Ne-Yo sur un toit brûlant

Impossible de rater Ne-Yo in Beirut. Le chanteur, producteur de musique, acteur, danseur et parolier américain de RnB et de pop s'est produit le week-end dernier dans l'une des plus grandes boîtes de la capitale, où il a fait danser une foule compacte jusqu'au bout de la nuit.

Sur l'un des toits les plus prisés de la ville, comparable à une tour d'ivoire – non pas tant par sa couleur ou son patronyme, White, que par cette atmosphère un peu bling-bling et m'as-tu-vu qui y règne – une grosse soirée s'annonce. Les carrosses alignés à l'entrée sont décorés d'un trident ou d'un Spirit of Ecstasy ; des nanas aux lèvres bien gonflées et maquillées sont perchées sur des talons vertigineux et de jeunes loups arborent un tee-shirt à strass ou à message et casquette. La masse se fond bien dans cet univers RnB qui rime souvent avec clips sexy. Seul petit bémol, c'est que le RnB est un style musical créé avant tout pour faire danser, mais avant l'arrivée du chanteur Ne-Yo, l'assemblée ne danse pas beaucoup, voire pas du tout. C'est à se demander si l'assistance ne s'est pas trompée de destination ou si elle économise ses forces pour plus tard.

La première proposition est à éliminer catégoriquement, la deuxième reste plus probable. Car, on le sait tous, ils le savent tous, ce genre de lieu est un temple du « show-off », comme on dit du côté de chez nous.
Sous son inséparable couvre-chef (une casquette pour sa visite à Beyrouth) et ses allures de grande star, Ne-Yo s'avère être un homme généreux et proche de ses fans. C'est en traversant la boîte et les haies de mains qui se hissaient à sa vue qu'il rejoint... le balcon pour consacrer près d'une heure à ses groupies, entre séances photos et selfies.

Ce n'est qu'a une heure avancée, les 12 coups de minuit bien dépassés, qu'il rejoint la scène – installée au milieu de l'arène – au son des cris frénétiques de ses fans. Une fois sur les planches, le micro en main et entouré d'un public tout droit sortit d'un clip de RnB, il discute et interagit avec la salle avant d'ouvrir le show avec sa célèbre chanson She Knows. Et interprète consciencieusement ses titres qui tiennent en 6 albums, le premier In My Own World en 2006 et le dernier en date Non-Fiction en 2015. Il fait tout de même un petit écart, tout à fait hors répertoire, pour les beaux yeux (et le plus grand bonheur) d'une fan à qui il interprète un « Happy Birthday » toute joie, tout sourire.

Les festivals ont peut-être démonté leurs estrades, mais les fêtards ne s'arrêtent pas pour autant d'applaudir des pointures internationales et autres artistes plus ou moins connus. Ils ont rendez-vous (au White) avec Eva Simons le mercredi 21 septembre, Christy Million le 23 et Nelly le 30 septembre. Et la fête continue...