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À La Une - Etude

Soulèvements et guerres au Moyen-Orient ont eu un impact sur l'espérance de vie

"Des millions de gens sont confrontés à des pénuries d'eau et à de mauvaises conditions d'hygiène qui risquent de conduire à des maladies", déclare le chercheur Ali Mokdad.

Un chambre d’hôpital endommagée après des bombardements aériens dans la ville de Meles en Syrie, le 6 août 2016. AMMAR ABDULLAH / REUTERS

Les soulèvements du "Printemps arabe" et les guerres qui ont eu lieu depuis 2010 ont eu un impact important sur la santé des populations dans plusieurs pays du Moyen-Orient, avec notamment une baisse spectaculaire de l'espérance de vie en Syrie qui a diminué de 5 à 6 ans, selon une étude publiée jeudi.

Entre 2010 et 2013, le Yémen, la Tunisie et l'Égypte ont perdu trois mois d'espérance de vie alors que la guerre en Syrie a effacé six années d'espérance de vie chez les hommes (69 ans en moyenne en 2013 contre 75 ans en 2010) et 5 années chez les femmes (75 ans en 2013 contre 80 ans en 2010), selon l'étude publiée dans la revue médicale The Lancet Global Health journal.

"La diminution de l'espérance de vie est considérée comme un signe que les systèmes sanitaires et sociaux sont défaillants", a commenté Ali Mokdad, un chercheur de l'Université de Washington qui a dirigé l'étude. Il relève que les récents conflits ont mis à mal les infrastructures dans de nombreux pays et que "des millions de gens sont confrontés à des pénuries d'eau et à de mauvaises conditions d'hygiène qui risquent de conduire à des maladies".
Autre signe alarmant, la mortalité infantile qui était tombée à 6% par an avant 2010 en Syrie, a recommencé à augmenter d'environ 9% par an depuis 2010, plaçant désormais la Syrie derrière certains pays subsahariens.

Pour le Pr Mokdad, les crises précédentes n'avaient pas réussi à remettre en cause la tendance à l'amélioration des indicateurs de santé, mais les "guerres complexes" qui ont suivi les soulèvements du Printemps arabe, conjuguées au vieillissement de la population, vont entraîner une "dégradation des conditions sanitaires" qui risque de durer encore "pendant de nombreuses années".

Parmi les autres enseignements de l'étude qui portait sur l'ensemble de la période allant de 1990 à 2013, figurent le développement des maladies non transmissibles comme le diabète ou les maladies cardiaques qui étaient responsables de 15% des décès en 2013 contre 9,8% en 1990 dans 22 pays de la Méditerranée orientale (allant de l'Afghanistan et du Yémen jusqu'au Maroc). D'autres évolutions notables concernent l'hypertension qui a augmenté de 83% et l'obésité qui a augmenté de 28% depuis 1990.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 290.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.

Les soulèvements du "Printemps arabe" et les guerres qui ont eu lieu depuis 2010 ont eu un impact important sur la santé des populations dans plusieurs pays du Moyen-Orient, avec notamment une baisse spectaculaire de l'espérance de vie en Syrie qui a diminué de 5 à 6 ans, selon une étude publiée jeudi.Entre 2010 et 2013, le Yémen, la Tunisie et l'Égypte ont perdu trois mois...

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