Maroc: le site d'info Le Desk sur le point de fermer, faute d'argent

Le Desk, un site marocain indépendant d'informations en ligne, est "à bout de souffle" et "cessera ses activités" fin octobre s'il ne trouve pas de financement supplémentaire, indique un communiqué de ce média, qui déplore un contexte "étouffant" pour les médias au Maroc.

"Un an après son lancement, Le Desk est à bout de souffle, faute de moyens financiers nécessaires à son existence et à son développement. Il cessera ses activités à la fin du mois si la situation à laquelle il fait face demeure inchangée", selon ce communiqué.
"Malgré l'engouement qu'il a suscité auprès d'un public de plus en plus large et la reconnaissance de son intérêt aussi bien au Maroc qu'à l'international, son avenir est compromis, faute de moyens financiers nécessaires à sa viabilité".

Fonctionnant par abonnement sur le web, Le Desk a publié enquêtes, reportages, et analyses remarquables (en langue française) sur de nombreux sujets, avec l'idée de "participer aux débats en faveur d'idées progressistes et démocratiques".

Avec seulement un millier d'abonnés, il n'a pas atteint son objectif de 10.000 abonnés, et cela malgré son ouverture il y a quelques mois à la publicité. "Le Desk, malgré son indéniable attrait auprès des annonceurs, est systématiquement exclu des campagnes publicitaires, ce marché étant régi par des règles opaques, dont celle du boycott politique".

Le site a également tenté d'ouvrir son capital à de nouveaux investisseurs, avec des projets de développement d'une version arabe notamment, "mais cette démarche est restée sans suite jusqu'à présent", alors que "la loi sur la presse au Maroc n'autorise pas l'apport en capital étranger, sauf dérogations particulières".

"Un contexte étouffant qui dans les faits maintient de facto les médias locaux indépendants dans un état d'extrême fragilité, privés en cela de ressources et de transfert de savoir-faire auxquelles d'autres industries ont accès", dénoncent les propriétaires du site.
"Face à ce constat amer, nous sommes acculés à mettre fin au projet" si d'ici le 31 octobre "la situation demeure inchangée", concluent-ils, précisant que les besoins vitaux du journal se chiffrent à 300.000 dirhams par mois (30.000 euros).