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À La Une - Attentat

Au moins 50 blessés dans l'explosion d'une voiture piégée dans l'est de la Turquie

La déflagration n'a pour l'heure pas été revendiquée, mais les autorités l'ont attribuée aux rebelles du PKK.

Au moins cinquante personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée lundi dans l'est de la Turquie, attribué par les autorités aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). REUTERS/via Reuters TV

 Au moins cinquante personnes ont été blessées lundi dans un attentat à la voiture piégée dans l'est de la Turquie que les autorités ont attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).


L'attaque, au lendemain du limogeage de plusieurs maires soupçonnés de liens avec cette organisation séparatiste, s'est produite dans le centre animé de la ville de Van, à proximité du siège départemental de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) et du bureau du gouverneur où des policiers étaient en faction. Le bilan provisoire de l'explosion est d'au moins 50 blessés, "46 civils et quatre policiers", a fait savoir l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Dans un communiqué, le gouvernorat local a imputé la responsabilité de l'attentat à "des membres de l'organisation séparatiste terroriste", les termes utilisés par les autorités pour désigner le PKK. Survenu au premier jour de la Fête du sacrifice (Aïd al-Adha), il n'a pour l'heure pas été revendiqué. "L'organisation terroriste a déjà mené des attaques dans le passé contre le siège de notre parti AKP" et cette explosion n'est que "l'une d'entre elles", a estimé un député de la région, Besir Atalay (AKP). Plusieurs ambulances et autres véhicules de secours étaient présents sur les lieux, selon des images diffusées à la télévision.

Dans un message posté sur le réseau social Twitter, l'ambassade des Etats-Unis a condamné l'"attaque terroriste" et dénoncé un acte "honteux" au premier jour de l'Aïd. La ville touristique de Van, située aux confins orientaux de la Turquie où Turcs et Kurdes vivent ensemble, avait jusqu'à présent était épargnée par des attaques aussi graves que celles que connaît depuis des mois la région en majorité kurde de Diyarbakir (sud-est).

 

(Lire aussi : Turquie : 640 kilos d'explosifs retrouvés dans un cimetière avant la visite d'un responsable politique)

 

Limogeage
Cette explosion s'est produite au lendemain du limogeage de 28 maires, 24 soupçonnés d'être liés au PKK et quatre à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être le cerveau du putsch raté à la mi-juillet. Douze d'entre eux étaient déjà emprisonnés. Tous ont été remplacés par des administrateurs proches de l'AKP.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué lundi matin, peu de temps avant l'attentat de Van, cette mesure, estimant même qu'elle arrivait "tardivement" et "aurait dû être prise il y a longtemps". "Vous ne pouvez pas soutenir des organisations terroristes. Vous n'avez pas ce pouvoir", a déclaré, d'une mosquée d'Istanbul, M. Erdogan à l'adresse des maires limogés. Le chef de l'Etat a par ailleurs accusé les élus d'"envoyer des fonds de l'Etat vers les montagnes", où le PKK a établi ses bases arrière.

La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et les forces de sécurité, depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, a fait des centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie, région en majorité kurde.

 

(Lire aussi : La Turquie suspend plus de 10.000 enseignants accusés de "liens avec les militants kurdes")

 

Le leader kurde du PKK Abdullah Öcalan a fait savoir que l'organisation rebelle avait "des propositions", dans des propos rapportés lundi par son frère Mehmet, qui a pu lui rendre visite dimanche. "Si l'Etat turc est prêt à les entendre, nous pourrons mener à bien les discussions et les concrétiser en six mois" pour que le "sang cesse de couler", a fait valoir le chef de la guérilla.

Pour l'heure, les autorités turques poursuivent dans le nord de la Syrie l'offensive militaire "Bouclier de l'Euphrate", entamée le 24 août, pour chasser de cette zone les jihadistes du groupe Etat islamique et les rebelles kurdes du PKK et des YPG (Unités de protection du peuple kurde).

De nombreuses voix se sont élevées contre Ankara ces dernières semaines, accusant le gouvernement de procéder à une importante répression sous le couvert de l'état d'urgence, instauré après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet. Des allégations que les autorités turques ont rejetées, arguant que ces mesures sont actuellement déterminantes dans la bataille livrée aux auteurs du putsch avorté et du PKK.

 

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