Harb : Hariri penche pour l'élection de Aoun

Le ministre libanais des Télécoms, Boutros Harb, a déclaré jeudi que le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, penchait pour l'élection du fondateur du CPL, Michel Aoun, à la présidence de la République, vacante depuis 2014.

"Après deux ans de blocage, nous refusons l'élection d'un chef de l’État par la force ou de manière anticonstitutionnelle. Personne n'a le droit de provoquer de défaut de quorum parce que Aoun ne serait pas élu", a déclaré M. Harb lors d'une émission télévisée sur la chaîne locale LBCI.

Mercredi dernier, la 45e réunion parlementaire pour l'élection d'un président de la République s'est soldée par un nouveau défaut du quorum des deux tiers (86 députés sur 128) requis pour sa tenue, principalement en l'absence des députés du CPL et du Hezbollah, son allié. Elle a été reportée au 31 octobre prochain.

Par ailleurs, M. Harb a indiqué que selon ses informations, "Saad Hariri penche pour l'élection de M. Aoun", expliquant que le leader du Futur "veut ainsi montrer qu'il ne bloque pas l'élection présidentielle".

Saad Hariri, de retour au Liban depuis quelques jours au cours desquels il a effectué une tournée auprès des responsables politiques, soutient la candidature de Sleiman Frangié, alors que Michel Aoun est appuyé par le Hezbollah. MM. Aoun et Frangié sont tous deux issus de la coalition du 8 Mars, qui gravite autour du parti chiite. La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014.

M. Harb a exprimé son accord avec le communiqué des évêques maronites qui avait réitéré mercredi son soutien à l'élection d'un président de la République "sans que lui soient imposées des conditions préalables".

Le communiqué des évêques était intervenu après les déclarations du patriarche maronite Béchara Raï concernant le rejet du package deal proposé par le président du Parlement, Nabih Berry, pour aboutir à un accord sur la présidentielle. "Entre le package de personnes que vous avez proposées et le package d'idées que j'ai présenté lors du dialogue national, l'histoire jugera lequel des deux est constitutionnel et bénéfique", avait rétorqué M. Berry en réponse aux propos du patriarche. Cependant, le chef du Législatif avait affirmé son soutien au communiqué des évêques qui ne contredit pas le package deal proposé, selon des propos rapportés par plusieurs médias.