Balles en caoutchouc contre des étudiants en colère à Johannesburg

De nouveaux affrontements violents ont opposé mercredi à Johannesburg la police à des étudiants hostiles à l'augmentation annoncée des frais universitaires pour l'année 2017, qui a relancé l'agitation sur de nombreux campus du pays.

Selon les chaînes d'information locales, ces incidents ont éclaté lorsque des manifestants en colère ont réussi à franchir un cordon des forces de l'ordre qui barrait l'accès à l'université de Witwatersrand (Wits), fermée en raison des tensions.

Les policiers anti-émeute ont réagi en tirant des grenades assourdissantes et lacrymogènes, ainsi que des balles en caoutchouc, faisant plusieurs blessés selon les médias locaux.

Lundi, le gouvernement sud-africain a donné son aval à une augmentation des frais universitaires limitée à 8%, soit une hausse supérieure à l'inflation annuelle de 6%.
Les frais de scolarité annuels oscillent, selon les universités, entre 30.000 et 60.000 rands (1.900 à 3.800 euros environ). Même si les autorités ont laissé le soin à chaque établissement de fixer le montant de l'augmentation, leur feu vert a provoqué la colère des étudiants, qui réclament l'éducation gratuite pour tous.

Malgré des progrès réels depuis la fin officielle du régime raciste de l'apartheid en 1994, les inégalités économiques persistent entre la majorité noire et la minorité blanche: le taux de chômage est de 28% parmi les Noirs et de 10% parmi les Blancs.
Mardi déjà, le campus de Wits avait été le théâtre d'affrontements entre étudiants et gardes de sécurité privés qui s'étaient soldés par des dégâts matériels.
Plusieurs campus, dont celui de Wits et de l'université du Cap, sont actuellement fermés en raison des manifestations.

Le sujet très sensible des frais de scolarité avait déjà provoqué l'an dernier un vaste mouvement de protestation dans les universités sud-africaines, qui avait contraint le gouvernement à geler la hausse pour l'année 2016.