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Liban - Crise

Vague de licenciements au quotidien « al-Mostaqbal »

La nouvelle a eu l'effet d'un coup de tonnerre parmi les employés : le quotidien en langue arabe al-Mostaqbal va congédier cinquante de ses employés dans une première phase et cinquante autres par la suite.
Une majorité d'entre eux a été notifiée hier en cours de journée. Les autres le seront dans les prochains jours, selon un témoignage anonyme recueilli par L'OLJ.

Cinquante autres personnes figurant sur une seconde liste devraient connaître le même sort d'ici aux deux prochains mois. Les licenciements ont touché l'ensemble des postes, depuis la rédaction jusqu'à la production technique, en passant par les départements administratif, informatique et celui de la maintenance. Toute la hiérarchie, sans exception, a été touchée. « Le massacre a commencé », devaient commenter entre eux les employés du quotidien dès l'annonce des premiers licenciements.
« Nous nous y attendions un peu », a assuré l'un des journalistes visés par l'épuration, qui rappelle que cela faisait « 14 mois que la direction ne payait plus de salaires », dit-il. Le choc a été brutal pour certains. L'un des employés, un caméraman, a perdu connaissance au moment où la direction le remerciait. Il a été immédiatement transporté à l'hôpital.

La vague de licenciements – qui avait débuté dès 2009 et s'est progressivement poursuivie les années suivantes – suivie d'une suspension de salaire de plus d'un an pour ceux qui sont restés, a eu des effets dramatiques sur le personnel. « Certains ont cessé d'envoyer leurs enfants à l'école, d'autres ont hypothéqué leur maison et d'autres encore ont été jusqu'à brader leurs meubles », confie un employé.
Bien que la direction ait promis de compenser les personnes licenciées en s'engageant à payer des indemnités « dès que les fonds seront disponibles », beaucoup restent sceptiques.
Un certain nombre d'employés licenciés ont d'ailleurs refusé de contresigner le quitus que leur a soumis la société, ne voulant pas s'aventurer dans des promesses en l'air. « Le problème, confie une autre source anonyme, est que le journal ainsi que la Future TV, à l'instar des autres sociétés et associations qui relèvent de Saad Hariri (chef du courant du Futur), ne sont plus solvables depuis que la société Saudi Oger, qui servait de bailleur de fonds pour toutes ces sociétés et associations, connaît de sérieux problèmes financiers. »

Contacté en soirée, le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, qui se trouve à Paris, a indiqué à L'OLJ qu'il n'avait pas encore été informé de ce qui s'est passé au journal al-Mostaqbal et qu'il s'en enquerra dès son retour. M. Jreige avait proposé il y a quelques mois de créer une caisse de soutien aux médias en difficulté, un projet qui n'a pas encore abouti à ce jour. Interrogé à ce sujet, le ministre a précisé que « le projet a été salué par le Premier ministre, Tammam Salam, et le chef du Parlement, Nabih Berry ». Il s'est engagé à le relancer dès son retour et à le soumettre à la première réunion du Conseil des ministres. « Il faut toutefois préciser que la caisse de soutien est destinée aux sociétés médiatiques. Les fonds pourront toutefois servir à ces dernières pour payer les indemnités des employés qui ont été licenciés », a ajouté M. Jreige.
Affaire à suivre.

 

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Cinquante autres...

commentaires (3)

PROPRIETAIE ? FAUT BIEN ECLAIRER LES LECTEURS...

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 30, le 28 septembre 2016

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Commentaires (3)

  • PROPRIETAIE ? FAUT BIEN ECLAIRER LES LECTEURS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 30, le 28 septembre 2016

  • 14 mois qu'on ne paye plus les salaires ? Et ça se prétend être les leaders du 14 Mars . On comprend pourquoi le marquis de saad est rentré pour se refaire un peu la cerise .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 51, le 27 septembre 2016

  • À qui appartient Al Moustaqbal? L'article laisse entendre que le propriétaire est Saad Hariri mais d'une manière indirecte. Est-ce le cas? La transparence, dans un article comme celui-ci, serait bienvenu.

    Marionet

    08 h 01, le 27 septembre 2016

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