exprimé hier en Suède leurs profonds regrets face aux massacres et préjugés issus du schisme entre chrétiens voilà 500 ans. Le souverain pontife, fervent avocat de l'unité des chrétiens, est venu hier en Suède participer au coup d'envoi d'une année de commémorations autour de la Réforme, dans une ambiance cordiale mais sans effusions. Sa présence s'inscrit dans 50 ans de dialogue théologique entre luthériens (74 millions dans le monde) et catholiques (1,2 milliard), loin d'avoir gommé tous les différends.
Le 31 octobre 1517, le moine catholique allemand Martin Luther s'en était pris au commerce par le pape des « indulgences », pour le pardon des péchés et un accès facilité au paradis, placardant ses « 95 thèses » sur la porte d'une chapelle de Wittenberg (sud de Berlin). Il fut excommunié par le pape et cette rupture entraîna des guerres religieuses sanglantes dans les décennies suivantes.
« Nous devons regarder avec amour et honnêteté notre passé et reconnaître notre faute et demander pardon », a déclaré dans une homélie le pape François, entouré de pasteurs luthériens, lors d'une prière œcuménique dans la cathédrale moyenâgeuse luthérienne de Lund (Sud), jadis catholique.
Au cours de la cérémonie, dont la liturgie avait été soigneusement négociée plusieurs années à l'avance, le cardinal suisse Kurt Koch a rappelé que « les échecs » des catholiques et des luthériens « ont résulté dans la mort de centaines de milliers de personnes ».
L'Église catholique a également rendu hommage à l'apport de Luther dans la spiritualité : « Avec gratitude, nous reconnaissons que la Réforme a contribué à mettre davantage au centre la sainte écriture dans la vie de l'Église », a jugé le pape François, à propos du religieux qui traduisit la Bible en allemand.

Prière pour la Syrie
Dans son sermon, le pasteur Martin Junge, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale qui organisait la commémoration, a parlé d'un « moment historique » pour « prendre des distances avec un passé terni par le conflit ».
« Ce qui nous unit l'emporte largement sur ce qui nous divise. Nous sommes les sarments de la même vigne », a-t-il insisté, regrettant la fragmentation de croyants pourtant unis par le baptême. Reste qu'une déclaration commune – paraphée par le pape et le président de la Fédération luthérienne mondiale, l'évêque palestinien Mounib Younan – a pointé un désaccord doctrinal persistant : la signification très différente donnée à l'eucharistie. Les couples mixtes catholiques/protestants ne peuvent officiellement pas prendre part à la célébration de la communion dans l'une ou l'autre église. « Beaucoup de membres de nos communautés aimeraient pouvoir recevoir l'eucharistie à une seule table, comme expression concrète d'une pleine unité », a reconnu le texte commun lu par l'évêque luthérienne norvégienne Helga Haugland Byfuglien, indiquant que les négociations devront être poursuivies dans ce domaine.
Le pape a embrassé rapidement hier dans la cathédrale le primat de l'Église luthérienne de Suède et archevêque d'Uppsala, Antje Jackelen, qu'il avait reçue au Vatican avec son mari. Mais hier, dans un entretien à un quotidien suédois, le cardinal Koch a évoqué le malaise provoqué par l'ordination des femmes, obstacle majeur pour l'unité.
Lors d'un rassemblement œcuménique dans un stade de Malmö, dont les recettes iront à l'aide aux réfugiés en Syrie, une prière a été prononcée pour ce pays.
Le bras humanitaire des catholiques, Caritas Internationalis, et son équivalent luthérien, Lutheran World Federation World Service, ont signé une déclaration commune visant à développer leur coopération, notamment pour aider les migrants.
Les organisateurs ont aussi donné la parole à des témoins, dont deux réfugiées des conflits sanglants au Burundi et au Soudan du Sud. Le plus strident est venu de l'évêque chaldéen d'Alep en Syrie, Antoine Audo. « La majorité des hôpitaux est détruite et 80 % des médecins ont quitté Alep. En Syrie, 3 millions d'enfants ne vont pas à l'école », a-t-il décrit, évoquant une communauté chrétienne « sur le point de disparaître ».
Le pape a évoqué gravement « une ville ravagée par la guerre, où l'on méprise et où on foule aux pieds même les droits les plus fondamentaux ». Et, depuis la grande terre d'asile suédoise, il a remercié « tous les gouvernements qui offrent de l'assistance aux réfugiés, aux déplacés et à ceux qui demandent l'asile », « un grand geste de solidarité et de reconnaissance de leur dignité ».

(Source : AFP)

Le pape François et les hauts représentants mondiaux luthériens ont exprimé hier en Suède leurs profonds regrets face aux massacres et préjugés issus du schisme entre chrétiens voilà 500 ans. Le souverain pontife, fervent avocat de l'unité des chrétiens, est venu hier en Suède participer au coup d'envoi d'une année de commémorations autour de la Réforme, dans une ambiance cordiale...
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