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Moyen Orient et Monde - Récompense

Le Prix Sakharov 2016 décerné à deux femmes yazidies

Photo d’archives montrant Nadia Murad, qui vient de recevoir, avec Lamia Haji Bachar, le prix Sakharov. Mark Wilson/Getty Images North America/AFP

Le Parlement européen a décerné hier son prix Sakharov 2016 « pour la liberté de l'esprit » à deux femmes yazidies d'Irak rescapées du groupe État islamique (EI), dont il a salué le « courage » et la « dignité ».
Nadia Murad et Lamia Haji Bachar sont devenues des figures de la défense de la communauté yazidie, minorité kurdophone persécutée par les jihadistes, après avoir vécu un cauchemar comme de nombreuses jeunes filles enlevées et forcées à l'esclavage sexuel par l'EI. « Elles ont une histoire douloureuse, tragique », mais « elles avaient le sentiment de devoir survivre pour porter témoignage », a souligné le président du Parlement européen, Martin Schulz, en séance plénière à Strasbourg. « Le courage de ces deux femmes, la dignité qu'elles représentent dépasse toutes les descriptions », a affirmé M. Schulz, estimant que l'attribution du prix montrait que « leur combat n'a pas été vain » et exhortant les Européens à se « battre contre la stratégie génocidaire de l'EI ».
Nadia Murad, 23 ans, nommée mi-septembre ambassadrice de l'Onu pour la dignité des victimes du trafic d'êtres humains, milite justement pour que les persécutions commises en 2014 contre les yazidis soient considérées comme un génocide. « Cette récompense est un message puissant (...) à notre peuple et aux plus de 6 700 femmes, filles et enfants devenus des victimes de l'esclavage et du trafic d'êtres humains de l'EI, disant que le génocide ne se répétera pas », a déclaré Nadia Murad.
Ce prix, « reconnaissance de la souffrance des femmes yazidies et du peuple yazidi, est un profond message au groupe terroriste EI, par lequel le monde libre condamne son inhumanité criminelle et honore ses victimes », a affirmé Lamia Haji Bachar. « Il est important que le monde n'oublie pas les femmes et les enfants emprisonnés par l'EI et que de tels crimes ne soient plus perpétrés contre quiconque », a estimé la jeune femme de 18 ans.

Minorités religieuses
« Le prix attribué jeudi doit aussi servir à mettre un coup de projecteur sur la situation des minorités religieuses dans la région », a jugé le chef de file des eurodéputés socialistes, Gianni Pittella, dont le groupe avait proposé le nom des deux jeunes femmes, conjointement avec le groupe des libéraux Alde.
Décerné chaque année par le Parlement européen depuis 1988, le prix Sakharov tire son nom du scientifique soviétique dissident Andreï Sakharov, décédé en 1989, et distingue des personnes qui se sont illustrées dans la défense des droits de l'homme.
Martin Schulz et les présidents des différents groupes politiques du Parlement ont dû faire un choix difficile entre les deux jeunes femmes et deux autres personnalités en lice, le journaliste d'opposition turc Can Dündar et le leader historique des Tatars de Crimée Moustafa Djemilev.
Can Dündar, ex-rédacteur en chef d'un journal d'opposition turc exilé en Allemagne, est accusé d'avoir divulgué des « secrets d'État », il a été condamné en mai à cinq ans et dix mois d'emprisonnement en Turquie. Il est également sous la menace d'une autre condamnation pour des liens présumés avec l'organisation de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être le cerveau du coup d'État manqué de mi-juillet en Turquie. Quant à M. Djemilev, il a consacré sa vie à lutter pour le droit des Tatars à vivre sur leur terre d'origine, la Crimée, un combat qu'il continue de mener de Kiev où il vit en exil depuis l'annexion en 2014 par la Russie de cette péninsule ukrainienne où il est interdit d'accès pour cinq ans.
Le prix Sakharov, doté de 50 000 euros, doit être remis aux lauréates lors d'une cérémonie programmée le 14 décembre à Strasbourg.

(Source : AFP)

Le Parlement européen a décerné hier son prix Sakharov 2016 « pour la liberté de l'esprit » à deux femmes yazidies d'Irak rescapées du groupe État islamique (EI), dont il a salué le « courage » et la « dignité ».Nadia Murad et Lamia Haji Bachar sont devenues des figures de la défense de la communauté yazidie, minorité kurdophone persécutée par les jihadistes, après...

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