Portée par des sondages flatteurs, Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidentielle américaine, a indiqué samedi soir qu'elle entendait aussi s'impliquer dans la bataille pour le Congrès d'ici le 8 novembre.
S'exprimant à bord de son avion frappé du slogan de sa campagne "Stronger together", l'ancienne secrétaire d'Etat a assuré ne plus vouloir répondre aux attaques ou déclarations provocatrices de son rival républicain Donald Trump, qui a promis samedi de poursuivre en justice les femmes l'accusant d'agressions sexuelles ou de harcèlement.
"Lors de nos déplacements au cours des 17 derniers jours, nous allons insister sur l'importance d'élire des démocrates à tous les niveaux", a déclaré Hillary Clinton, déterminée à capitaliser sur les divisions du camp adverse face à la candidature Trump.
Le 8 novembre, les Américains éliront leur président, mais aussi les élus de la Chambre des représentants pour deux ans et le tiers des sénateurs pour six ans. Si les deux chambres sont aujourd'hui aux mains des républicains, une victoire démocrate au Sénat semble à portée de main.
Devant près de 8.000 rassemblées en plein air à Philadelphie dans la nuit et un froid piquant, elle a appelé avec force les électeurs de Pennsylvanie à se mobiliser en faveur de Katie McGinty, candidate démocrate pour le Sénat
Restant prudente sur l'issue du scrutin mais évoquant "des signes encourageants" sur la participation, elle a souligné que "plus de 200 millions d'Américains" étaient enregistrés pour voter, "un chiffre jamais atteint dans l'histoire du pays".
La candidate démocrate a affiché sa volonté de mener le reste de la campagne sans se soucier des prises de position de Donald Trump. "J'ai débattu avec lui pendant quatre heures et demi (lors de trois débats), je n'ai plus l'intention de lui répondre", a-t-elle expliqué. "Il peut dire ce qu'il veut. Il peut mener sa campagne comme il le veut. Il peut partir dans toutes les directions. Je laisserai les Américains décider entre ce qu'il propose et ce que nous proposons".
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"Toutes ces menteuses"
En difficulté, ce dernier a tenté de rebondir samedi à Gettysburg (Pennsylvanie, est), lieu chargé d'histoire. Son équipe avait promis un discours référence sur ce qu'il ferait lors de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche.
Le magnat de l'immobilier a en réalité repris l'essentiel des propositions égrenées au cours des mois écoulés et, comme souvent, n'a pu résister à la tentation de s'éloigner de son discours et lancer des attaques virulentes.
Il est revenu, avec beaucoup d'agressivité, sur les accusations d'agressions sexuelles ou de harcèlement dont il fait l'objet de la part d'une dizaine de femmes. "Toutes ces menteuses seront poursuivies en justice après l'élection", a-t-il affirmé.
Une nouvelle fois, il a mis en doute la régularité des élections à venir: "Il y a de telles anomalies, c'est incroyable: 1,8 million de personnes décédées sont inscrites pour voter, et certaines d'entre elles votent! Je me demande comment c'est possible".
Promettant de "rendre sa grandeur à l'Amérique", Donald Trump a notamment promis de créer 25 millions d'emplois en 10 ans et de réduire les impôts.
Reprenant les mots utilisés au même endroit par le président Abraham Lincoln (1861-1865) en 1863, lors d'un discours célèbre, le candidat a appelé de ses voeux un gouvernement "du peuple, par le peuple et pour le peuple". Sur le fond, l'homme d'affaires populiste a cependant proposé une vision de l'Amérique très éloignée de celle mise en avant dans ce texte devenu emblématique de la démocratie américaine.
Hillary Clinton a ironisé sur le magnat, qui s'est rendu "dans l'un des lieux les plus extraordinaires de l'histoire américaine et qui a dit en substance que s'il était président, il passerait son temps à poursuivre en justice les femmes qui l'ont accusé".
"Quel que soit le degré de négativité de cette campagne, quelque chose est en train de se passer", a-t-elle encore affirmé. "Les gens se rassemblent - démocrates, républicains, indépendants - pour rejeter la haine et les divisions", a-t-elle lancé, sous des applaudissements nourris, la candidate pour laquelle tous les indicateurs semblent au vert à l'approche du scrutin.
La moyenne des derniers sondages au niveau national lui donne une avance de six points (45,2% contre 39,2%) et elle est en tête dans 10 des 13 Etats-clés du scrutin, notamment en Floride (sud-est), Pennsylvanie, Michigan (nord) et Caroline du Nord (est).
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13 h 07, le 23 octobre 2016