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Économie - Liban - Consommation

Fournitures scolaires : une rentrée moins chère ?

Alors que les prix des manuels scolaires bénéficient d'un taux de change favorable, et que les professionnels multiplient les promotions, cette tendance à la baisse des prix reste contrebalancée par certains facteurs.

La direction de protection du consommateur a débuté le contrôle des prix des fournitures scolaires. Photo S.A

Comme chaque année en cette période, la course des parents d'élève pour l'achat des fournitures scolaires atteint son pic. Livres scolaires, cahiers, cartables, stylos... Pour les ménages, la facture peut vite s'avérer douloureuse.

Cette année, l'ensemble des frais liés à l'éducation – livres scolaires, fournitures, activités parascolaires entre autres – ont augmenté moins vite que l'année dernière, de 1,48 % en rythme annuel en juillet dernier, contre une augmentation de 4,52 % sur la même période l'année précédente, selon le dernier indice des prix à la consommation publié par l'administration centrale de la statistique.

Du côté des professionnels du secteur, on se réjouit. « La rentrée scolaire est la saison la plus fructueuse de l'année, juste après celle des fêtes. Nous avons eu de très bons chiffres cette année », explique Maya Saab, directrice marketing du Virgin Megastore, qui n'a toutefois pas souhaité communiquer ces résultats. De même pour la librairie Antoine, qui indique doubler ses ventes pendant cette période.

 

(Pour mémoire : La rentrée scolaire plombe le panier de la ménagère)

 

Livres d'occasion et réforme des collèges
Sur la facture de la rentrée, les manuels scolaires pèsent lourd. « Les manuels scolaires représentent le plus gros poste de dépenses, avec un budget pouvant varier entre 100 dollars et 250 dollars par élève », indique Hala Mouawad Wakim, copropriétaire de la librairie Mouawad.

« Le budget consacré aux manuels scolaires dépend aussi bien de l'homologation de l'établissement scolaire, c'est-à-dire si les manuels scolaires sont importés ou non, que du cursus suivi ou de la classe de l'élève », explique Émile Tyan, directeur commercial de la librairie Antoine. Selon lui, le coût des manuels scolaires par élève s'élèverait à environ 30 ou 40 dollars pour le programme libanais, contre environ 150 dollars pour le programme français, voire 600 dollars pour les élèves du programme international. Les prix des manuels des classes de lycée sont en outre plus élevés que ceux des classes primaires et du collège.
Selon les professionnels interrogés, la baisse de 15 % de l'euro face au dollar sur ces deux dernières années a néanmoins permis une légère baisse de la facture, de nombreux manuels scolaires présents sur le marché étant importés.

Mais un autre facteur risque de refaire grimper l'addition pour une partie des ménages. « Cette année, avec la réforme des collèges en France, qui s'applique au primaire et au collège mais pas au lycée, les parents sont obligés d'acheter les livres neufs », explique Rania Stéphan, gérante de la librairie Stéphan. Une mauvaise nouvelle en période de crise. « Depuis plusieurs années déjà, les clients essaient de réduire leurs dépenses ou achètent d'occasion », note Émile Tyan. Un marché sur lequel s'est positionnée la librairie Mouawad notamment : « Nous rachetons les livres usagés 75 % moins cher que leur prix de vente et les revendons 50 % moins cher. Peu importe le milieu social, toutes les familles achètent des livres d'occasion », souligne Hala Mouawad Wakim. De son côté, la librairie Antoine mise plutôt sur les promotions, avec des remises de 15 % sur la papeterie pour tout achat supérieur à 50 dollars. Virgin, lui, a introduit plusieurs types de promotion incitative sur ses fournitures scolaires cette année, comme par exemple mesurer ses achats pour gagner des chèques cadeaux.

 

Écrémage sur caisse
En ce qui concerne les fournitures scolaires, la facture finale dépend également de la classe de l'élève, voire des professeurs, certains exigeant des marques précises. « Le budget alloué aux fournitures scolaires débute à 30 dollars, et varie selon le choix des marques. L'élément le plus lourd de ce poste étant le cartable, les moins chers étant à 30 dollars. Équipés de roulettes ou de protection pour le dos, ils sont beaucoup plus onéreux », détaille Maya Saab.

L'intérêt des fournitures scolaires n'a pas échappé à la Librairie Stephan : spécialisée dans la vente de livres et manuels scolaires, elle s'est lancée, cette année, dans la papeterie : « Nous avons ouvert un petit rayon de papeterie car nos clients nous le réclamaient. Nous avons choisi les marques que les adolescents préfèrent », explique Rania Stephan.

Mais là aussi, la crise a changé les habitudes de consommation. « Avant 2011, les parents étaient enthousiastes lors des achats de fournitures scolaires, et chaque année ils achetaient un cartable neuf ou de nouvelles fournitures. Désormais, les parents n'achètent que ce dont leurs enfants ont vraiment besoin. Si les fournitures achetées l'année précédente sont encore en bon état, ils préfèrent éviter tout nouvel achat. Bien souvent, ils font en plus un écrémage de leur panier en arrivant à la caisse », raconte Hala Mouawad Wakim.

Reste la question du contrôle des prix. L'an dernier, le ministre démissionnaire de l'Économie, Alain Hakim, avait demandé à la direction de protection du consommateur (DPC) un contrôle strict des prix des fournitures scolaires. La DPC, contactée par L'Orient-Le Jour, a indiqué avoir débuté cette semaine la vérification des prix de tous les points vente de papeterie au Liban, afin de déceler toute infraction au décret 73/83 interdisant aux commerçants de vendre un produit au plus du double de son coût initial. « Il arrive que certaines librairies profitent de la période de la rentrée pour augmenter leurs prix. Mais avec la situation économique, je ne pense pas que nous aurons ce problème, car le pouvoir d'achat des ménages n'est pas très élevé et la forte concurrence entre les grandes librairies les pousse en réalité à baisser leurs prix ou à lancer plus de promotions », relativise le directeur de la DPC au sein du ministère de l'Économie et du Commerce, Tarek Younes.

 

Pour mémoire

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Cette année, l'ensemble des frais liés à l'éducation – livres scolaires, fournitures, activités parascolaires entre autres – ont augmenté moins vite...

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