CMA CGM essuie une nouvelle perte au deuxième trimestre

L'armateur français CMA CGM, dirigé par le Franco-Libanais Jacques Saadé, a annoncé hier une deuxième perte trimestrielle consécutive et une réduction de ses investissements pour faire face à la crise de surcapacité du secteur.
Le numéro trois mondial du transport par conteneurs a enregistré une perte nette de 128 millions de dollars au deuxième trimestre, contre un bénéfice de 156 millions de dollars à la même période l'an dernier, indique CMA CGM dans un communiqué. Sans tenir compte des résultats du singapourien NOL (dont la prise de contrôle est effective depuis le 14 juin), la perte nette s'élève à 109 millions de dollars, précise CMA CGM. En six mois, l'armateur a perdu 228 millions de dollars. Mi-2015, il affichait au contraire 562 millions de profits.
Selon le vice-président de CMA CGM, cité dans le communiqué, ce plongeon découle de « la persistance d'un contexte de marché difficile avec un niveau de taux de fret insuffisant. » Le revenu moyen par conteneur EVP (équivalent vingt pieds) a ainsi diminué de 6 % entre le premier et le deuxième trimestre.
Malgré une hausse de 6 % des volumes transportés (3,5 millions d'EVP) due au rachat de NOL, le chiffre d'affaires trimestriel a chuté de 14 % à 3,5 milliards de dollars.
L'armateur a pourtant essayé de limiter la casse, réduisant ses coûts unitaires de plus de 10 % « grâce à l'effet conjugué de la baisse des prix du fuel et la gestion rigoureuse des dépenses ». Mais ces efforts n'ont pas empêché la marge opérationnelle de basculer dans le rouge, à -2,3 % du chiffre d'affaires, contre +7,9 % l'an dernier.
Le plan d'économies d'un milliard de dollars en 18 mois, annoncé en mai, a été lancé le 1er juillet et baptisé « Agility ». Il inclut en outre le « programme de synergies et de rationalisation » de NOL, dont l'acquisition totale sera prochainement bouclée.
En complément de ce programme, CMA CGM affirme prendre « acte des difficultés du secteur et a décalé la livraison de certains navires à 2017 et réduit son programme d'investissement » dans des proportions non spécifiées.

« L'OLJ » avec AFP