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Moyen Orient et Monde - Offensive

Soutenus par la Turquie, les rebelles syriens reprennent Dabiq de l’EI

REUTERS/Khalil Ashawi

Des rebelles soutenus par la Turquie ont infligé une défaite hier au groupe État islamique (EI) en Syrie en s'emparant de Dabiq, ville proche de la frontière turque, qui a une forte portée symbolique pour les jihadistes.
« Les rebelles ont pris Dabiq après le retrait de la localité des jihadistes de l'EI », a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre. Le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane a précisé que les rebelles ont aussi capturé Soran, une localité mitoyenne.
Dans une vidéo filmée à Dabiq par un correspondant de l'AFP, on voit des rues quasiment désertes. Des drapeaux de l'EI sont peints sur les murs, ainsi que des slogans comme « Notre cause, c'est l'établissement du califat ». En treillis avec le drapeau de la révolution syrienne sur la poitrine, le chef de la brigade 51, Ibrahim Afassi, affirme : « Je remercie Dieu qui a nous donné la victoire sur les gamins de (Abou Bakr al-) Baghdadi (calife autoproclamé de l'EI). Aujourd'hui, les héros de l'Armée syrienne libre ont libéré la région. »
Un autre groupe rebelle, l'Union Fastaqim, a confirmé sur Twitter que Dabiq était tombée « après de violents combats avec Daech », acronyme arabe de l'EI.
Une source militaire turque a cependant rapporté que les islamistes semblaient avoir quitté les lieux. Elle a ajouté que des groupes de rebelles avaient été visés par des tirs à l'extérieur du village et que plusieurs d'entre eux avaient été tués par des engins explosifs. L'agence de presse officielle turque Anadolu a indiqué que neuf rebelles ont été tués et 28 blessés dans les combats samedi.
Les rebelles et l'armée turque s'employaient hier à sécuriser les environs et à empêcher toute fuite des derniers combattants djihadistes encore dans le secteur.

Forte portée symbolique
Situé au pied d'une petite colline dans les plaines fertiles du nord-ouest de la Syrie, Dabiq se trouve à 14 km de la frontière turque et 33 km au nord d'Alep.
Cette défaite a une forte portée symbolique pour les jihadistes car selon une prophétie de l'islam, menacée par une horde d'infidèles, l'armée des musulmans est décimée, mais finit par triompher dans la cité syrienne de Dabiq, alors que le village n'est pas d'une importance stratégique majeure, et l'EI a même donné son nom à l'un de ses magazines publiés en ligne. C'est aussi dans ce village que le groupe extrémiste sunnite avait choisi d'exécuter l'otage américain Peter Kassig en 2014.
Ces derniers temps, face à l'avancée des rebelles soutenus par Ankara, l'EI a cependant pris ses distances avec le symbolisme de Dabiq, estimant par avance que l'assaut lancé par ces insurgés n'était pas la bataille prophétique à laquelle il se référait. « Le mythe brandi par Daech de la grande bataille de Dabiq est terminé », a dit à Reuters Ahmed Osmane, qui dirige le groupe rebelle Sultan Mourad, affilié à l'Armée syrienne libre (ASL).
Depuis le début des opérations en août, les rebelles soutenus par la Turquie se sont emparés de 1 130 km2 de territoire syrien, selon Anadolu. Malgré la perte de Dabiq, l'EI contrôle toujours en Syrie la plus grande partie du bassin de l'Euphrate, d'al-Bab, 26 km au sud-est de Dabiq, à Raqqa et jusqu'à la frontière irakienne.

Alep toujours sous les bombes
Malgré cette défaite de l'EI, la guerre en Syrie continue de plus belle, notamment entre le régime du président Bachar al-Assad et ses alliés et les insurgés.
Les quartiers rebelles d'Alep ont de nouveau été visés hier par d'importants raids aériens, selon un correspondant de l'AFP. L'OSDH a fait état de frappes sur les quartiers d'al-Sukkari, de Hanano et de Bustan al-Qasr ainsi que de tirs de roquettes des rebelles sur les zones tenues par le régime.
Selon l'agence de presse officielle syrienne Sana, deux femmes ont été tuées et seize personnes blessées dans une de ces zones.
Depuis l'échec du dernier cessez-le-feu fin septembre, l'offensive russo-syrienne contre la partie d'Alep tenue par les rebelles a tué plus de 370 personnes, essentiellement des civils, selon l'OSDH.
(Sources : agences)

Des rebelles soutenus par la Turquie ont infligé une défaite hier au groupe État islamique (EI) en Syrie en s'emparant de Dabiq, ville proche de la frontière turque, qui a une forte portée symbolique pour les jihadistes.« Les rebelles ont pris Dabiq après le retrait de la localité des jihadistes de l'EI », a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) qui dispose d'un...

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