Ban : Le gouvernement doit désarmer tous les groupes armés

Dans une lettre datée du 3 août 2016 adressée au président du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, demande « d'envisager » le renouvellement du mandat de la Finul, qui arrive à expiration le 31 août courant. La demande de reconduction est présentée suite à une requête en ce sens transmise par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, visant à proroger la mission de la force onusienne pour une nouvelle période d'un an, « sans la modifier ». Le Conseil de sécurité tiendra cet après-midi des consultations à huis clos pour discuter de cette demande. Le Conseil de sécurité devrait adopter une résolution en ce sens le 30 août.

Dans son document, Ban Ki-moon a rendu hommage au « rôle crucial » que la Finul continue de jouer en assurant tant la paix et la stabilité du sud du Liban que le plein respect de la ligne bleue, aussi bien de la part du Liban que d'Israël. « Cela est d'autant plus remarquable qu'il y a eu des actes de déstabilisation dans la région, note-t-il. Nonobstant le calme et la stabilité qui règnent de part et d'autre de la ligne bleue, aucun progrès tangible vers un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme, comme le réclame la résolution 1701 (2006), n'a été enregistré et peu est fait pour éliminer les causes profondes du conflit », déplore-t-il.

Et Ban Ki-moon de poursuivre : « Il incombe au Liban et à Israël de s'acquitter des obligations que leur impose la résolution. Israël doit se retirer du territoire libanais et mettre fin aux violations de l'espace aérien libanais. Le gouvernement libanais doit pouvoir exercer une autorité effective sur l'ensemble du territoire libanais, le protéger contre tout acte hostile, veiller à la sûreté et à la sécurité de la population civile et du personnel des Nations unies, et désarmer tous les groupes armés de sorte que seul l'État libanais soit autorisé à détenir des armes et à exercer son autorité au Liban. »

Accroître les moyens de l'armée
Dans la recherche d'une stratégie globale pour l'application de la résolution 1701, « l'Onu compte associer étroitement le gouvernement libanais et augmenter les moyens de l'armée libanaise », assure M. Ban. « Conformément à son mandat, la Finul continue de contrôler la cessation des hostilités et d'aider l'armée libanaise à prendre des dispositions en vue d'établir, entre la ligne bleue et le Litani, une zone d'exclusion de tous personnels armés, biens et armes, poursuit le secrétaire général de l'Onu. La Force poursuit sa concertation avec les parties concernées en vue de faciliter le retrait des forces israéliennes de la zone de Ghajar et continue de surveiller et signaler les violations de la résolution 1701. » Et d'ajouter : « La Finul prend toutes les mesures nécessaires en son pouvoir pour que la zone d'opérations ne soit pas utilisée pour des activités hostiles. Elle collabore étroitement avec les autorités centrales et locales pour étendre l'autorité effective du gouvernement sur l'ensemble des populations du sud du Liban, notamment par la fourniture de services. »

Appui indispensable à l'armée
Le chef de l'Onu note « l'appui indispensable » de la Finul à l'unité navale de l'armée libanaise dans le cadre du contrôle des eaux territoriales libanaises et de l'interdiction de l'entrée au Liban de biens non autorisés, contribuant ainsi à la stabilité générale du pays. Il affirme que l'armée libanaise et les FSI jouent aussi un rôle de plus en plus important dans la préservation de la stabilité du Liban, compte tenu des nombreux problèmes de sécurité que connaît le pays. Elles coopèrent étroitement avec la Finul, sur terre et sur mer, et continuent de mener ensemble de nombreuses activités.

Le secrétaire général met l'accent sur l'appel lancé à la communauté internationale pour qu'elle augmente son appui à l'armée libanaise, dans le contexte du Groupe international d'appui au Liban. « Le renforcement des capacités de l'armée est une entreprise de longue haleine. Les tâches prescrites par la résolution 1701 sont incontournables si l'on veut parvenir à un cessez-le-feu permanent », estime-t-il.

Marquage de la ligne bleue
Le mécanisme de liaison et de coordination établi entre la Finul et les parties concernées (le Liban et Israël), particulièrement dans le cadre du forum tripartite, permet de désamorcer les crises, de diffuser les tensions et de renforcer la confiance entre les deux parties. Le marquage de la ligne bleue demeure essentiel au renforcement de la confiance, en contribuant à apaiser les tensions. Le chef de l'Onu invite ainsi à poursuivre la collaboration avec la Finul dans le cadre du marquage en cours de l'intégralité de la ligne bleue afin de trouver des solutions pour les zones qui n'ont pas encore fait l'objet d'entente.

« En fin de compte, le succès de la Finul dépend de l'application de la résolution 1701, a souligné Ban Ki-moon. Pour la sécurité des peuples libanais et israélien, il incombe aux parties de s'appuyer sur les mécanismes de liaison et de coordination avec la Finul et de profiter du calme régnant pour consolider la cessation des hostilités et œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu permanent, et d'une solution à long terme. »

Aspects financiers
Au 15 juillet 2016, le nombre total des militaires s'élevait à 10 574 personnes. La composante civile de la Finul compte 242 personnes sur le plan international et 577 personnes recrutées au plan national. Le contingent est fourni par quarante pays. Conjuguée avec le développement du partenariat stratégique avec l'armée libanaise, leur participation a permis de réaliser avec succès plusieurs éléments-clés de la résolution 1701. Il « apparaît clairement qu'il reste encore à faire ».

Quant aux aspects financiers, Ban rappelle que par sa résolution du 17 juin 2016, l'Assemblée générale a ouvert un crédit d'un montant de 488,7 millions de dollars pour une période allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017. « Si le Conseil de sécurité décidait de proroger le mandat de la mission au-delà du 31 août 2016, ses dépenses de fonctionnement ne dépasseraient pas les montants approuvés par l'Assemblée générale. Compte tenu de ce qui précède, je recommande au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Finul pour une nouvelle période de 12 mois, jusqu'au 31 août 2017 », conclut le chef de l'Onu.

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