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Liban - L’éclairage

Initiative Berry : Priorité à la présidentielle, et le package deal devrait inclure les armes illégales, souligne le 14 Mars

La commémoration de la disparition de l'imam Moussa Sadr et ses compagnons, organisée le 31 août au Liban-Sud par le mouvement Amal, ne sera pas, cette année, l'occasion pour le président de la Chambre Nabih Berry de lancer une nouvelle initiative politique.

Au cours du meeting populaire, M. Berry rappellera en revanche les propositions qu'il a avancées à la table de dialogue, à commencer par l'idée du package deal comme entrée en matière pour une solution globale à la crise actuelle. L'initiative du chef du mouvement Amal comportait notamment l'élection d'un président de la République, la formation d'un gouvernement (avec nomination du président du Conseil et répartition des membres et des portefeuilles), l'accord sur une loi électorale, ainsi que la tenue des élections législatives dans leurs délais. Les participants à la rencontre n'avaient toutefois pas donné de réponse positive à M. Berry comme il le leur avait demandé. Qu'à cela ne tienne, le président de la Chambre maintient sa proposition, soulignant qu'il s'agit de la seule voie d'issue à la crise. Aussi, poursuit-il ses contacts avec les différentes forces politiques pour tracer les contours d'un accord sur les clauses de l'initiative, dans la mesure où il n'est pas disposé à lancer de nouvelles idées actuellement.

De source proche de Aïn el-Tiné, l'on précise que la porte d'entrée à tout compromis devrait être l'élection d'un président de la République, qui n'est pas lié à l'accord sur le reste du package deal – et vice versa. Il est donc possible de s'entendre sur une solution à la présidentielle, qui paverait la voie au package deal en question, dont le point de départ serait la loi électorale. Partant, c'est d'abord le nom du président de la République qui devrait faire l'objet d'un consensus intérieur, puis la loi électorale, estime cette source. Pour Nabih Berry, pas question de parier sur l'extérieur et d'attendre les développements concernant la personne du futur président.

Cette source rappelle d'ailleurs que le consensus autour de Michel Sleiman n'a pas eu lieu à Doha en 2008, mais avant, à Beyrouth. La rencontre autour de l'émir du Qatar n'a servi qu'à consolider l'accord sur le président à travers une entente sur un package deal englobant la présidence de la République, la loi électorale, les élections législatives et la formation du cabinet dans toutes ses ramifications. L'élection de Michel Sleiman était donc impossible sans package deal, souligne-t-elle. C'est lorsque l'accord global a eu lieu, ainsi que le consensus autour de la loi électorale de 1960 (revisitée à la demande du Courant patriotique libre), que le communiqué annonçant cet accord a paru et que les parties libanaises sont retournées au Liban pour élire Michel Sleiman.

Formé par la suite sur base de l'accord de Doha, le cabinet Hariri d'union nationale tombera lorsque les ministres du 8 Mars (et un ministre sleimaniste – c'est-à-dire les deux tiers) en démissionneront, violant l'engagement qu'ils avaient contracté au Qatar de ne pas agir de cette manière. C'est pourquoi le 14 Mars a des réserves sur le package deal de Nabih Berry, estimant que l'expérience du passé n'a pas été particulièrement concluante et que le 8 Mars ne tient pas ses promesses. Le 14 Mars continue d'exiger une élection présidentielle avant toute chose, sans aucun lien avec un autre dossier ou une autre échéance quelconque.


(Pour mémoire : « À la fin de l'année le pays sera à la croisée des chemins », avertit Berry)

 

Pour Aïn el-Tiné, il n'y a aujourd'hui aucun accord ni sur le président de la République ni sur le package deal. Nous en sommes encore au point de départ, même si Nabih Berry continue de souligner la nécessité de s'entendre sur un président avant de s'accorder sur une loi électorale, dans l'esprit que l'un facilitera l'autre. Mais l'élection présidentielle reste insuffisante, notent les sources proches de M. Berry, pour qui le package deal – loi électorale d'abord – reste fondamental, selon l'exemple de Doha. Le président de la Chambre devrait d'ailleurs mettre en exergue la concomitance d'un accord sur l'élection présidentielle et la loi électorale pour que débute enfin le processus de l'élection d'un chef d'État. Il devrait prôner, dans ce cadre, son projet de loi mixte (64 sièges au scrutin majoritaire et 64 à la proportionnelle), en faisant part de sa volonté de dissiper les craintes suscitées par certains et d'y trouver des solutions.

Mais le 14 Mars juge peu probable la possibilité de s'entendre sur une loi électorale avant l'élection d'un chef d'État, d'où l'insistance de M. Berry à accorder la priorité à l'échéance présidentielle, pour pouvoir paver la voie à un accord sur la loi électorale. Pour le 14 Mars, en outre, le package deal suivant l'élection d'un président devra nécessairement reposer la problématique des armes illégales et du monopole de la violence légitime – surtout après les derniers propos du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, concernant la présence de 50 000 membres des Brigades de la résistance, qu'il a qualifiées de « brigades d'occupation et de la discorde ».

 

Pour mémoire
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La commémoration de la disparition de l'imam Moussa Sadr et ses compagnons, organisée le 31 août au Liban-Sud par le mouvement Amal, ne sera pas, cette année, l'occasion pour le président de la Chambre Nabih Berry de lancer une nouvelle initiative politique.
Au cours du meeting populaire, M. Berry rappellera en revanche les propositions qu'il a avancées à la table de dialogue,...

commentaires (4)

Faut admettre que les chiites sont les 1ers à avoir compris que seule la solidarité intercommunautaire pouvait rendre fort. Les frères sunnites et maronites vendus par leurs parrains respectifs en sont encore à se chercher un leader. Pour eux et entre eux de terribles batailles sont à craindre.

FRIK-A-FRAK

14 h 30, le 23 août 2016

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Commentaires (4)

  • Faut admettre que les chiites sont les 1ers à avoir compris que seule la solidarité intercommunautaire pouvait rendre fort. Les frères sunnites et maronites vendus par leurs parrains respectifs en sont encore à se chercher un leader. Pour eux et entre eux de terribles batailles sont à craindre.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 30, le 23 août 2016

  • TOUT EN PARRAINANT LA PROPULSION DU GENERALISSIME AU POSTE PRESIDENTIEL APRES SON MEA CULPA PUBLIC QUI EN FERAIT UN CONSENSUEL... EN ATTENDANT, LES ERREURS NE SONT PAS PERMISES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 41, le 23 août 2016

  • BONNE REPONSE QUATORZISTE AUX GOUPILIOTES DE TOUTES SORTES QUI VEULENT SERVIR L,ULTIMATUM DE -OU CA OU RIEN- COMME UNE PROPOSITION SAINE ET INTERLIBANAISE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 57, le 23 août 2016

  • Blablabla, Je rêve d'un jour où cette clique ne sera plus ...

    Khalil S.

    09 h 35, le 23 août 2016

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