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Liban - Partis

Pour le Hezbollah, les dispositions de Taëf impliquent une gestion collective de la chose publique

Les discours de responsables du Hezbollah se sont articulés hier autour de deux idées-clés : le prolongement de la guerre en Syrie et la nécessité de relancer les institutions au Liban.
Le représentant légal du guide suprême au Liban, l'uléma cheikh Mohammad Yazbeck, a souhaité que « la tenue du Conseil des ministres hier (jeudi, NDLR) augure d'une éclaircie dans le paysage politique et que le dialogue et l'entente interne soient le moyen de relancer les institutions, à commencer par la présidentielle jusqu'aux institutions concernées par la sauvegarde des intérêts des citoyens ». Prenant la parole devant le mausolée de Sayda Khawla, à Baalbeck, cheikh Yazbeck a appelé « l'État à relancer des projets socio-économiques dans la Békaa, de manière à remédier à ses manquements passés envers la région ». Il s'est également prononcé contre la propagation de la criminalité, appelant les habitants « à faire tout leur possible pour faciliter le travail des forces de sécurité et lever la couverture familiale et tribale sur chaque criminel ». Évoquant enfin les développements régionaux, il a annoncé que « la région se dirige vers davantage de crises, à cause des tiraillements internationaux sur la scène syrienne », d'autant que « les États-Unis, artisans du terrorisme et source du mal dans le monde, entravent toute solution politique qui ne satisferait pas entièrement leurs appétits dans la région, ni ceux d'Israël ».
Le vice-secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a lui aussi estimé que « le combat en Syrie (contre les takfiristes, NDLR) risque d'être long, n'étant pas un combat entre groupes mais un combat mené par un monde qui souhaite changer l'équation en Syrie ». Et de poursuivre : « Nous n'avons d'autre choix que de faire face aux takfiristes, afin de circonscrire leur déplacement d'une région à une autre. N'étaient nos batailles contre des groupes takfiristes dans la Békaa et la libération du Kalamoun et de Qousseir, ils auraient atteint la banlieue sud, Beyrouth, Saïda, Tripoli... Nous aurions assisté à des attentats itinérants à la voiture piégée aux quatre coins du pays. »
Pour sa part, le député Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a accusé les États-Unis d'être « à l'origine du projet de démantèlement de notre région », et de « refuser des compromis pacifiques, en faisant mine de chercher des compromis avec les Russes, pour aussitôt se retirer ». « Ce sont les États-Unis qui appliquent une politique d'usure contre toutes les parties en Syrie et qui refusent une solution politique. Ce sont les tyrans qui instrumentalisent de plus petits tyrans, comme l'Arabie, al-Nosra et l'État islamique », a déclaré M. Raad lors d'une veillée de Achoura dans le village de Zawtar-Est, à Nabatiyé.

L'appel de Moussawi au CPL et à Amal
C'est sur la décrépitude socio-économique interne que s'est focalisé le député Ali Fayad, lors d'une veillée de Achoura dans le village de Touline (Liban-Sud). « Si d'aucuns prêtent peu d'importance à la situation socio-économique des citoyens, celle-ci nous hante jour et nuit », a-t-il dit.
Il a estimé que « le Hezbollah est toujours celui qui remplit un rôle fondamental et actif pour rapprocher les points de vue et pousser vers un dénouement politique. Nous appelons toutes les parties à revenir au dialogue et à dissocier le Liban des développements régionaux (...) parce que si d'aucuns prévoient des solutions prochaines régionales, nous ne voyons en contrepartie aucune éclaircie politique prochaine dans la région, et précisément en Syrie ».
Lors d'une autre veillée de Achoura à Nabatiyé, organisée par l'imam de la ville, cheikh Abdel Hussein Sadek, M. Fayad a encore souligné « la nécessité urgente du dialogue national et de tout dialogue bilatéral, et la nécessité de relancer les institutions (...) sur le thème de la coopération nationale ». « Il faut que la situation s'améliore, mais d'aucuns continuent de faire fi des souffrances des citoyens », a-t-il ajouté, appelant à « renoncer à tout pari sur des événements régionaux, lesquels, selon notre lecture à moyen terme, vont vers l'escalade ».
Dans ce contexte, le député Nawaf Moussaoui a incité nommément « le Courant patriotique libre (CPL) et Amal, nos deux alliés, à entamer un dialogue direct et sérieux qui aboutisse à une entente similaire à celle qui nous lie à Amal et à celle que nous avons scellée avec le CPL, ainsi qu'à celle que le CPL a obtenue avec les Forces libanaises ». Prenant la parole lors d'une veillée de Achoura organisée par le Hezbollah à Tyr, en présence de nombreux cadres du parti, il a fait l'apologie du dialogue, « un outil important et fondamental, dont nous souhaitons la relance, y compris entre nos deux alliés ».
Il n'a pas manqué de rappeler l'existence d'un dialogue bilatéral entre le Hezbollah et le courant du Futur.

Une interprétation de Taëf...
En outre, M. Moussaoui a salué « l'atmosphère positive du dernier Conseil des ministres grâce à la participation de toutes ses composantes ». Il a surtout dit « apprécier la démarche bienveillante du CPL et du bloc du Changement et de la Réforme, qui ont décidé de prendre part à la réunion du cabinet ».
Le député s'est aventuré enfin dans une interprétation du contenu de Taëf – sujet peu commun dans le discours officiel du Hezbollah. Il a estimé que « l'accord de Taëf comporte un amendement substantiel relatif au pouvoir exécutif : relevant jadis du président de la République, assisté par un cabinet dont il désignait le chef, ce pouvoir a été entièrement transféré au Conseil des ministres réuni, en vertu de l'article 17. Si l'on y ajoute l'article 95, l'on peut conclure que le pouvoir exécutif est un pouvoir collectif, qui ne supporte aucune prise de décision unilatérale, bilatérale, ni même tripartite... Pour être légitime, équitable et juste en vertu de la Constitution, tout mode de gouvernance doit se fonder sur un partenariat global entre les représentants de toutes les composantes libanaises ».

Les discours de responsables du Hezbollah se sont articulés hier autour de deux idées-clés : le prolongement de la guerre en Syrie et la nécessité de relancer les institutions au Liban.Le représentant légal du guide suprême au Liban, l'uléma cheikh Mohammad Yazbeck, a souhaité que « la tenue du Conseil des ministres hier (jeudi, NDLR) augure d'une éclaircie dans le...

commentaires (3)

Pour le Hezbollah, les dispositions de Taëf impliquent une gestion collective de la chose publique COMME LA DIGESTION DE L'ETAT PAR L'ADMIRABLE MILICE TERRORISTE DE DIEU ?

Henrik Yowakim

15 h 02, le 08 octobre 2016

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Commentaires (3)

  • Pour le Hezbollah, les dispositions de Taëf impliquent une gestion collective de la chose publique COMME LA DIGESTION DE L'ETAT PAR L'ADMIRABLE MILICE TERRORISTE DE DIEU ?

    Henrik Yowakim

    15 h 02, le 08 octobre 2016

  • LE TITRE EST VRAI CAR TAEF PEUT ETRE COMPRIS AINSI ! SA REVISION APRES L,ELECTION D,UN PRESIDENT SANS CONDITIONS PREALABLES EST NECESSAIRE ET S,IMPOSE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 41, le 08 octobre 2016

  • Pas étonnants, les propos de Moussaoui sur le " partenariat global entre les représentants de toutes les composantes libanaises"! Si un char est attelé par devant et par derrière,c'est le groupe le plus fort qui donne la direction. Et ici qui est le plus fort sinon le Hezbollah avec sa milice et son arsenal?

    Yves Prevost

    06 h 38, le 08 octobre 2016

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